La femme qui boit
La femme qui boit de Bernard Émond (2001) est le premier long métrage de ce documentariste de carrière. Avec une simplicité cinématographique qui effleure les scènes, Bernard Émond trace ici un portrait émouvant d'une femme dans la quarantaine qui retrace le parcours d'une vie mouvementée au gré de ses cuites. Venue d'un milieu ouvrier, elle a pu pour un certain temps, sortir de sa condition ouvrière grâce aux bienfaits de son amant. Cependant, lorsqu'elle le laisse au profit d'un amour impossible et brutal, elle sombrera dans un puits sans fond, l'alcool lui faisant tout perdre, jusqu'à son enfant. En remontant dans le cours de sa vie, c'est un portrait du Québec des années 40-50 et 60 qui vient appuyer toute la condition de cet être déchiré. Élise Guilbaut forte de ses silences, rend tangible cette souffrance et porte sur ses épaules le personnage d'une femme blessée à l'âme, au seuil de la mort et qui jette sur sa vie un dernier regard lucide et tranchant.
La femme qui boit s'est mérité de nombreux prix et poursuit toujours un parcours cinématographique reconnu. En 2001, le film a remporté le Grand Prix du Festival de Figueira da Foz au Portual. La remarquable Élise Guilbaut s'est mérité pour sa performance, le Bayard d'or de la Meilleure Comédienne, au Festival international du film francophone de Namur en Belgique (2001), ainsi que le PRIX JUTRA (2002) et le prix GÉNIE (2002). La femme qui boit a été en outre classé parmi les meilleurs 10 films canadiens de l'année 2001 par l'industrie canadienne.