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Tsuut’ina (Sarsis)

Les Tsuut’ina (Sarsis) sont une Première Nation dénée (ou athabascane) dont la réserve borde les limites sud-ouest de la ville de Calgary en Alberta. On croit que le nom « Sarsi » vient d’un mot de la langue des Siksikáí’powahsin (Pieds-noirs) et qu’il signifie audace et robustesse. Le peuple Sarsi se nomme lui-même Tsuut’ina (également Tsuu T’ina et Tsúùt'ínà) qui se traduit littéralement par « beaucoup de gens » ou « tous ceux (de la Nation) ».

Territoire traditionnel

Selon la tradition orale, les Tsuut’ina se sont séparés d’une nation du nord, probablement les Dane-zaa, et ils s’installent alors dans les plaines où ils maintiennent des contacts étroits avec les Siksikas, les Cris et les Stoneys. Leur acculturation à la culture des plaines les distingue des autres groupes dénés du Nord, mais ils conservent leur langue, souvent appelée sarsi. (Voir aussi Peuples autochtones des Plaines au Canada.)

De nos jours, le territoire des Tsuu’tina se trouve dans le sud de l’Alberta, en bordure des limites sud-ouest de la ville de Calgary. En 1877, le dirigeant bien connu, le chef Bull Head signe à contrecœur le Traité n° 7, qui crée la réserve de 280 km2 où vivent maintenant les Tsuut’ina.

Vie traditionnelle

Avant d’habiter sur la réserve, les Tsuut’ina campent dans des tipis et chassent le long de la bordure de la forêt durant l’hiver. Pendant l’été, tous les groupes se réunissent dans la prairie pour chasser le bison, cueillir des baies et participer à des cérémonies, des danses et des festivals (voir aussi Chasse au bison; Danse du soleil).

Lorsque l’anthropologue Diamond Jenness visite la réserve des Tsuu’tina en 1921, la nation se compose de cinq communautés : Big Plumes, Crow Childs, Crow Chiefs, Old Sarcees et Many Horses. Avant leur confinement sur la réserve, chaque communauté est dirigée par un chef. Aujourd’hui, la nation est gouvernée par un chef élu et des conseillers. (Voir aussi Premières Nations.)

Langue

La langue tsuut’ina (souvent appelée sarsi) est une langue athabascane/dénée du nord du Canada. (Voir aussi Langues autochtones au Canada.) Elle est considérée comme étant menacée; selon le recensement de 2021 de Statistique Canada, 90 personnes seulement déclarent la langue tsuut’ina comme étant leur langue maternelle. De plus, 175 personnes seulement déclarent avoir une connaissance de la langue tsuut’ina. Diverses institutions et programmes communautaires travaillent à préserver et à protéger cette langue (voir Revitalisation des langues autochtones au Canada). En 2011, l’Université de Calgary développe un programme en collaboration avec le Tsuu T’ina Gunaha Institute afin d’aider à la revitalisation de la langue.

Population

De 1857 à 1860, l’explorateur capitaine John Palliser estime la population des Tsuut’ina à 1400 personnes lors de son expédition scientifique dans l’ouest du Canada. Les épidémies de variole (1837), de scarlatine (1864) et autres maladies, ainsi que les guerres, réduisent leur population à 450 personnes au moment où ils s’installent sur la réserve en 1881. En 1924, la population des Tsuu’tina ne compte plus que 160 personnes.

Selon Statistique Canada, entre les années 1996 et 2006, la population autochtone du Canada augmente de 45 % approximativement. Ce taux de croissance plus élevé peut être causé par une hausse des taux de natalité et une tendance croissante des personnes à s’identifier comme Autochtones. En date d’avril 2025, la Nation Tsuut’ina compte 2702 membres inscrits. De ces membres inscrits, 2260 vivent sur la réserve de la Nation Tsuut’ina et 291 vivent hors réserve.

Histoire

Avec la colonisation et l’augmentation de l’établissement des blancs, les modes de vie traditionnels des Tsuu’tina sont à jamais changés. Le 22 septembre 1877, les Tsuu’tina et quelques autres nations autochtones signent le Traité no 7, qui établit diverses réserves. À cette époque, les millions de bisons qui parcouraient jadis les plaines nord-américaines, et dont dépendaient diverses nations autochtones pour leur subsistance, sont disparu. Pour les peuples autochtones comme les Tsuu’tina, les traités offrent une manière de survivre; pour le gouvernement canadien, les traités sont un moyen de favoriser la colonisation et l’expansion vers l’ouest. (Voir aussi Traités numérotés; Réserves en Alberta.)

Comme de nombreux autres peuples autochtones du Canada, les Tsuu’tina voient leur société et leur culture menacées par les politiques coloniales et les pratiques d’assimilation, comme la Loi sur les Indiens, les pensionnats indiens, les réserves et le système de laissez-passer. Ces menaces ont des impacts historiques et continus pour des générations de peuples autochtones. Les rapports finaux de la Commission de vérité et réconciliation du Canada et de l’Enquête nationale sur les femmes et les filles disparues et assassinées démontrent un travail persistant de réconciliation.

Le saviez-vous?
Le chef David Crowchild était un leader distingué des Tsuut’ina (né le 12 avril 1899; décédé le 10 avril 1982). Il est devenu chef en 1946 et il a créé une école et une ferme appartenant à la bande sur la réserve.


Culture et croyances

Historiquement, les Tsuut’ina croient en un pouvoir surnaturel qui peut être obtenu par une vision ou par un rêve, et ils le consignent dans la peinture d’un tipi ou un objet médicinal comme un ballot en peau de castor ou un calumet du guérisseur. (Voir aussi Sacs de médecine.) La quête du pouvoir surnaturel et l’atteinte de certains traits de caractère, comme la bravoure pour les hommes et la chasteté pour les femmes, sont très valorisées. (Voir aussi Quêtes de vision.) Dans la culture traditionnelle des Tsuut’ina, les mariages sont généralement arrangés par la famille et les cadeaux échangés reflètent le statut de la famille.

Ces dernières années, on trouve beaucoup de Tsuut’ina catholiques ou anglicans, mais ils continuent d’observer les cérémonies et fêtes culturelles traditionnelles, comme la cérémonie du ballot en peau de castor, la cérémonie « Medecine Pipe », le « Rock Pile Feast » et le pow-wow de Noël pendant l’hiver. (Voir aussi Les pow-wow au Canada.)

Les Tsuut’ina organisent également des célébrations annuelles, notamment un rodéo, de jeux de mains, et un tournoi de golf (voir aussi Jeux dénés).

Vie contemporaine

Aujourd’hui, les Tsuut’ina sont actifs dans des secteurs économiques modernes, comme l’élevage de bétail et l’immobilier, mais ils s’efforcent de faire revivre la culture et le mode de vie traditionnels.

Il existe également des écoles gérées par des bandes sur la réserve que la plupart des enfants fréquentent, bien que d’autres enfants vont à l’école publique ou dans des écoles séparées à Calgary. (Voir aussi Éducation des Autochtones au Canada.)

En 2020, Costco ouvre un nouveau magasin sur le territoire des Tsuut’ina. Il est le premier magasin Costco ouvert sur un territoire des Premières Nations en Amérique du Nord.

Guide pédagogique perspectives autochtones

Collection des peuples autochtones

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Liens externes