Le Musée d’anthropologie (MOA) de l’Université de la Colombie-Britannique a été fondé en 1949. Le MOA a emménagé dans ses locaux actuels en 1976. La collection du MOA comprend des objets ethnographiques et archéologiques du monde entier et il est largement reconnu pour sa collection d’art autochtone de la côte du Nord-Ouest. (Voir aussi Peuples autochtones de la côte du Nord-Ouest au Canada.) En plus de recherches, le musée propose des programmes publics et des expositions. Il sert également de musée d’enseignement, offrant une formation en muséologie et en conservation. (Voir aussi Anthropologie au Canada; Archéologie.)
Architecture
Le bâtiment qui abrite actuellement le Musée d’anthropologie est conçu par le cabinet Arthur Erickson Architexts, et le musée ouvre ses portes en 1978 à l’Université de la Colombie-Britannique. (Voir aussi Arthur Charles Erickson; Vancouver.) L’édifice de 66 000 pi2 (6130 m2), situé sur une falaise à l’extrémité de Point Grey, comporte une collection inégalée d’art des Premières nations d’art autochtone de la côte du Nord-Ouest (voir Peuples autochtones de la côte du Nord-Ouest au Canada). Sa conception très originale comporte un système innovateur « d’entreposage visible », ce qui permet aux visiteurs de parcourir l’entière collection du musée qui est entreposée dans des vitrines de stockage en verre et en plexiglas conçues spécialement à cet effet. Le musée comprend également des installations utilisées par l’université pour l’enseignement et la recherche. La construction d’une annexe de deux étages de 48 800 pi2 (4460 m2), conçue par Arthur Erickson et Stantec Architecture, comprend un espace supplémentaire pour les expositions temporaires.

Le projet d’Arthur Erickson est salué pour la manière dont les formes architecturales contemporaines s’harmonisent et mettent en valeur à la fois le cadre de l’édifice et les artefacts qui y sont exposés. L’édifice n’est pas un musée conventionnel, mais plutôt une réponse poétique à l’histoire et au climat du site qui fait la promotion de l’importance culturelle des Premières Nations. (Voir aussi Premières Nations en Colombie-Britannique.) En fait, la conception s’inspire de l’architecture des cultures réparties dans le temps et dans la géographie : l’emplacement de l’Acropole sur une colline à Athènes, les structures traditionnelles à poteaux et à poutres des Haïdas, et les torii (portiques construits à l’entrée d’un sanctuaire) utilisés dans les sanctuaires shintoïstes japonais. (Voir aussi Histoire de l’architecture des peuples autochtones au Canada.)
Arthur Erickson base son plan d’aménagement sur un village haïda situé sur le bord de l’eau, où les maisons et les totems assurent la transition entre la terre et la mer. Arthur Erickson propose l’aménagement d’un petit étang destiné à servir à la fois de miroir d’eau et pour renforcer le concept d’un village. Cependant, les dirigeants de l’université, préoccupés par l’écologie des falaises historiques de Point Grey, laissent l’étang à sec, à l’exception de trois occasions : l’étang est rempli une fois en 1997 pour le tournage d’un film, à nouveau en 1997, et ensuite en 2004 à l’occasion du 80e anniversaire d’Arthur Erickson. En 2010, un bassin réfléchissant (le Yosef Wosk Reflecting Pool) est ajouté sur le terrain du musée.

L’espace autour du bassin comprend une plage de galets, des monticules herbeux et un paysage forestier. Cet aménagement paysager, conçu par Cornelia Hahn Oberlander, est planifié comme une exposition ethnobotanique de plantes et d’herbes indigènes utilisées par les peuples des Premières Nations. (Voir aussi Plantes traditionnelles et peuples autochtones au Canada.) L’édifice incorpore également trois emplacements circulaires en béton pour canons, qui sont construits pendant la Deuxième Guerre mondiale. Arthur Erickson en réutilise un comme base pour une installation spectaculaire intitulée The Raven and the First Man (1980), une sculpture de cèdre de l’artiste Bill Reid dépeignant une légende haïda.

Les visiteurs entrent dans le musée par une série répétitive de portails de béton en forme de U séparés par des puits de lumière courbés en acrylique. La visite se poursuit vers le bas et commence avec des petits objets exposés dans des galeries à plafond bas de chaque côté du passage, jusqu’à la grande salle qui se termine par un mur lisse de vitraux sans meneaux faisant face à la mer. À l’intérieur de la grande salle, les portails de béton réapparaissent, cette fois s’élevant jusqu’à 49 pieds (15 m), abritant une collection de mâts totémiques dont la hauteur varie de 12 à 40 pieds (3,6 à 12 m). Rappelant une stratégie utilisée en 1965 par Arthur Erickson pour la résidence des artistes Gordon et Marion Smith à West Vancouver (voir Smith House), les poutres spectaculaires dont la longueur varie de 40 à 180 pi (12 à 55 m) sont toutes de la même épaisseur; les supports structurels forment un deuxième ensemble de poutres qui vont dans la direction opposée aux poutres en forme de U. Il en résulte une pièce remarquable, gracieuse, d’un grand calme et d’une grande sérénité, qui baigne dans la lumière naturelle.

Rénovations
Pour remplir son mandat et offrir un meilleur accès à sa collection, le MOA entreprend plusieurs projets d’agrandissement et de rénovation. En 2010, les Multiversity Galleries sont ajoutées, ce qui permet d’agrandir l’espace d’entreposage visible dans le musée. En 2020, le MOA commence à se préparer aux mises à niveau sismiques. Il est temporairement fermé en janvier 2023 et il ouvre à nouveau ses portes au public à l’été 2024.
Collections
La collection du MOA comprend environ 50 000 objets ethnologiques et 535 000 objets archéologiques provenant du monde entier. (Voir aussi Anthropologie au Canada; Archéologie.) La collection du musée est accessible en ligne.