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Grèves postales du Syndicat des travailleurs et travailleuses des postes (STTP)

Le Syndicat des travailleurs et travailleuses des postes (STTP) est un syndicat qui représente plus de 55 000 membres à travers le Canada (2024). Les membres du STTP comprennent les employés de Postes Canada, ainsi que les coursiers, les mécaniciens automobiles et d’autres travailleurs du secteur privé. (Voir aussi Postes.) Depuis 1965, le STTP (anciennement connu sous le nom d’Association des employés des postes du Canada) a représenté ses membres lors de nombreuses grèves, débrayages et lock-outs sur plusieurs questions complexes liées au travail. (Voir aussi Grèves et lock-outs.)

Grève des postes
Les employés des postes font du piquetage devant un centre de tri de Postes Canada à Toronto en Ontario, le 2 décembre 2024.
(photographe Cole Burston/Bloomberg via Getty Images)

Activités de grèves

De 1960 à 1970

La « grande grève » de juillet 1965 est l’une des plus importantes grèves sauvages et l’une des plus larges en matière du nombre d’employés du gouvernement qui sont impliqués. Elle joue un rôle important dans l’obtention des droits de négociation collective pour les fonctionnaires. La grève de 1968 et les débrayages rotatifs de 24 heures de 1970 sont principalement le résultat de revendications salariales; ces revendications permettent d’obtenir une augmentation supérieure aux directives du gouvernement de Pierre Elliott Trudeau (voir Pierre Elliott Trudeau; Parti libéral du Canada). Les grèves des années 1970 sont centrées sur les salaires et sur les menaces posées par l’automatisation. Les revendications comprennent des garanties juridiques de sécurité d’emploi et le maintien des classifications d’emplois existantes, ainsi que des contrôles stricts sur le recours des employés occasionnels et à temps partiel.

Piquetage de grève des facteurs
Les facteurs font du piquetage devant le dépôt Willowdale sur la rue Yonge, le 15 novembre 1971.
(photo de Boris Spremo/Toronto Star via Getty Images)


En 1974 et en 1975, le STTP, sous la direction du leader Joe Davison, entreprend des grèves longues et amères qui permettent d’obtenir avec succès des mesures de protection majeures concernant les changements technologiques. En 1976 et en 1977, le service postal est perturbé par une série de grèves régionales illégales à la suite d’une décision d’une commission de travail selon laquelle la direction effectue des changements sans la consultation promise. Une grève nationale en 1978 se solde par une loi de retour au travail; le président du syndicat, Jean-Claude Parrot, est emprisonné pour avoir refusé de s’y conformer, et les relations deviennent tendues entre le syndicat et le Congrès du travail du Canada.

Jean-Claude Parrot
Jean-Claude Parrot, président du Syndicat canadien des travailleurs et travailleuses des postes, sur la ligne de piquetage avec Erna Kunstek, travailleuse en grève, le 9 janvier 1987.
(photo de Ron Bull/Toronto Star via Getty Images)


De 1980 à 1990

En 1980, un accord est conclu sans grève, et il prévoit la réduction de la semaine de travail pour compenser les effets néfastes de l’automatisation. En juin 1981, les travailleurs déclenchent une grève pour des revendications qui incluent le congé de maternité payé de 17 semaines. Le STTP devient la première unité des services de la fonction publique fédérale à gagner cette concession.

Le 16 octobre 1981, le ministère des Postes devient la Société canadienne des postes, une société d’État. La création de la société d’État est une mesure que le STTP réclame depuis longtemps dans l’espoir de simplifier les négociations en plaçant le syndicat sous le régime du Code canadien du travail (voir Droit du travail). Les négociations entre le STTP et la Société canadienne des postes aboutissent à une nouvelle entente sans grève en 1985. En 1987 et en 1991, le syndicat lance des grèves tournantes pour protester contre le projet du gouvernement de privatiser les comptoirs postaux. Ces deux grèves sont interrompues par une législation spéciale. En 1995, le syndicat négocie une entente, sans avoir recours à une grève, qui oblige la Société canadienne des postes à maintenir les comptoirs postaux ouverts.

De 2010 jusqu’à présent

Le 2 juin 2011, 48 000 travailleurs représentés par le STTP entament une série de grèves tournantes en raison de préoccupations liées à la modernisation, aux congés de maladie et aux salaires. Le 14 juin 2011, la Société canadienne des postes suspend ses activités et met les travailleurs en lock-out (voir Grèves et lock-outs). Le gouvernement conservateur de Stephen Harper dépose un projet de loi de retour au travail, qui comprend une augmentation salariale imposée. Les activités de la Société canadienne des postes reprennent le 27 juin 2011.

De même, après avoir échoué à négocier un nouveau contrat, le STTP lance une série de grèves tournantes le 22 octobre 2018. Le projet de loi C-89, qui impose le retour au travail des employés, est adopté le 22 novembre 2018. La SCP et le STTP renouvellent les conventions collectives existantes en 2021.

Après près d’un an de négociations et d’échecs à négocier de nouveaux contrats, le STTP émet un avis de grève le 12 novembre 2024. Les revendications du syndicat comprennent des augmentations de salaire en fonction de l’inflation, de meilleurs avantages sociaux et des protections contre les changements technologiques. Le 15 novembre, environ 55 000 travailleurs déclenchent une grève. À la demande du ministre du Travail, Steven MacKinnon, le Conseil canadien des relations industrielles ordonne aux travailleurs de retourner au travail le 17 décembre 2024. Les conventions collectives existantes sont prolongées jusqu’en mai 2025.

Termes clés : Grèves postales du STTP

Négociation collective : négociation des salaires et d’autres conditions de travail par un syndicat au nom d’un groupe d’employés. (Voir aussi Négociation collective.)

Syndicat : groupe de travailleurs qui est formé pour protéger les droits de ses membres et pour obtenir de meilleurs salaires, avantages sociaux et conditions de travail.

Grève sauvage : arrêt de travail non autorisé par un syndicat.

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