Orangeville (Ontario), constituée en ville en 1864, population de 30 167 habitants (recensement de 2021), de 28 900 habitants (recensement de 2016), est une ville située juste au nord de l’extrémité ouest de la région du Grand Toronto. Se trouvant à la frontière sud du comté de Dufferin, elle est entourée des cantons d’Amaranth et d’East Garafraxa, et des villes de Caledon et de Mono.
Tout au long de l’histoire, la région de Caledon accueille différents groupes autochtones, à savoir les Wendats (Hurons), les Tionontatis (Pétuns), les Haudenosaunee et les Anichinabés, dont la Première Nation des Mississaugas de Credit. Les terres de Caledon sont visées par le Traité n° 18 (traité du lac Simcoe-Nottawasaga) et par le Traité n° 19 (Achat d’Ajetance).
Peuples autochtones
Les peuples autochtones vivent dans la région d’Orangeville depuis des millénaires. Du milieu du 15e siècle au milieu du 17e siècle environ, la région est habitée par les Wendats (Hurons) et les Tionontatis (Pétuns). Pendant les guerres iroquoises du milieu des années 1600, les Haudenosaunee, qui vivent dans ce qui est aujourd’hui le nord de l’État de New York, dispersent les Wendats et les Tionontatis. À la fin des années 1600, les Anichinabés (un groupe culturel dont font partie les Mississaugas) quittent le nord des lacs Huron et Supérieur pour se rendre dans le sud de l’Ontario, repoussant les Haudenosaunee vers l’État de New York. Les Mississaugas s’installent sur les plaines des rivières et des ruisseaux qui se jettent dans le lac Ontario plus au sud. Un groupe, aujourd’hui connu en tant que Première Nation des Mississaugas de Credit, revendique environ 4 millions d’acres de territoire à l’extrémité ouest du lac Ontario. Ce territoire englobe la ville d’Orangeville actuelle. Selon le recensement de 2021, les peuples autochtones représentent aujourd’hui environ 2,5 % de la population d’Orangeville.
Traités
La partie nord d’Orangeville fait partie du Traité n° 18. En 1818, quatre chefs chippewas, à savoir Musquakie, Kaqueticum, Maskigonce et Manitonobe, signent cette entente, également connue sous le nom de Traité du lac Simcoe-Nottawasaga. Le Traité cède 1 592 000 acres (6 443 km²) de terres au sud de la baie Georgienne et à l’ouest du lac Simcoe.
La partie sud de la ville, quant à elle, fait partie du Traité n° 19 (ou Achat d’Ajetance). Signé la même année que le Traité n° 18, l’Achat d’Ajetance est nommé d’après James Ajetance, chef des Mississaugas de Credit. Cet achat a pour effet de céder 648 000 acres (2 622 km2) de terres des Mississaugas à la Couronne. En échange, les Mississaugas de Credit sont censés recevoir chaque année des biens d’une valeur de 522 livres sterling et 10 shillings. (Voir aussi Cession de terres au Haut-Canada.) En 1847, la plupart des membres des Mississaugas de Credit ont déménagé vers leur région actuelle près de Hagersville, en Ontario, à côté de la réserve des Six Nations de la rivière Grand.
Peuplement et croissance
Les terres du Traité n° 18 et du Traité n° 19 sont divisées en cantons plus petits, puis en lots individuels. Les terres qui formeront la ville d’Orangeville actuelle sont partagées entre deux cantons et divisées par la future rue Broadway. La partie sud fait à l’origine partie du canton de Garafraxa, tandis que la partie nord fait partie du canton de Mono.
Un Torontois du nom de Seneca Ketchum commence à acheter des terres dans le canton de Mono en 1820, s’installant dans la région vers 1830. Prédicateur laïc anglican, Seneca Ketchum construit une église en rondins sur sa propriété. Ce bâtiment est l’ancêtre de l’église anglicane St. Mark,, qui existe toujours aujourd’hui. En 1837, George Grigg fait l’acquisition de terres dans le canton de Garafraxa pour y bâtir un moulin. C’est ce qui donnera naissance à la communauté de Grigg’s Mill.
Vers 1844, Orange Lawrence acquiert les terres de Grigg’s Mill, créant un plan pour la partie sud-est de ce qui deviendra le centre-ville d’Orangeville. Établissant d’autres commerces et une école, il devient le premier maître de poste de la communauté en 1847. C’est en l’honneur d’Orange Lawrence que l’on nommera cette communauté Orangeville.
Orangeville reçoit la permission de se constituer en ville en décembre 1863, ce qu’elle a fait en janvier 1864, après l’élection d’un conseil municipal. La ville comprend des sections du canton de Garafraxa dans le comté de Wellington et du canton de Mono dans le comté de Simcoe. Orangeville est intégrée au comté de Dufferin en 1874; on la nomme siège du comté en 1881.
Le saviez-vous?
En 1884, Orange Jull, un propriétaire de moulin d’Orangeville , fait breveter un chasse-neige rotatif destiné à dégager les voies ferrées. La conception d’Orange Jull constitue une amélioration par rapport à celle de J.W. Elliot, un dentiste torontois. (J.W. Elliot fait breveter son invention en 1870, mais elle ne sera jamais fabriquée.) La machine conçue par Orange Jull comporte une lame de coupe installée devant le ventilateur, tournant dans la direction opposée à celui-ci. La lame découpe la neige, qui est ensuite expulsée par une goulotte. Orange Jull vend son brevet à Edward et John S. Leslie, deux frères du comté de Dufferin, puis la machine est commercialisée vers la fin des années 1880. (Voir aussi Souffleuse à neige.)
Après la Deuxième Guerre mondiale, Orangeville prend de l’expansion, créant de nouveaux lotissements et des zones commerciales de banlieue. Montgomery Village est à l’origine conçu comme une communauté inspirée du nouvel urbanisme, promettant un quadrillage classique plutôt que les culs-de-sac des banlieues modernes, ainsi que certaines autres caractéristiques attrayantes. Ce site est également présenté comme la première « télé-communauté » au Canada, avec des vitesses de navigation Internet favorisant l’exploitation d’entreprises à domicile et le travail à distance. Bien qu’une section soit construite selon ce modèle au milieu des années 1990, la majeure partie du quartier présente des caractéristiques typiques des banlieues.
Population
Selon le recensement de 2021, les principaux groupes ethniques d’Orangeville sont les suivants : Anglais (27,2 %), Irlandais (22,4 %), Écossais (22,1 %), Canadiens (17,9 %) et Allemands (9,7 %). Les pays d’origine les plus communs, pour les immigrants installés à Orangeville, sont le Royaume-Uni, l’Inde, les Philippines, le Portugal et la Jamaïque.
Bien qu’elle soit exclue de la région du Grand Toronto, Orangeville fait partie de la région métropolitaine de recensement de Toronto de Statistique Canada.
Économie et population active
Les industries qui emploient le plus grand nombre de résidents à Orangeville sont les secteurs de la vente au détail, l’industrie manufacturière, les soins de santé et l’assistance sociale, ainsi que la construction. L’industrie manufacturière de la ville est dominée par la fabrication de plastiques et de caoutchouc.
Jusqu’en 2021, certaines usines étaient desservies par une ligne ferroviaire qui reliait la ville à Mississauga, plus au sud. Faisant autrefois partie du réseau ferroviaire du Canadien Pacifique, cette ligne est achetée par la ville d’Orangeville en 2000 après le retrait du service. Le week-end, à cette époque, un train touristique emprunte cette ligne. Une grande partie des terres occupées par le chemin de fer sont vendues à la région voisine de Peel, dans le but d’être transformées en sentier pédestre.
Gouvernement et politique
Orangeville est divisée en cinq quartiers, chacun disposant d’un conseiller local. Les résidents élisent également un maire et un maire adjoint.
Le conseil du comté de Dufferin compte 15 représentants issus de huit municipalités. Le maire et le maire adjoint d’Orangeville représentent la ville.
Vie culturelle
La scène culturelle d’Orangeville s’épanouit dans les années 1990, lorsque cette communauté connaît un afflux soudain de créateurs de tous genres. L’opéra de la ville, fondé en 1875, est rénové et rouvert en 1993 grâce aux efforts déployés par un groupe de résidents. Son théâtre d’été professionnel voit le jour l’année suivante, tout comme le magazine In The Hills et l’organisme de tourisme intermunicipal de la région. Le succès du festival artistique Headwaters, lancé en 1996, débouche sur la mise en place d’un événement ayant lieu tout au long de l’année. Le musée du comté de Dufferin ouvre ses portes à son emplacement actuel en 1994, dans le comté voisin de Mulmur.
L’Institut canadien des urbanistes désigne la rue Broadway l’une des plus belles au Canada en 2015, citant son paysage de rue attrayant et sa mise à disposition pour la communauté dans le cadre de festivals.
Sur les boulevards publics, les arbres morts sont convertis en sculptures. Ce programme est lancé en 2003, sous l’inspiration du maire de l’époque, Drew Brown, après une visite à Truro, en Nouvelle-Écosse, ville dotée d’un programme similaire.
L’Athlete Institute, dans le canton voisin de Mono, est connu sous le nom d’« Orangeville Prep ». Sa production de joueurs universitaires de haut niveau et de joueurs de la NBA, la plus prolifique au monde, lui vaut de devenir le sujet d’un documentaire de la CBC. On compte Jamal Murray parmi les anciens élèves de l’établissement.