Les Jeux olympiques d’été de 2024 se sont déroulés à Paris, en France, du 26 juillet au 11 août 2024. Le Canada y a envoyé 315 athlètes (122 hommes et 193 femmes). Il a terminé 11e au classement général des médailles, remportant 27 médailles au total, soit neuf d’or, sept d’argent et 11 de bronze. Le Canada a établi un record en remportant le plus grand nombre de médailles d’or et le plus grand nombre total de médailles lors de Jeux olympiques d’été non boycottés. La nageuse Summer McIntosh s’est imposée comme la plus grande vedette des Jeux olympiques de Paris, en remportant trois médailles d’or. Elle a marqué l’histoire en devenant la première athlète canadienne à remporter trois médailles d’or lors d’une même édition des Jeux olympiques. Elle a également égalé le record de Penny Oleksiak en tant qu’athlète ayant remporté le plus de médailles (quatre) lors d’une seule édition. Parmi les autres athlètes ayant brillé, on compte Christa Deguchi, première Canadienne à décrocher une médaille d’or en judo; Ethan Katzberg et Camryn Rogers, médaillés d’or au lancer du marteau; Katie Vincent, détentrice d’un record mondial en canoë-kayak féminin, Andre De Grasse et l’équipe masculine de relais 4x100 mètres, qui ont remporté une victoire éclatante; et Phil Wizard, qui a remporté la première (et peut-être unique) médaille d’or olympique en breaking.

Cérémonies d’ouverture
Les Jeux olympiques d’été de 2024 sont les troisièmes à se tenir à Paris, la ville ayant déjà accueilli les Jeux en 1900 et 1924.
Les porteurs du drapeau canadien durant la cérémonie d’ouverture sont l’haltérophile Maude Charron et le sprinter Andre De Grasse. Les deux athlètes ont remporté l’or aux Jeux olympiques de Tokyo, Maude Charron dans la catégorie des 64 kg chez les femmes et Andre De Grasse dans le 200 m chez les hommes.
Pour la première fois, la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques ne se tient pas dans un stade. Ce sont les eaux de la Seine, qui serpentent au cœur de la ville, qui servent de lieu d’accueil principal. Les athlètes de tous les pays défilent sur des bateaux, et des spectacles en tous genres ont lieu partout. Le numéro de clôture des cérémonies est interprété par Céline Dion. Pour sa première prestation en plus d’un an, elle chante « Hymne à l’amour » d’Edith Piaf depuis le balcon de la tour Eiffel.
Christa Deguchi
Ne s’étant pas qualifiée pour représenter le Canada aux Jeux olympiques d’été de 2020 à Tokyo en 2021, la judoka canadienne Christa Deguchi envisage la retraite. Cependant, avec le soutien de ses entraîneurs, de ses amis et de sa famille, elle décide de revenir pour un autre cycle olympique. Aux Championnats du monde de judo 2023, elle remporte son deuxième titre mondial. Elle se qualifie ensuite pour les Jeux de Paris en tant que meilleure Canadienne aux Championnats du monde de judo de 2024, où elle remporte l’argent.
Aux Jeux olympiques de Paris, Christa Deguchi remporte l’épreuve féminine des 57 kg en battant la Sud-Coréenne Huh Mi-mi en finale. Elle devient ainsi la première Canadienne à remporter l’or olympique au judo. Il s’agit également de la première médaille d’or du Canada aux Jeux de Paris.
Summer McIntosh
Avant les Jeux, la nageuse torontoise Summer McIntosh fait l’objet d’un grand battage médiatique. Aux deux derniers Championnats du monde de natation, elle remporte huit médailles en tout. À Paris, elle en remporte quatre : l’or au 200 m papillon (record olympique de 2:03.03), l’or au 200 m quatre nages individuel (record olympique de 2:06.56), l’or au 400 m quatre nages individuel (4:27.71) et l’argent au 400 m nage libre (3:58.37). Elle remporte par la suite le prix Northern Star 2024 en tant qu’athlète canadienne de l’année.
Hammer Throw
Avant 2024, le Canada n’avait remporté que deux médailles olympiques au lancer du marteau. Con Walsh avait remporté le bronze en 1908 et Duncan Gillis l’argent en 1912. En 2024, deux Canadiens remportent l’or. Ethan Katzberg de Nanaimo, en Colombie-Britannique, remporte l’épreuve masculine avec un record olympique de 84,12 mètres. Camryn Rogers, de Richmond, en Colombie-Britannique, remporte l’épreuve féminine avec un jet de 76,97 mètres, devenant la première Canadienne à remporter l’or olympique dans une épreuve individuelle d’athlétisme depuis Ethel Catherwood, sauteuse en hauteur, en 1928. Ethan Katzberg et Summer McIntosh sont les porteurs du drapeau canadien lors de la cérémonie de clôture.
Katie Vincent
Aux Jeux olympiques de Tokyo, Katie Vincent, originaire de Mississauga, en Ontario, décroche la médaille de bronze au 500 m C2 avec Laurence Vincent Lapointe. Après la retraite de cette dernière, Katie Vincent prend la tête de l’équipe canadienne féminine de canoë-kayak. À Paris, elle remporte la médaille d’or olympique du 200 m C1 féminin avec un temps record de 44,12 secondes. En battant Nevin Harrison des États-Unis d’un centième de seconde, l’athlète ontarienne devient la première céiste canadienne à remporter l’or olympique. Elle remporte également le bronze au C2 500 m féminin aux côtés de Sloan MacKenzie, d’Halifax.
Natation, relais 4x100 m quatre nages masculin
Les attentes envers l’équipe canadienne au relais 4x100 m masculin sont relativement basses. Andre De Grasse, Aaron Brown, Brendon Rodney et Jerome Blake n’ont pas réussi à se qualifier pour la finale de leurs épreuves individuelles. Cependant, lors de la finale du relais le 9 août, les Canadiens remportent une énorme victoire qui surprend tout le monde. L’équipe américaine, largement favorite, est disqualifiée pour un échange raté. Andre de Grasse s’empare du témoin alors que le Canada se trouve à peu près en troisième position et court un dernier relais explosif pour assurer la médaille d’or au Canada avec un temps de 37,50, le meilleur de la saison. Il s’agit de la première médaille d’or olympique pour le Canada dans le relais 4x100 m masculin depuis 1996. L’athlète remporte sa septième médaille olympique, égalant le record de Penny Oleksiak pour le plus grand nombre de médailles olympiques remportées par un Canadien.
Phil Wizard
Le breaking, ou le breakdance, fait ses débuts olympiques aux Jeux de Paris, et c’est un Canadien qui décroche l’or dans l’épreuve masculine. Philip Kim (alias Phil Wizard), originaire de Toronto mais ayant grandi à Vancouver, bat le Français Dany Dann en finale. Malheureusement, Phil Wizard ne pourra pas défendre les couleurs du Canada en breaking aux Jeux olympiques d’été de 2028 à Los Angeles, car l’épreuve est retirée du programme olympique, une décision qui aurait été prise avant les Jeux.
Phil Wizard, médaillé d’or en breaking
Le B-Boy Phil Wizard de l’équipe canadienne participe à l’épreuve de breaking B-Boys, Round Robin, Groupe B, lors de la 15e journée des Jeux olympiques à Place de la Concorde à Paris, le 10 août 2024.
(photo de Steph Chambers, avec la permission de Getty Images)
Autres événements marquants
Le Canada participe aux finales pour les médailles d’or en rugby à sept féminin et en volley-ball de plage féminin, mais s’incline respectivement face à la Nouvelle-Zélande et au Brésil, et doit se contenter de l’argent. Pour la première fois de son histoire, le Canada décroche une médaille olympique en escrime. Eleanor Harvey, originaire d’Hamilton, remporte le bronze lors de l’épreuve individuelle de fleuret féminin.
Marco Arop est originaire de Khartoum, au Soudan, et a grandi à Edmonton après avoir immigré au Canada à l’âge de trois ans. Il remporte la médaille d’argent du 800 m masculin de façon spectaculaire. En queue de peloton après les 300 premiers mètres, il réussit à se hisser à la deuxième place avec un temps record pour le Canada de 1:41.20. Le Kenyen Emmanuel Wanyonyi remporte l’or avec un temps de 1:41.19, soit seulement un centième de seconde plus rapide que Marco Arop.
Wyatt Sanford, originaire de Kennetcook, en Nouvelle-Écosse, remporte la première médaille olympique canadienne en boxe depuis 1996, en décrochant le bronze dans la catégorie des 63,5 kg. Par ailleurs, pour la deuxième fois seulement, le Canada décroche une médaille olympique en tennis. Gabriela Dabrowski, d’Ottawa, et Félix Auger-Aliassime, de Montréal, remportent le bronze en double mixte.
Controverses
Équipe Canada commence les Jeux de Paris dans la controverse. L’équipe féminine de soccer se retrouve au cœur d’un scandale lorsqu’on découvre qu’elle a utilisé un drone pour espionner l’équipe féminine de Nouvelle-Zélande pendant un entraînement le 22 juillet. L’entraîneuse adjointe Jasmine Mander, l’analyste de l’équipe Joseph Lombardi et l’entraîneuse en chef Bev Priestman sont tous renvoyés au Canada pour leur implication dans l’affaire. Une enquête plus approfondie menée par Rick Westhead de TSN révèle que les équipes masculine et féminine de soccer faisaient un usage intensif de l’espionnage par drone depuis au moins 2016. L’incident et les révélations qui suivent entachent non seulement la présence du Canada aux Jeux olympiques de Paris, mais également la médaille d’or de l’équipe féminine canadienne aux Jeux olympiques de Tokyo de 2020.
Les Jeux olympiques de Paris sont surtout louangés pour leur approche audacieuse en matière de sites. Des lieux iconiques de Paris sont mis en lumière grâce à la construction d’installations éphémères en plein air à proximité. Cependant, les organisateurs font l’objet de vives critiques pour avoir choisi la Seine, où la baignade est interdite depuis 1923 en raison du taux élevé de pollution des eaux usées, comme lieu de compétition de natation en eau libre. Malgré des investissements de 1,4 milliard de dollars américains pour tenter de dépolluer le fleuve, des pluies abondantes la veille des Jeux surchargent un nouveau système de filtration et provoquent des taux élevés d’E. coli. Par conséquent, il faut repousser à plusieurs reprises les épreuves de triathlon et de marathon en eaux libres. On envisage de les tenir sur des sites de remplacement et même de transformer le triathlon en duathlon. Après le déroulement des épreuves, les images du triathlète winnipegois Tyler Mislawchuk, qui vomit à plusieurs reprises après avoir terminé au neuvième rang, deviennent virales. Cependant, lorsque les courses ont lieu, les niveaux d’E. coli semblent « très bons ». Tyler Mislawchuk, premier Canadien à se classer parmi les 10 premiers en triathlon olympique depuis 2008, attribue ses vomissements au fait qu’il a « tout donné… absolument tout ».
TABLEAU DES MÉDAILLES
ATHLÈTES |
SPORT |
MÉDAILLE |
Jerome Blake
|
Athlétisme (4×100 m - Hommes) |
Or |
Athlétisme (Lancer du marteau - Hommes) |
Or |
|
Athlétisme (Lancer du marteau - Femmes) |
Or |
|
Philip Kim (alias Phil Wizard) |
Breaking
|
Or |
Katie Vincent |
Canoë-kayak
|
Or |
Judo
|
Or |
|
Natation
|
Or |
|
Summer McIntosh |
Natation
|
Or |
Summer McIntosh |
Natation
|
Or |
Marco Arop |
Athlétisme
|
Argent |
Melissa Humana-Paredes et
|
Volleyball de plage |
Argent |
Abigail Dent
|
Aviron (Huit de pointe - Femmes) |
Argent |
Olivia Apps
|
Rugby (Sept féminin) |
Argent |
Josh Liendo |
Natation (100 m papillon - Hommes) |
Argent |
Summer McIntosh |
Natation (Style libre 400 m - Femmes) |
Argent |
Haltérophilie (59 kg - Femmes) |
Argent |
|
Alysha Newman |
Athlétisme (Saut à la perche - Femmes) |
Bronze |
Wyatt Sanford |
Boxe (63,5 kg - Hommes) |
Bronze |
Sloan MacKenzie et Katie Vincent |
Canoë-kayak (C-2 500 - Femmes) |
Bronze |
Rylan Wiens et Nathan Zsombor-Murray |
Plongeon (10 m synchro - Hommes) |
Bronze |
Eleanor Harvey |
Escrime (Fleuret individuel - Femmes) |
Bronze |
Sophiane Méthot |
Gymnastique (Trampoline) |
Bronze |
Ilya Kharun |
Natation (100 m papillon - Hommes) |
Bronze |
Ilya Kharun |
Natation (200 m papillon - Hommes) |
Bronze |
Natation (200 m dos - Femmes) |
Bronze |
|
Skylar Park |
Taekwondo (57 kg - Femmes) |
Bronze |
Félix Auger-Aliassime et Gabriela Dabrowski |
Tennis (Double mixte) |
Bronze |