Alexa Ann McDonough (née Shaw), O.C., O.N.É, travailleuse sociale, chef du Nouveau Parti démocratique de la Nouvelle‑Écosse, chef du NPD fédéral (née le 11 août 1944, à Ottawa, en Ontario; décédée le 15 janvier 2022, à Halifax, en Nouvelle‑Écosse). Ancienne travailleuse sociale à Halifax, Alexa McDonough est devenue la première femme à diriger un grand parti politique au Canada, lorsqu’elle a été élue chef du Nouveau Parti démocratique (NPD) de la Nouvelle‑Écosse, en 1980. Elle a occupé le poste de chef du NPD provincial, jusqu’en 1994, et a également dirigé le NPD fédéral de 1995 à 2003. Entre 1997 et 2008, elle a été députée pour la circonscription d’Halifax. En 2009, elle a occupé le poste de présidente par intérim de l’Université Mount Saint Vincent et a été nommée officière de l’Ordre du Canada.
Famille et éducation
Alexa McDonough est la fille de Jean MacKinnon et de Lloyd Shaw, homme d’affaires et membre éminent de la Fédération du Commonwealth coopératif (FCC). Elle est diplômée de l’Université Dalhousie (1965) et de la Maritime School of Social Work (1967). En 1966, elle épouse Peter McDonough, avec lequel elle aura deux fils, Justin et Travis.
Début de carrière politique
Alexa McDonough s’implique tout d’abord en politique en tant que membre du personnel du Parti libéral de la Nouvelle‑Écosse. À ce poste, elle contribue à rédiger la plate‑forme du parti dans le domaine de la justice sociale, en vue des élections provinciales de 1970. Déçue par le premier ministre de l’époque, Gerald Regan, elle décide toutefois de quitter le Parti libéral, en 1974. Elle occupe alors un poste d’enseignante à la School of Social Work, tout en travaillant pour la Ville d’Halifax.
Direction du NPD de la Nouvelle‑Écosse
En 1980, Alexa McDonough est élue chef du NPD de la Nouvelle‑Écosse, devenant, de ce fait, la première femme à diriger un grand parti politique au Canada. Dans cette fonction, elle cherche à reconstruire le NPD provincial autour de la zone urbaine d’Halifax, plutôt qu’à partir de sa base traditionnelle de Cap‑Breton. En 1981, elle provoque la surprise en battant le député sortant libéral et en remportant la circonscription d’Halifax Chebucto, ce siège devenant le premier du NPD, à l’Assemblée provinciale, dans une circonscription continentale de la Nouvelle‑Écosse. Pendant les trois années suivantes, elle est la seule députée du NPD et la seule femme à l’Assemblée législative de la Nouvelle‑Écosse. Elle est ensuite réélue en 1984 et en 1988, ne conduisant toutefois son parti qu’à de modestes gains électoraux. De 1993 à 1914, elle représente la circonscription de Halifax Fairview. Elle démissionne de son poste de chef du NPD néo‑écossais, le 19 novembre 1994.
À l’instar de son père, Alexa McDonough manifeste un intérêt marqué pour la politique fédérale. Cependant, elle est battue lors des élections fédérales de 1979 et 1980. De nombreuses femmes proposent son nom comme candidate possible à la direction du NPD fédéral pour la course de 1989; toutefois, elle refuse de se présenter pour des raisons personnelles. C’est finalement Audrey Mc Laughlin, moins expérimentée qu’elle, qui est choisie comme première chef d’un parti fédéral. À la suite du revers électoral du NPD, en 1993, qui le voit perdre son statut officiel à la Chambre des communes, la chef démissionne de son poste.
Direction du NPD fédéral
Alexa McDonough est candidate à la course à la direction du NPD, en 1995. Cette élection, organisée dans le cadre d’un système complexe qui voit, dans un premier temps, les membres du parti voter pour des délégués et déléguées à un congrès à la direction au cours duquel se tient, dans un deuxième temps, le scrutin définitif de choix du chef ou de la chef, est alors unique en politique canadienne fédérale (voir aussi Congrès à la direction). En dépit de résultats médiocres lors de la première phase, elle est élue chef lors du congrès.
Comme cela avait déjà été le cas lors de son expérience provinciale, Alexa McDonough est élue à la direction de son parti avant même d’être députée. En dépit de suggestions de provoquer, le plus rapidement possible, une élection partielle en dehors des provinces de l’Atlantique, elle choisit d’attendre et de se présenter à Halifax aux élections fédérales de 1997. À cette occasion, elle remporte facilement le siège d’Halifax, en battant la députée sortante, Mary Clancy, du Parti libéral. Cette campagne voit la renaissance électorale du NPD, qui remporte un nombre sans précédent de huit sièges dans les provinces de l’Atlantique et retrouve, du coup, son statut de parti officiel, avec un total de 21 sièges à l’échelon national.
En tant que chef du NPD, Alexa McDonough appelle à des services sociaux forts et à l’équité entre les genres. Lors des élections de 2000, bien qu’elle‑même conserve son siège, le vote pour le NPD chute de 8,5 %, avec, à la clé, l’élection de juste 13 parlementaires, soit à peine une unité de plus que les 12 nécessaires pour obtenir le statut de parti officiel à la Chambre des communes. Sous sa direction, le NPD lance une série de conférences sur le renouveau. Lors du congrès fédéral de 2001, les délégués et déléguées néodémocrates débattent de l’avenir du parti et de la social‑démocratie.
Députée de l’arrière‑plan
Alexa McDonough annonce sa retraite du poste de chef du parti, en juin 2002. Dans un contexte où le NPD fédéral est au milieu d’un processus de renouveau, elle estime que le moment est bien choisi pour se retirer. Le 25 janvier 2003, elle est remplacée, à la direction du parti, par Jack Layton.
En 2004 et en 2006, Alexa McDonough est réélue dans sa circonscription. Elle sert dans le cabinet fantôme du NPD en tant que porte‑parole en matière d’affaires étrangères et de développement international. Elle choisit de ne pas se représenter aux élections de 2008 et annonce son retrait de la politique cette année‑là.
Carrière après la politique
En 2009, Alexa McDonough est nommée officière de l’Ordre du Canada et choisie, pour un mandat d’un an, comme présidente par intérim de l’Université Mount Saint Vincent. L’université lui décerne un doctorat honorifique en lettres (humanités), en 2009, et renomme, en 2013, son institut pour les études féminines le McDonough Institute for Women, Gender, and Social Justice. Elle est nommée à l’Ordre de la Nouvelle‑Écosse, en 2012 et décède, en 2022, à l’âge de 77 ans, après un long combat contre le cancer du sein et la maladie d’Alzheimer.