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John MacGregor

John (Jock) MacGregor, CV, M.C. et barrette, D.C.M., charpentier, soldat, homme d’affaires (né le 11 février 1888 à Cawdor, au Nairnshire en Écosse; décédé le 9 juin 1952 à Powell River en Colombie-Britannique). John MacGregor était l’un des militaires les plus décorés du Canada. Il s’est enrôlé dans le 2e Bataillon des Canadian Mounted Rifles pendant la Première Guerre mondiale et il s’est joint de nouveau à l’armée lors de la Deuxième Guerre mondiale. Pour ses actes héroïques durant la Première Guerre mondiale, John MacGregor a reçu la Croix de Victoria (CV), deux Croix militaires (M.C.) et la Médaille de Conduite distinguée (D.C.M.).

Le capitaine MacGregor en uniforme en 1919.

Jeunesse

John MacGregor est le troisième enfant de William et Hanna MacGregor. Il grandit sur une ferme (une petite ferme louée) et il fréquente les écoles de Cawdor et de Nairn en Écosse. En 1907, John MacGregor est apprenti chez un maitre charpentier et maçon. Il sert également pendant trois ans dans la Nairn Garrison Artillery.

En 1909, John MacGregor immigre au Canada et il fait son chemin vers l’ouest en travaillant. En 1913, il s’installe dans la forêt au nord-est de Prince Rupert en Colombie-Britannique, et il commence à trapper. Au début de 1914, John MacGregor apprend que la Grande-Bretagne est en guerre avec l’Allemagne et il part immédiatement en raquettes pour se rendre à Terrace.

Lorsque John MacGregor arrive au bureau de recrutement cinq jours plus tard, il est sale et échevelé; les officiers recruteurs le rejettent comme étant « inapte au service ». Il poursuit sa route et se rend à Vancouver où il se lave et se nettoie. Le 26 mars 1915, il devient soldat dans le 11e Canadian Mounted Rifles (CMR).

Première Guerre mondiale

En juin 1915, John MacGregor embarque pour la Grande-Bretagne et il est stationné au camp de Shorncliffe dans le Kent. Il est transféré au 2e CMR en juillet et se rend au front occidental en septembre, où son unité est employée à pied.

À ce moment-là, la guerre en Europe s’est transformée en une guerre de tranchées statique; étant donné que moins de troupes montées sont nécessaires, toutes les unités du CMR sont converties en infanterie. En décembre 1915, les 1re, 2e, 4e et 5e CMR forment la 8e Brigade d’infanterie canadienne dans la 3e Division canadienne nouvellement créée.

John MacGregor passe les quelques mois suivants dans le saillant d’Ypres. En septembre 1916, le 2e CMR se déplace vers la Somme, près de Pozières. Le 25 septembre, John MacGregor est promu du rang de soldat à celui de sergent, ce qui témoigne de ses compétences. Peu de temps après, à la mi-octobre, les Canadiens commencent à se déplacer vers la crête de Vimy.

Bravoure à Vimy

Les Allemands ont solidement fortifié la crête de Vimy et ils résistent aux attaques françaises et britanniques. Le Corps canadien passe les mois suivants à se préparer à l’assaut sur la crête. Le dimanche de Pâques, le 8 avril 1917 à 5 h 30, les quatre divisions du Corps attaquent ensemble pour la première fois.

L’objectif de la compagnie C de John MacGregor est la tranchée Zwischen Stellung, située à environ 640 m de là. Alors que le barrage d’artillerie de soutien commence, John MacGregor saute hors de sa tranchée et fonce de l’avant, exhortant ses hommes à le suivre. Lorsqu’une mitrailleuse allemande ouvre le feu sur le peloton de John MacGregor, il crie à ses hommes de rester à plat par terre, il attaque le poste de mitrailleuse, il tue l’équipage et capture la mitrailleuse. Le 2e CMR réussit son objectif en 30 minutes.

Le 17 mai, John MacGregor devient lieutenant temporaire et il reçoit la D.C.M. pour ses actes à la crête de Vimy. Après la capture de la crête, le 2e CMR participe aux combats de la bataille sur la côte 70 en août et à la bataille de Passchendaele en octobre.

Héroïsme sur la côte 70

À la mi-décembre, le 2e CMR retourne dans la région de la côte 70. Le 28 décembre, John MacGregor commande deux patrouilles de reconnaissance en prévision de futurs raids. Le 12 janvier 1918 à 1 h 20 du matin, il dirige un groupe de 23 hommes dans le « no man’s land », et ils tombent rapidement sous le feu des Allemands.

John MacGregor prend quelques hommes, traverse les barbelés allemands et prend d’assaut les tranchées ennemies pendant que le reste de son groupe assure des tirs de couverture. Son petit groupe tue plusieurs Allemands, capture deux prisonniers et rapporte de précieuses informations. Pour cet acte, John MacGregor est promu capitaine temporaire et reçoit la M.C..

Après un congé à Paris et un traitement médical en Grande-Bretagne pour une pleurésie, John MacGregor retourne à son unité en juin et il participe aux dernières batailles de la guerre, qui sont connues sous le nom des cent jours du Canada.

Courage à Cambrai

À la fin septembre 1918, John MacGregor participe à la bataille de Cambrai. Entre le 29 septembre et le 3 octobre, il dirige sa compagnie de l’avant sous des tirs intenses, il détruit des mitrailleuses ennemies, tue quatre soldats ennemis et en capture huit autres.

Face au feu continu de l’ennemi, John MacGregor réorganise sa compagnie, continue son avancée et apporte un soutien précieux aux troupes à proximité. Lorsque la résistance ennemie se renforce, il rassemble les troupes et dirige les vagues de tête contre l’ennemi. Pour ces actes, John MacGregor reçut la Croix de Victoria.

John MacGregor est également reconnu pour sa bravoure et son initiative lors des derniers jours de la guerre. En novembre, le 2e CMR est chargé de capturer les ponts sur les rivières Rhonnelle, Aunelle et Honnelle avant qu’ils ne soient détruits par les forces allemandes qui battent en retraite. Entre le 5 et le 8 novembre, John MacGregor effectue une reconnaissance et aide à sécuriser les ponts sur la rivière Honnelle, permettant ainsi aux forces alliées de poursuivre leur avancée. Ses actions contribuent à la défaite finale de l’ennemi. John MacGregor reçoit une barrette à sa M.C. pour cet exploit.

Photo de groupe de deux soldats canadiens et de deux femmes, prise durant la Première Guerre mondiale.

Entre les guerres

John MacGregor retourne au Canada en mars 1919 et il est de retour à Prince Rupert le 16 avril. Il trouve le retour à la vie civile difficile, et le 15 juillet 1921, il se joint au North British Columbia Regiment, une unité de milice locale.

John MacGregor achète un bateau avec un ami et il l’équipe pour la pêche. Durant leur premier voyage, un membre de l’équipage est emporté par-dessus bord et subit de graves blessures. John MacGregor coupe immédiatement les coûteuses lignes de pêche et retourne au port pour que l’homme puisse recevoir des soins médicaux. Comme ce membre de l’équipage n’a pas d’argent, John MacGregor réhypothèque le bateau pour payer les factures d’hôpital et les autres dépenses du blessé.

En 1923, alors que John MacGregor marche le long d’un des quais en bois de la ville portuaire, une explosion se produisit sur un bateau. Il court vers le navire en feu, saute à bord, coupe les amarres avec une hache et pousse le bateau loin du quai. Il fait ensuite un trou dans le flanc du bateau, ce qui le fait couler, empêchant ainsi le quai en bois d’être incendié.

John MacGregor souffre de graves brûlures et doit être hospitalisé. C’est à l’hôpital qu’il rencontre sa future épouse, l’infirmière Ethel Flower. Le couple se marie à Vancouver en 1924 et ils ont deux fils. Ethel ne veut pas retourner à Prince Rupert, alors le couple déménage à Powell River.

En 1925, les MacGregor et leur fils emménagent dans une maison que John a construite. Mais ce dernier quitte bientôt son emploi de charpentier à l’usine de papier parce qu’il refuse de payer des pots-de-vin pour pouvoir continuer à travailler (un paiement exigé par les responsables de l’embauche en échange de la sécurité de l’emploi). En conséquence, il doit se trouver du travail plus loin.

En 1929, lorsque John MacGregor revient d’un banquet à Londres en Angleterre, qui est organisé par le prince de Galles pour tous les récipiendaires de la Croix de Victoria, l’usine lui rend son emploi et congédie les personnes qui dirigent l’affaire de corruption. L’année suivante, John MacGregor devient major dans le North British Columbia Regiment, et en 1930, il devient le commandant en second de l’unité.

Deuxième Guerre mondiale

Le 1er juillet 1940, John MacGregor s’enrôle dans le 2e bataillon du Canadian Scottish Regiment (Princess Mary’s) en tant que simple soldat, mais il devient rapidement major. Après avoir été commandant de compagnie dans l’unité Victoria, il devient le commandant en second du bataillon en janvier 1941. En mars 1942, il est promu lieutenant-colonel et nommé commandant de l’unité. Lorsque le bataillon est dissous en 1943, John MacGregor est affecté à d’autres postes. Il est libéré de l’armée le 11 mai 1946.

Vie après la guerre

John MacGregor retourne à Powell River et il ouvre une entreprise de gravier. À la fin de 1949, il arrive souvent qu’il ne se présente pas au travail en raison de maux d’estomac répétés. Après un premier examen médical dans un hôpital pour anciens combattants qui ne révèle aucun problème, les médecins envoient John MacGregor à un hôpital psychiatrique.

L’hôpital psychiatrique ne fait rien pour aider John MacGregor et le renvoie chez lui en décembre 1950 avec un diagnostic de « psychose d’involution » et de « faux malade ». Mais l’état de John MacGregor ne s’améliore pas et il est réadmis à l’hôpital psychiatrique en janvier 1951, pour en ressortir à nouveau peu de temps après.

John MacGregor recommence à travailler comme charpentier, mais le 22 décembre 1951, il s’effondre en raison d’une forte douleur dans l’abdomen. Il est transporté par avion vers un hôpital de Vancouver, où on découvre qu’il a un cancer de l’estomac. Après le traitement, l’hôpital le renvoie chez lui.

Le 1er juin 1952, la femme de John MacGregor ne pouvant plus s’occuper de lui, il est admis à l’hôpital de Powell River. Il y meurt huit jours plus tard et est enterré au Cranberry Lake Cemetery.

En mémoire

À Powell River, la MacGregor Avenue et le MacGregor Building (l’hôtel de ville et bibliothèque) sont nommés en son honneur. La Croix de Victoria de John MacGregor et ses autres médailles sont exposées au Musée canadien de la guerre à Ottawa.

On peut voir des plaques en son honneur sur le monument commémoratif de la Croix de Victoria de Toronto au York Cemetery et au Haut-Commissariat britannique à Ottawa. Son nom est également gravé sur l’obélisque de la Croix de Victoria dans le Parc du patrimoine militaire de Barrie. Le 29 septembre 2018, à l’occasion du centième anniversaire de la Croix de Victoria de John MacGregor, sa ville natale de Nairn inaugure une pierre commémorative en son honneur au monument commémoratif de guerre de la ville.

En 2022, John MacGregor Horne crée le John MacGregor Memorial Award en son honneur. Ce prix est décerné aux membres de la British Columbia Search and Rescue Association qui risquent leur vie pour sauver des personnes qui se trouvent dans des situations dangereuses.

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