McKay, Don Mason
Donald Fleming McKay, poète, éditeur, essayiste et enseignant (Owen Sound, Ontario - 1942). Don McKay a grandi en Ontario, à Cornwall. Il a d'abord suivi des études universitaires à l'UNIVERSITÉ BISHOP au Québec et ensuite, à l'UNIVERSITY OF WESTERN ONTARIO où il a complété une maîtrise en 1966. Par la suite, il étudie au Swansea University College, au Pays de Galles, pour y faire un doctorat qui porte sur la poésie de Dylan Thomas (1971). De retour au Canada, il commence à enseigner l'anglais et la création littéraire à l'University of Western Ontario. En 1975, en collaboration avec Stan DRAGLAND, ils fondent Brick Books, une petite maison d'édition qui se spécialise dans la poésie canadienne. Don McKay publie, chaque année, de nombreux recueils de poésie pour Brick Books et pour d'autres maisons d'édition. Son travail d'éditeur et d'enseignant le conduit en 1990 à l'UNIVERSITÉ DU NOUVEAU-BRUNSWICK, où il prend part au programme de création littéraire. Pendant cinq ans, il publiera The Fiddlehead, un magazine universitaire. En 1996, il abandonne l'enseignement pour se consacrer à l'écriture. Avec sa compagne, Jan Zwicky, poète et philosophe, il s'installe sur l'île de Vancouver. Depuis, il a publié huit livres, dont des essais et deux recueils d'œuvres choisies.
Sa vie bohème et son observation des oiseaux qu'il mène à titre d'amateur ont influencé l'œuvre de Don McKay. Si ses premiers recueils s'inspirent du surréalisme et s'il passe beaucoup de temps à écrire ses deux longs poèmes Long Sault (1975) et Lependu (1978), c'est son quatrième recueil Birding, or desire (1983) qui marque son entrée sur la scène poétique nationale dans les années 1980. Dans Birding, or desire, Don McKay analyse la composition de poèmes et l'observation des oiseaux, deux domaines connexes qui définissent sa personnalité et sa carrière. Les poèmes "Close-Up on a Sharp-Shinned Hawk", "The Great Blue Heron" et "Fridge Nocturne" lui permettent d'être reconnu comme un important poète canadien qui, comme le fait remarquer un critique, fait preuve d'un considérable « talent pour la métaphore » tout en scrutant le monde naturel.
Depuis les années 1990, Don McKay consolide sa réputation d'habile observateur, sensible aux détails de la vie privée, de la culture industrielle et de la nature. L'écoute de la musique (jazz, blues, classique) et l'analyse d'outils (pédales de batterie, voitures, ustensiles) sont pour lui des façons d'analyser les mondes intérieur et extérieur. L'acte même d'écouter se retrouve dans toute son œuvre; la musique, les chants des oiseaux et la langue vernaculaire contribuent tous ensemble à une poétique active de l'écoute qui se remarque surtout dans les divers « chants » consacrés à des oiseaux particuliers, notamment "Song for the Song of the Wood Thrush" et "Song for the Song of the White-throated Sparrow". Dans ces poèmes, Don McKay tisse des descriptions qui font intervenir des auditeurs humains dans des relations écologiques. Dans ses récents poèmes, les pierres et les roches se joignent aux oiseaux pour devenir l'un des principaux thèmes de l'intérêt poétique de Don McKay.
Sa fascination pour la géologie naît de ce qui constitue peut-être la plus importante contribution de McKay à la poétique canadienne et qu'il présente dans son essai intitulé "Baler Twine : Thoughts on Ravens, Home, and Nature Poetry" (1993). Dissertant sur l'éthique de la poésie sur la nature, Don McKay offre une description des milieux sauvages qui renvoient non seulement à un monde matériel en crise, mais aussi à l'action et à l'inconnu du monde non humain. Pour McKay, la nature sauvage s'étend au-delà des limites de la propriété, ce qui est évident quand le chant du moineau renâcle à être traduit en anglais ou quand un outil tombe en panne et cesse de fonctionner comme il le devrait. La géopoésie que Don McKay parcourt dans Deactivated West 100 (2005) et Strike/Slip (2006) dépasse la notion de nature sauvage pour inclure la terre et les difficultés à imaginer et à comprendre la "lente catastrophe" des 4,5 milliards d'années. Par conséquent, la langue elle-même révèle ses limites et seule la métaphore, le milieu sauvage de la langue, parvient à exprimer le sens. La poésie de Don McKay se rattache à celle d'autres poètes-penseurs comme Tim Lilburn, Dennis LEE, Roo BORSON, Robert BRINGHURST et Jan Zwicky.
Don McKay a été deux fois lauréat des PRIX LITTÉRAIRES DU GOUVERNEUR GÉNÉRAL, dans la catégorie Poésie, en 1991 pour Night Field et en 2000 pour Another Gravity. Il a été finaliste dans la catégorie Études et essais pour Vis-à-vis: Field Notes on Poetry and Wilderness (2001). Il a remporté le Prix Griffin de Poésie pour Strike/Slip (2006), recueil qui a également obtenu le Prix Dorothy Livesay de poésie. En 2007, Don McKay s'est installé à St. John's, à Terre-Neuve et en 2008, il est devenu membre de l'ORDRE DU CANADA.