De 1837 à 1838, des insurgés du Haut-Canada et du Bas-Canada ont mené des rébellions armées contre la Couronne britannique. Les deux soulèvements ont fait 325 morts. La rébellion du Bas-Canada a été plus sérieuse et plus violente que la rébellion du Haut-Canada. Les événements de 1837 ont mené au rapport Durham (1839). Ce rapport a mené à l’Acte d’Union en 1841. L’Acte a unifié les deux colonies pour en faire la Province du Canada. Il a également mené à un gouvernement responsable. Ces étapes ont été des pas importants pour le cheminement du Canada vers la création d’un pays.
Cet article est un résumé en langage simple sur les rébellions de 1837-1838. Si vous souhaitez approfondir le sujet, veuillez consulter notre article intégral, intitulé Rébellions de 1837-1838.
Rébellion du Bas-Canada
La rébellion du Bas-Canada est dirigée par Louis Joseph Papineau et ses Patriotes. Des nationalistes canadiens-français plus modérés sont également impliqués. Ensemble, ils détiennent le plus grand nombre de sièges à l’Assemblée législative élue. Depuis les années 1820, ils s’opposent à l’autorité de l’Église catholique. Ils veulent avoir le contrôle des dépenses de la colonie. Ils remettent également en question le gouverneur britannique et ses conseillers non élus. (Voir Clique du Château.)
Les revendications de Louis-Joseph Papineau et des Patriotes incluent des appels pour un gouvernement responsable. Ces appels sont rejetés en Angleterre. Entre-temps, les agriculteurs canadiens-français traversent une période de dépression économique dans les années 1830. Dans les régions urbaines, les tensions montent entre les Canadiens français et les anglophones. Tout cela mène à des manifestations à travers la colonie. Les Patriotes plus radicaux font appel à une rébellion armée.
Deux éruptions de violence surviennent. La première a lieu en novembre 1837. Les Patriotes rebelles combattent les troupes britanniques et les volontaires anglophones dans une série d’escarmouches. La défaite des rebelles est suivie par le pillage et l’incendie des maisons des Canadiens français par les anglophones. Louis Joseph Papineau et d’autres chefs rebelles s’enfuient aux États-Unis.
Une deuxième rébellion commence en novembre 1838. Elle bénéficie de l’aide de certains Américains (Voir Loges des Chasseurs.) Mais elle est trop mal organisée et elle est rapidement réprimée. Elle est suivie par davantage de pillages dans les campagnes.
Les deux soulèvements font 325 morts. Ceux-ci sont tous des rebelles à l’exception de 27 soldats britanniques. Près de 100 rebelles sont capturés. Après l’échec du deuxième soulèvement, Louis Joseph Papineau quitte les États-Unis pour s’exiler à Paris.
Rébellion du Haut-Canada
La rébellion dans le Bas-Canada inspire les radicaux anglophones du Haut-Canada à passer eux aussi à l’action contre la Couronne. Leur rébellion est plus modeste et moins meurtrière.
La rébellion du Haut-Canada est dirigée par William Lyon Mackenzie. Ce politicien et éditeur de journal est un fervent critique du Family Compact, qui est un groupe d’élite composé de fonctionnaires et d’hommes d’affaires. Ils dirigent la colonie par l’intermédiaire d’un système de favoritisme politique. William Lyon Mackenzie et ses partisans s’opposent également au système de concessions de terres. Ce système favorise les colons venus de Grande-Bretagne au détriment de ceux qui ont des liens avec les États-Unis.
En 1837, William Lyon Mackenzie convainc ses partisans les plus radicaux de tenter de prendre le contrôle du gouvernement. Il veut faire de la colonie une république. Près de 1000 hommes se rassemblent pendant quatre jours à la taverne Montgomery, au mois de décembre. La taverne est située sur la rue Yonge à Toronto. Le 5 décembre, plusieurs centaines de rebelles mal armés et mal organisés descendent la rue Yonge vers le sud. Ils échangent des coups de feu avec une plus petite milice loyale à la Couronne. La plupart des rebelles s’enfuient dans la confusion lorsque les tirs commencent.
Trois jours plus tard, les derniers rebelles sont chassés de la taverne par des loyalistes. Ceux-ci comprennent environ 120 soldats noirs. (Des centaines de Canadiens noirs signent pour servir durant les rébellions. Ils forment des unités de combat connues sous le nom de Coloured Corps.)
Un deuxième conflit plus petit survient peu après à Brantford. Les rebelles sont à nouveau repoussés. William Lyon Mackenzie, d’autres chefs rebelles, et près de 200 partisans s’enfuient aux États-Unis. De là, ils lancent des raids sur le Haut-Canada. Ceci maintient la frontière dans un état d’agitation pendant près d’un an.
William Lyon Mackenzie a le soutien des Américains qui veulent libérer le Canada du règne britannique. (Voir Réaction américaine face aux rébellions canadiennes de 1837 et 1838.) Il prend le contrôle de l’île Navy dans la rivière Niagara. Il proclame la république du Haut-Canada. Mais il est forcé de se retirer après que des Canadiens brûlent le navire des rebelles, le Caroline. Ce dernier approvisionnait les forces de William Lyon Mackenzie. Le navire est envoyé à la dérive dans les chutes Niagara.
Conséquences
La rébellion s’éteint après 1838. William Lyon Mackenzie passe des années en exil à New York. Il retourne au Canada après avoir été gracié en 1849. D’autres n’ont pas cette chance. Seulement trois hommes, soit deux rebelles et un loyaliste, sont tués au début de la rébellion. Mais plusieurs rebelles sont plus tard exécutés par le gouvernement.
Legs
Les historiens ne s’accordent pas sur le niveau de soutien qu’a reçu chaque rébellion. Ils sont également en désaccord sur la question de savoir si les soulèvements étaient nécessaires. Certains perçoivent les rébellions comme le résultat de systèmes coloniaux non démocratiques. Ils croient que le gouvernement britannique était déconnecté des colonies. D’autres estiment que les rébellions étaient inutiles. Certains croient qu’elles ont possiblement ralenti le rythme de la réforme.
Une chose est claire : les rébellions mènent à la rédaction du rapport Durham par lord Durham. Ce rapport fait appel à la fusion des deux colonies en une. La Province du Canada voit le jour en 1841. Cela mène au gouvernement responsable en Amérique du Nord britannique en 1848.
Les chefs rebelles n’atteignent pas leurs objectifs. Mais Louis Joseph Papineau et William Lyon Mackenzie trouvent chacun une place dans l’histoire en tant que héros populaires. Ils se sont battus avec courage, sinon avec prudence, pour leurs idéaux démocratiques. Leur échec a tracé la voie pour des réformistes plus modérés comme Louis-Hippolyte Lafontaine et Robert Baldwin. Ils ont travaillé ensemble pour l’adoption de réformes démocratiques et d’un gouvernement autonome dans un Canada nouvellement uni.
Voir aussi Rapport Durham (résumé en langage simple); L’Acte d’Union (résumé en langage simple); L’Acte d’Union : Chronologie; L’Acte d’Union : Éditorial; Gouvernement responsable (résumé en termes simples); L’Acte constitutionnel de 1791 (résumé en langage simple).