Maisie Hurley, née Maisie Amy Campbell-Johnston, militante de la région de Vancouver et alliée autochtone (voir Peuples autochtones du Canada), fondatrice de journal et collectionneuse d’art (née le 27 novembre1887 à Swansea, pays de Galles; morte le 3 octobre1964 à North Vancouver, Colombie-Britannique). Bien qu’elle ne possédait aucun diplôme ou formation en droit (voir Éducation juridique), elle a travaillé sur plusieurs affaires judiciaires, elle a défendu les droits fondamentaux des Autochtones et milité pour des changements à la Loi sur les Indiens. En 1946, Maisie Hurley a lancé un journal, TheNative Voice, destiné à sensibiliser l’opinion publique à des enjeux importants touchant les communautés autochtones du Canada (voir Droits des peuples autochtones au Canada). En 2011, sa collection d’art autochtone a été exposée au musée de North Vancouver.
Jeunesse
Maisie Hurley naît à Swansea, dans le pays de Galles, fille de Ronald et Amy Ellen Campbell-Johnston. Elle grandit en Colombie-Britannique, dans une zone de colonisation de l’intérieur, près de la ville de Merritt, où elle appartient à la seule famille non autochtone. Sa famille a déménagé au Canada après que son père a accepté un poste d’ingénieur minier. Ses deux parents s’intéressent aux cultures autochtones et collectionnent l’art autochtone. Une partie de leur collection sera plus tard offerte au musée de Vancouver.
Après une fugue ratée avec un pasteur anglican (voir Anglicanisme au Canada), Maisie Hurley fréquente une école privée en Angleterre. De retour en Colombie-Britannique, elle épouse l’agent immobilier J.R. Armytage-Moore en 1909, mais elle le quitte quelques années plus tard pour voyager dans le Nord-Ouest du Pacifique avec un homme de Liverpool, Angleterre, du nom de Martin Murphy. Puisqu’elle est catholique (voir Église catholique), Maisie Hurley ne peut divorcer, et demeure mariée à J.R. Armytage-Moore jusqu’à la mort de celui-ci, en 1951.
Maisie Hurley a cinq enfants avec Martin Murphy, qui sont tous nés aux États-Unis (voir Américains). Deux d’entre eux, Terrence et Michael, combattent à la Deuxième Guerre mondiale, le premier dans les Forces armées canadiennes, et l’autre dans la marine marchande américaine (voir Marine marchande du Canada). Pendant ces années, Maisie Hurley travaille un certain temps comme organisatrice syndicale pour les Industrial Workers of the World tandis que Martin Murphy est travailleur manuel (voir Histoire des Travailleurs).
Après avoir quitté les États-Unis pour revenir à Vancouver, au début des années 1920, Maisie rencontre Tom Hurley, d’origine irlandaise (voir Canadiens irlandais), qu’elle épouse en 1951, quelques mois après la mort de son premier mari, J.R. Armytage-Moore. Tom Hurley est bien connu dans la ville comme un avocat progressiste et un pionnier de l’aide juridique, se consacrant particulièrement au travail bénévole pour des clients autochtones.
Travail juridique
Maisie Hurley devient secrétaire juridique de Tom et commence à l’aider dans certaines causes, travaillant surtout avec des clients autochtones. Bien qu’il soit illégal pour un Indien « inscrit » (voir Indien) d’engager un avocat ou de lancer une revendication territoriale (voir Revendications territoriales des Autochtones) jusqu’en 1951, Maisie et Tom Hurley offrent leurs services juridiques (voir Aide juridique) à des clients des Premières Nations dans la province, souvent gratuitement. Maisie Hurley fait également des représentations en faveur des droits des Premières Nations de Colombie-Britannique, soutenant qu’ils n’ont jamais cédé à la Couronne les titres sur leurs territoires traditionnels (voir Traités autochtones au Canada).
Le saviez-vous?
Maisie Hurley est devenue la première femme membre associée de la Fraternité des Indiens de Colombie-Britannique en 1944 (voir Fraternité des Indiens du Canada).
The Native Voice
En 1944, Maisie Hurley rencontre l’aîné haïda Alfred Adams, qui se meurt du cancer. Celui-ci, qui est président fondateur de la Native Brotherhood of British Columbia (NBBC) (voir Fraternité des Indiens du Canada), lui demande de sensibiliser les non autochtones de la province et du reste du Canada aux luttes des peuples autochtones. Sa demande inspire à Maisie Hurley l’idée de créer le premier journal du pays consacré aux autochtones, The Native Voice. Lancé en décembre 1946, ce journal national sensibilise la population aux luttes et aux succès de diverses communautés autochtones à travers le pays.
On y retrouve des articles rédigés par des journalistes autochtones et non autochtones qui défendent les droits des communautés autochtones, par exemple le droit de vote des Premières Nations, obtenu au provincial en 1949 et au fédéral en 1960 (voir Droit de vote des peuples autochtones) et des amendements à la Loi sur les Indiens afin de décriminaliser la consommation d’alcool. C’est la première publication canadienne (voir Journaux au Canada) à diffuser des critiques à l’égard du système des pensionnats indiens (voir Pensionnats indiens au Canada) après que les abus commis dans ces écoles ont été largement dévoilés. Bien que The Native Voice ne soit pas le premier journal en Amérique du Nord à défendre les droits des Autochtones — cet honneur revient au Cherokee Phoenix (1828-1834) —, il n’en rejoint pas moins des lecteurs autochtones et non autochtones dans tout le Canada, attirant l’attention sur les enjeux qui touchent les communautés autochtones, comme les revendications territoriales, les inégalités sociales, le racisme et les droits issus des traités.
The Native Voice est le premier journal officiel de la Native Brotherhood of British Columbia, l’une des plus grandes organisations démocratiques autochtones au Canada. Dès le début, Maisie Hurley siège au comité de rédaction en tant qu’éditrice et rédactrice, pendant de nombreuses années à titre bénévole. The Native Voice est publié de 1946 jusqu’en 1967, trois ans après sa mort. (De 1964 à 1967, le journal est administré par la fille et le petit fils de Maisie Hurley.)
Collection d’art
Au début des années 1980, North Vancouver Museum and Archives (voir North Vancouver) reçoit une collection de plus de 200 œuvres d’artistes autochtones (voir Art autochtone) appartenant auparavant à Maisie Hurley. Celle-ci avait hérité certains des objets de ses parents, des collectionneurs d’art autochtone bien connus (voir Marchands d’œuvres d’art). Beaucoup des autres œuvres ont été offertes à Maisie Hurley par des autochtones afin de la remercier d’avoir défendu les droits des Premières Nations. Par exemple, elle a reçu plusieurs importants cadeaux de chefs squamish locaux, dont plusieurs plateaux et paniers tressés en racines de cèdre (voir Tissage) ou des masques de cérémonie offerts par Xats’alanexw (Chef August Jack Khatsahlano) (voir Salish de la côte).
En février 1962, Maisie Hurley organise la première réunion de la Capilano Indian Museum Foundation (comité citoyen du musée de North Vancouver) dans son appartement de Vancouver. Le groupe est composé principalement de collectionneurs, autochtones et non autochtones, et a pour objectif de créer un musée d’art autochtone dans la réserve de Capilano à North Vancouver, un projet que Maisie Hurley et des membres de la nation squamish essaient de mener à terme.
Une exposition de la collection d’art de Maisie Hurley, intitulée « Entwined Histories: Gifts from the Maisie Hurley Collection » (Histoires entremêlées : cadeaux de la collection Maisie Hurley) est tenue au musée de North Vancouver en 2011. L’exposition est le fruit d’une collaboration entre le musée et la nation squamish.
Mort et postérité
La santé de Maisie Hurley commence à décliner après la mort de son mari, le 25 décembre 1961. Elle subit plusieurs crises cardiaques (voir Cardiopathie), puis meurt à l’hôpital Lions Gate, à North Vancouver, le 3 octobre 1964.
Au cours de sa vie, Maisie Hurley a été honorée dans plusieurs cérémonies traditionnelles de Premières Nations (voir Religion et spiritualité des Autochtones au Canada) par des peuples des régions de Skeena, Squamish/North Vancouver et Comox (voir Salish de la côte Nord du détroit de Georgia). En 1949, elle est baptisée Chief Sim-Klux par le chef gitxsan Arthur McDanes (ce nom signifie « mère des rorquals »). En 1951, lors de la fête du Dominion (voir Jour du Canada), elle est faite membre de la nation squamish et baptisée Maithla como (la danseuse), un nom aussi donné à sa mère.
Hurley and her husband were early mentors to a young lawyer named Thomas Berger, who learned about Indigenous rights issues from them. Hurley maintained regular correspondence with federal Conservative leader John Diefenbaker. Among her many accomplishments, Hurley is particularly remembered for her work on The Native Voice. Chief Dr. Robert Joseph, founding member of Reconciliation Canada, suggested that the paper was crucial in advocating for housing, land rights, education and improved medical treatments for Indigenous peoples. The Native Voice existed at a time when gatherings of First Nations were illegal (see Banning the Potlatch in Canada) — it was one of the few channels of information and communication for and about Indigenous peoples.
Maisie Hurley et son mari sont les premiers mentors d’un jeune avocat, Thomas Berger, initié par eux aux enjeux des droits autochtones. Maisie Hurley entretient une correspondance régulière avec le chef conservateur John Diefenbaker. Entre autres accomplissements, Maisie Hurley a particulièrement laissé sa trace grâce à son travail pour The Native Voice. Le chef Dr Robert Joseph, membre fondateur de Réconciliation Canada, a affirmé que le journal a joué un rôle de premier plan en faveur du logement, des droits territoriaux, de l’éducation et de l’amélioration des traitements médicaux pour les Autochtones. The Native Voice a été publié à une époque où les rassemblements des Premières Nations étaient illégaux (voir Interdiction du Potlatch au Canada). Il représentait un des seuls canaux d’information et de communication pour les peuples autochtones.