Gérard Tougas, professeur et essayiste (né en 1921 à Edmonton, en Alberta; décédé le 3 octobre 1996). Il effectue successivement des études de lettres aux universités de l'Alberta (B.A.), McGill (Montréal, M.A.), de Paris (1946-1948) et de Stanford (Californie), où il soutient une thèse de doctorat sur la critique de Marcel Proust. Interprète auprès des Nations Unies à Genève (Suisse) de 1948 à 1950, il devient professeur aux universités de Stanford (1951-1953) et de Colombie-Britannique (Vancouver, 1953-1985), puis directeur du Département des études françaises au Collège militaire de Kingston (Ont., 1961-1962). À partir de 1962, il entreprend une série de voyages de recherches qui le conduiront dans tous les pays francophones du monde. Élu membre de la Société royale du Canada en 1973, il reçoit l'année suivante le prix Halphen de l'Académie française.
Romancier (Les Onusiens, 1950), bibliographe (Liste de références d'imprimés relatifs à la littérature canadienne-française, 1958), ce brillant pionnier de l'histoire de la littérature québécoise s'est surtout fait connaître par la publication d'une imposante Histoire de la littérature canadienne-française (1960, rééditée à plusieurs reprises) qui se distingue, selon le professeur Réginald Hamel, par « une riche documentation, un style soigné et des jugements pertinents autant que nuancés » (Dictionnaire des auteurs de langue française en Amérique du Nord). Champion de la cause francophone (Littérature romande et culture française, 1963; La francophonie en péril, 1967; Les écrivains d'expression française et la France, 1973), il a néanmoins été un des tout premiers à attirer l'attention de ses compatriotes sur l'évolution de la littérature américaine (Puissance littéraire des États-Unis, 1979; Destin littéraire du Québec, 1982). Son dernier essai intéresse la psychanalyse: C.G. Jung: de l'helvétisme à l'universalisme, 1976.