La Donation
Réalisé par Bernard ÉMOND, le film La donation vient clore la trilogie sur les vertus théologales soit la foi, l'espérance et la charité que le réalisateur avait introduite par La neuvaine, suivi de Contre toute espérance.
Élise Guilbault reprend son magnifique rôle de Jeanne, médecin désespéré dans La neuvaine qui, acceptera de remplacer pour un mois un vieux docteur malade. Elle ira donc pratiquer en région, plus spécialement à Normétal, en Abitibi. Campé dans des décors véridiques soit le vrai hôpital de la région, le vrai cabinet, les vraies maisons etc, cette authenticité saura rendre au film une dimension saisissante et même touchante. Quant à la nature, la forêt tout spécialement - si omniprésente en Abitibi - elle sera à la fois source de réconfort et de désarroi chez Jeanne. La beauté austère de la forêt vient rejoindre la beauté austère du film par de magnifiques photographies.
Jeanne devra donc partager le quotidien de ces gens de Normétal, leurs peurs et leurs difficultés face à l'isolement de cette région et à leurs souffrances. « Le thème du film est vraiment la quête du sens, la rencontre, la transmission. Devant la dureté du monde contemporain, la seule issue est de créer des rencontres » dira Bernard Émond. À la mort du médecin quelques semaines après son arrivée, Jeanne héritera de sa maison et de son cabinet et se retrouvera face à un choix de vie, continuer ou quitter Normétal. Le film s'achève sur une fin ouverte, laissant prévoir que la guérison passe par le don de soi.
Élise Guilbault, magnifique de retenue et intense, Jacques Godin et tous les personnages réussissent à nous émouvoir dans leur dignité soutenue par un paysage majestueux et plus grand que nature. La donation a remporté de nombreux prix aux festivals du film de Locarno (2009) et de Las Palmas (2009) et s'est mérité une citation spéciale du jury au festival du film de Toronto (2009).