Onyenyechukwu (Onye) Nnorom, médecin de famille, spécialiste de la santé publique et de la médecine préventive (née le 27 février 1981 à Montréal, au Québec). Onye Nnorom est la directrice adjointe du programme de résidence en santé publique et en médecine préventive à l’école de santé publique Dalla Lana de l’Université de Toronto. Elle est aussi à la tête du curriculum sur la santé des Noirs à la faculté de médecine de l’université. Son travail porte sur les inégalités en matière de santé auxquelles sont confrontées les minorités raciales et les communautés d’immigrants.
Jeunesse
Onye Nnorom est l’aînée d’immigrants arrivés à Montréal dans les années 1970. Eugene Nnorom, originaire du Nigeria, est alors préposé à l’entretien tandis que Patricia Nnorom, de Trinité-et-Tobago, est secrétaire et préposée aux services de soutien à la personne.
Sans être particulièrement activiste, le couple s’implique grandement dans la communauté et dans l’éducation de ses deux enfants. Par exemple, lorsqu’Onye Nnorom est en deuxième année et qu’un enseignant insinue qu’elle n’est pas à la hauteur du groupe, sa mère intervient pour démontrer que ce n’est pas le cas.
L’enfant développe un intérêt pour les sciences dès la quatrième année, lors d’un camp d’été pour les enfants doués.
Formation
Onye Nnorom décroche un baccalauréat en biologie cellulaire et moléculaire de l’Université Concordia en 2003. Son intérêt pour la médecine se manifeste lors de sa deuxième année d’études. La même année, elle participe à un programme de mentorat créé par le Dr Eric Laryea qui, ayant constaté une importante sous-représentation d’étudiants noirs à l’Université McGill, propose de jumeler de futurs étudiants noirs à ceux déjà inscrits à la faculté de médecine.
« Même si j’étais réticente au début, j’ai vu d’autres étudiants de médecine noirs et c’est ce qui a créé un déclic », affirme Onye Nnorom.
Parmi les étudiants noirs participant au programme, elle rencontre Ewurabena Simpson, future hématologue et oncologue pédiatrique, alors en première année de médecine à McGill.
« Je me rappelle l’avoir rencontrée et m’être dit “Je peux le faire”, se rappelle Onye Nnorom. J’avais les notes et le parcours nécessaires. J’ai donc posé ma candidature. »
La jeune adulte termine ses études en médecine à l’Université McGill en 2007. Trois ans plus tard, elle termine une maîtrise en santé publique (épidémiologie) et un programme de résidence à l’Université de Toronto.
Carrière
En 2010, Onye Nnorom devient médecin de famille dans un centre de santé communautaire de Toronto appelé Women’s Health in Women’s Hands (la santé des femmes entre les mains des femmes). En 2012, elle occupe un poste semblable au centre de santé communautaire NorWest, à Thunder Bay. De 2013 à 2018, elle est médecin de famille et responsable de la prévention des maladies chroniques au centre de santé communautaire TAIBU, à Toronto. (Voir aussi Médecine générale.) Pendant cette période, elle travaille aussi comme responsable régionale d’Action Cancer Ontario, où elle guide les médecins de première ligne en matière de dépistage et de traitement du cancer.
Depuis 2013, Onye Nnorom est directrice de programme adjointe à l’école de santé publique Dalla Lana de l’Université de Toronto et est coresponsable du programme de résidence en santé publique et en médecine préventive.
Onye Nnorom est également conseillère médicale à temps partiel à la Clinique de la dépendance à la nicotine du Centre de toxicomanie et de santé mentale (CAMH).
(« Dalla Lana School of Public Health » de bksutherland est autorisée par CC BY 2.0.)
Travail sur l’équité en santé et le racisme systémique
Le travail d’Onye Nnorom est axé sur l’équité en matière de santé et les effets du racisme sur la santé. Plus particulièrement, elle étudie le racisme à l’égard des Noirs comme moteur des inégalités en santé au Canada (voir Racisme anti-noir au Canada).
Depuis 2016, Onye Nnorom est au cœur des efforts que déploie l’Université de Toronto pour intégrer ces enjeux dans le curriculum du programme de médecine.
En février 2020, Onye Nnorom devient la toute première responsable de l’équité, de la diversité et de l’inclusion (ÉDI) du département de la médecine de famille et communautaire de l’Université de Toronto, ce qui l’amène à conseiller la direction du département quant aux politiques d’ÉDI qui touchent les professeurs, les résidents, les étudiants et le personnel.
Onye Nnorom est également la créatrice et l’animatrice du balado Race, Health & Happiness (race, santé et bonheur), lancé en 2020 pour aider les personnes des minorités raciales à rester en santé, à s’épanouir et à trouver le bonheur. La première saison du balado coïncide d’ailleurs avec la pandémie de COVID-19, qui touche de manière disproportionnée les personnes noires et de minorités raciales.
« Nous savions que la pandémie n’allait pas stabiliser la situation et qu’elle ferait des ravages dans la communauté noire », affirme-t-elle. « Nous savons que nous sommes souvent en première ligne. Nous sommes les préposés aux services de soutien à la personne. Nous sommes ceux qui occupent des emplois précaires et tombent malades. Nous sommes ceux qui vivent dans des maisons multigénérationnelles et qui ne peuvent pas s’isoler. Et nous sommes les principales victimes de maladies chroniques comme l’hypertension et le diabète, toutes ancrées dans le racisme systémique. »
Vie personnelle et familiale
Onye Nnorom et son mari, Samuel Oduneye, s’unissent en 2011. Celui-ci est un fonctionnaire de haut niveau pour le gouvernement de l’Ontario. Le couple a deux fils.
Onye Nnorom anime de manière bénévole un programme de mise en forme par l’entremise de la Zumba.
Son frère, Ebere, est le coordonnateur d’un programme jeunesse du Club de garçons et filles de l’est de Scarborough. (Voir Clubs de garçons et filles du Canada.)
Implication dans des organismes
Onye Nnorom est la présidente de la Black Physicians’ Association of Ontario (association des médecins noirs de l’Ontario). Elle est aussi coresponsable de la Black Health Education Collaborative (effort collaboratif pour l’éducation sur la santé des Noirs), qui regroupe des chercheurs désireux de mettre sur pied des programmes traitant des conséquences du racisme à l’égard des Noirs sur la santé. De 2011 à 2014, Onye Nnorom fait partie du conseil d’administration du centre de santé communautaire Women’s Health in Women’s Hands.
Distinctions
- Mention d’honneur, prix Women of Purpose, Elegant You Tea Party (2019)
- Nommée l’une des femmes de l’année selon le Best Health Magazine (2020)