Une dette est quelque chose que l’on doit à une autre personne. Bien que la dette puisse prendre plusieurs formes, le terme désigne habituellement l’argent dû. Dans le contexte canadien, l’endettement est devenu une préoccupation croissante au cours des trois dernières décennies. Selon Statistique Canada, à la fin du deuxième trimestre de 2020, les entreprises non financières, les gouvernements et les ménages canadiens devaient presque 7,1 billions de dollars en dettes. Cela représente environ 186 000 $ par personne. (Voir aussi Dette publique.)
Tout au long de l’histoire, l’endettement a mauvaise presse. De nombreux facteurs différents contribuent à forger cette réputation : défauts de paiement (manquement à rembourser ses dettes) par la plupart des gouvernements nationaux à un moment ou à un autre ; emprisonnement civil ; mises en garde d’auteurs comme William Shakespeare. L’Islam interdit de facturer des intérêts sur les dettes.
Le financement par emprunt (ou le fait de lever des fonds en vendant des titres de créance comme des obligations) est un outil de guerre d’une grande importance. Les gouvernements empruntent de l’argent à leurs citoyens pour financer leurs activités militaires et de défense. La capacité d’emprunt a de toute vraisemblance été un facteur déterminant dans différents conflits allant des guerres napoléoniennes aux Première et Deuxième Guerres mondiales et, plus récemment, aux guerres en Irak et en Afghanistan. Au Canada, le gouvernement fédéral met sur pied le programme d’Emprunts de la Victoire à cette fin pendant les deux guerres mondiales. (Voir aussi Le Canada et la guerre en Afghanistan.)
Dette en comptabilité
Aux fins comptables, une dette résulte d’une transaction passée qui crée une obligation ayant une valeur monétaire connue. Les dettes figurent généralement dans la partie droite du bilan des entreprises. Les bilans sont généralement structurés selon l’équation suivante :
Actif = passif (ou dettes) + capitaux propres (ou capital).
Voir aussi Actifs au Canada; Capital au Canada.
Avantages de l’endettement
Dans les secteurs de la consommation et des entreprises, l’endettement n’a plus d’associations strictement négatives. Un point de vue beaucoup plus nuancé est apparu. Ce processus a pris naissance au début du 20e siècle, lorsque le financement par emprunt est devenu un outil fondamental pour stimuler les secteurs de l’automobile, de l’immobilier et certains autres secteurs. Dans les années 1930, John Maynard Keynes bouleverse l’économie lorsqu’il suggère que les gouvernements pourraient atténuer l’impact des ralentissements économiques et des récessions en empruntant et en dépensant de l’argent. Keynes fait valoir que l’activité économique qui en résulterait amorcerait un cycle qui stimulerait la croissance future. Cette croissance allégerait à son tour le fardeau de la dette découlant des dépenses publiques. (Voir aussi Économie keynésienne au Canada.)
Endettement des consommateurs
Dans les dernières années, on s’est beaucoup préoccupé de l’accumulation de la dette au Canada, en particulier au niveau des consommateurs. L’endettement élevé des consommateurs est en partie le résultat de lourdes charges hypothécaires. La dette en pourcentage du revenu des ménages a oscillé à des niveaux presque records de plus de 170 % à la fin des années 2010. En cas de récession, de nombreux ménages risquaient de ne pas pouvoir rembourser leurs dettes.
Cette perspective s’est concrétisée lors du ralentissement économique provoqué par la pandémie de COVID-19 en 2020. Cependant, l’aide d’urgence du gouvernement et les programmes de report de paiement des hypothèques des banques ont permis à de nombreux Canadiens de continuer à financer leurs obligations. Le ratio dette/revenu a en fait diminué de plus de 15 points de pourcentage au deuxième trimestre de 2020.
Cependant, lorsque l’aide du gouvernement prendra fin et que les tribunaux rouvriront, de nombreux ménages pourraient être confrontés à l’insolvabilité et à la faillite.