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Le Canada et la deuxième bataille de Mons

La deuxième bataille de Mons a eu lieu les 10 et 11 novembre 1918, durant la Première Guerre mondiale. Le dernier jour de la guerre, les forces canadiennes se sont emparées de la ville belge de Mons, libérant un endroit qui était sous l’occupation allemande depuis 1914. Au total, 280 hommes canadiens ont été tués, blessés ou portés disparus au cours de la bataille. Parmi les morts se trouvait le soldat George Price, tué deux minutes seulement avant l’entrée en vigueur de l’armistice.

Sculpture

Faits marquants sur la deuxième bataille de Mons

Date

Du 10 au 11 novembre 1918

Emplacement

Mons, en Belgique

Participants

Canada

Allemagne

Pertes

280 Canadiens tués, blessés ou portés disparus
Nombre de victimes allemandes inconnu


Cent Jours

Depuis l’été 1918, les forces canadiennes et les autres forces alliées sont engagées dans la campagne des Cent Jours (voir La bataille d’Amiens; La bataille de Cambrai), une série d’offensives agressives qui mettent en déroute les armées allemandes et les délogent de leurs fortifications sur le front de l’ouest. Cette campagne force les Allemands à battre en retraite vers l’est hors de la France et de la Belgique, et à continuer les combats en cédant leur territoire à leurs poursuivants.

Dans les dernières semaines de la campagne des Cent Jours, le Corps canadien (voir Corps expéditionnaire canadien) s’empare de la ville de Valenciennes en France après un combat acharné de deux jours. Le 9 novembre, les troupes canadiennes atteignent les abords de Mons.

Valeur symbolique

Dans les premiers jours de la guerre, en 1914, les forces britanniques ont opposé une féroce résistance autour de Mons face à l’invasion des armées allemandes, dans un effort de retarder l’avancée des Allemands vers Paris. Après avoir repoussé les Britanniques, les Allemands ont occupé la ville pendant quatre ans.

Mons est un bastion de l’exploitation minière du charbon dont les ressources sont utilisées tout au long de la guerre pour alimenter l’effort de guerre allemand. La reconquête de Mons à ce moment‑là, à la fin de la guerre, revêt une importance symbolique immense pour les Alliés. Le lieutenant‑général Arthur Currie et son Corps canadien ont l’ordre de s’emparer de la ville.

Les libérateurs

Les Canadiens veulent s’emparer de Mons sans la détruire. Compte tenu des défis mortels et épineux de la guerre urbaine, capturer Mons n’est pas un mince exploit. Des rumeurs circulent également dans les rangs au sujet d’un éventuel traité de paix, mais tant qu’un armistice officiel n’est pas signé, la guerre continue.

Arthur Currie planifie une manœuvre d’encerclement. Les Canadiens pénètrent dans la ville et se retrouvent face à une solide résistance des Allemands. Des prisonniers ennemis les informent que les Allemands ont prévu une retraite, mais les tirs des mitrailleuses allemandes demeurent constants.

Les Canadiens poursuivent leur avancée et, tôt le matin du 11 novembre, ils maitrisent la majeure partie de Mons sans avoir eu recours à des tirs d’artillerie lourde. Les habitants de la ville manifestent leur joie en jouant de la cornemuse dans les rues et ils accueillent les Canadiens en libérateurs.

George Price

Ce jour‑là, à 6 h 30, le quartier général d’Arthur Currie reçoit un message indiquant que les hostilités prendront fin à 11 h. La nouvelle qu’un cessez-le-feu a finalement été conclu se répand parmi les troupes, bien que la plupart des combats ont déjà pris fin après la libération de Mons.

Le Canada se voit traditionnellement attribuer la tragique distinction d’avoir perdu la dernière victime parmi les forces du Commonwealth britannique durant la Première Guerre mondiale. Le soldat George Price est frappé à la poitrine par un tir de tireur d’élite dans la ville de Ville‑sur‑Haine près de Mons. Il meurt à 10 h 58, deux minutes avant l’entrée en vigueur de l’armistice, qui met officiellement fin à la Première Guerre mondiale (voir Jour du Souvenir).

Dans l’ensemble, les pertes canadiennes dans la bataille de Mons sont faibles par rapport à d’autres batailles de cette guerre, mais elles n’en sont pas moins poignantes : 280 hommes sont tués, blessés ou portés disparus au cours des deux derniers jours des opérations.

Controverse

Certains soldats servant sous les ordres d’Arthur Currie remettent en question sa décision d’avancer dans la ville de Mons et de s’en emparer et de sacrifier des vies dans les derniers jours de la fin de la guerre. C’est particulièrement difficile pour ceux qui ont perdu leurs camarades et leurs proches à Mons, sachant que l’armistice était imminent. Tout au long de son commandement du Corps canadien, Arthur Currie est un commandant consciencieux, profondément conscient du coût humain de la guerre et s’efforçant, dans la mesure du possible, de minimiser les sacrifices de ses hommes tout en menant une lutte acharnée pour vaincre l’ennemi. (Voir aussi Commandement canadien pendant la Grande Guerre)

Malgré tout, le nombre des pertes subies à Mons et surtout au cours de la campagne des Cent Jours alimente la notion chez certains Canadiens qu’Arthur Currie était un commandant sans cœur. En 1919, sir Sam Hughes, ancien ministre de la Défense, le dénonce à la Chambre des communes pour avoir « sacrifié inutilement la vie de soldats canadiens » et il suggère qu’Arthur Currie soit traduit en cour martiale pour avoir mené l’assaut à Mons. Le premier ministre Robert Borden prend plus tard la défense d’Arthur Currie, déclarant : « Aucune critique ne pourrait être plus injuste. »

Des années plus tard, en 1927, les mêmes allégations sont à nouveau portées contre Arthur Currie dans le Evening Guide, un journal de la petite ville de Port Hope en Ontario, qui le traite de boucher pour l’assaut « révoltant » et « inutile » de Mons. Arthur Currie poursuit le journal pour diffamation. Après un procès largement médiatisé au cours duquel peu de preuves sont fournies pour soutenir l’accusation pesant contre lui, Arthur Currie obtient gain de cause et il reçoit une petite indemnité pour dommages et intérêts.

Bien que certains anciens combattants soient toujours en colère contre Arthur Currie à propos de la bataille de Mons, la vaste majorité d’entre eux le considèrent comme un héros. En 1928, il est élu président national de la Légion royale canadienne. Arthur Currie passe les dernières années de sa vie à militer pour la réforme des pensions et pour d’autres causes des anciens combattants.

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Collection: Première Guerre mondiale

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