Steven Guilbeault, C.P., politicien, écologiste, auteur, chroniqueur, conférencier (né le 9 juin 1970, à La Tuque au Québec). Steven Guilbeault s’est fait connaitre par son travail avec Greenpeace, ainsi qu’en tant que cofondateur de l’organisme Équiterre. Il a également été chroniqueur pour différents médias tels que Métro, Radio-Canada, La Presse et le magazine Corporate Knight. Lors des élections fédérales de 2019, Steven Guilbeault a été élu député libéral de la circonscription Laurier-Ste-Marie de Montréal. Peu de temps après, le premier ministre Justin Trudeau l’a nommé à son Cabinet en tant que ministre du Patrimoine canadien. En 2021, il est devenu ministre de l’Environnement et du Changement climatique. En mars 2025, dans le cadre du Cabinet du premier ministre Mark Carney, il est devenu ministre de la Culture et de l’Identité canadiennes, ainsi que ministre responsable des langues officielles.

Jeunesse
Steven Guilbeault naît à La Tuque au Québec, et il est l’aîné de quatre enfants d’une famille catholique. Dans sa jeunesse, il est fortement influencé par son oncle Valmont Guilbeault. Celui-ci est missionnaire avec la Congrégation de Sainte-Croix en Haïti. Steven Guilbeault a des conversations enrichissantes sur l’engagement personnel et l’avenir de l’humanité avec son oncle. C’est cet oncle également qui encourage la famille à adopter un enfant d’Haïti.
Durant l’enfance de Steven Guilbeault, les boisés et les collines de La Tuque sont pour lui un vaste terrain de jeux. Vers l’âge de cinq ans, il voit des travailleurs qui s’apprêtent à couper les arbres d’un boisé près de chez lui, et il court prévenir sa mère. Celle-ci lui donne l’idée de grimper dans un arbre afin d’en sauver au moins un, et c’est ce qu’il fait. Incapable de convaincre le jeune garçon de redescendre, les travailleurs demandent à sa mère d’intervenir. Elle leur dit qu’elle n’y peut rien. L’arbre est tout de même abattu dans les jours qui suivent, mais grâce à cette expérience, Steven se découvre un esprit fougueux qui lui servira si bien à l’avenir.
Éducation
En 1989, Steven Guilbeault termine des études collégiales et s’inscrit en informatique et en relations industrielles à l’Université de Montréal. Un an plus tard, après avoir soigneusement examiné ses options, il entreprend des études en sciences politiques. Le temps d’un été, il travaille comme chercheur et responsable de la logistique pour la Fondation canadienne des droits de la personne. Inspiré par les valeurs qui lui sont chères et n’ayant pas oublié les enseignements de son oncle Valmont, il suit des cours en morale internationale et en théologie de la libération, un courant de pensée né en Amérique latine qui prône l’émancipation socioéconomique du tiers-monde.
Équiterre
Au cours de ses études universitaires, Steven Guilbeault côtoie Laure Waridel, Elizabeth Hunter, Sidney Ribaux, François Meloche et Patrick Hern, avec qui il partage des idées similaires en matière de justice sociale. Vers la fin de son baccalauréat, ses amis et lui cherchent une façon de créer leurs propres emplois dans le domaine de l’environnement. En 1993, ils fondent l’Action pour la solidarité, l’équité, l’environnement et le développement (ASEED), une organisation non gouvernementale. En 1998, l’ASEED change de nom pour Équiterre et définit sa mission comme suit : « Équiterre propose des solutions concrètes pour accélérer la transition vers une société où les citoyens, les organisations et les gouvernements font des choix écologiques qui sont également sains et équitables ». Au sein d’Équiterre, Steven Guilbeault choisit de concentrer ses efforts sur le changement climatique. Bien que Steven Guilbeault quitte Équiterre pour travailler avec Greenpeace, il retourne à l’organisation en 2007. Il y travaille comme directeur jusqu’en 2018, lorsqu’il démissionne pour poursuivre une carrière politique.
Conférence de Berlin
La Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques est adoptée en 1992 et est ouverte à la signature au Sommet de la Terre à Rio de Janeiro au Brésil cette même année. La première Conférence des Parties à la Convention a lieu à Berlin en Allemagne en 1995. Lors de cette conférence, les pays industrialisés reconnaissent le fait que les dispositions de la Convention sont insuffisantes pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, et ils lancent une nouvelle série de négociations visant à renforcer l’accord. Ces négociations mènent à l’adoption du Protocole de Kyoto, un accord international signé en 1997 qui entre en vigueur en 2004.
Steven Guilbeault participe à la Conférence des Parties à Berlin au nom de la Coalition québécoise sur les changements climatiques qu’il a mise sur pied avec les membres d’autres organismes. Grâce à son enthousiasme et à sa compréhension des enjeux, les organismes non gouvernementaux canadiens lui demandent de les représenter au sein de la délégation canadienne à la réunion suivante. Cette demande scelle pour toujours son engagement face aux changements climatiques.
Greenpeace et la tour du CN

En août 1997, tout en continuant de siéger au conseil d’administration d’Équiterre, Steven Guilbeault prend en charge la campagne « Climat et énergie » de Greenpeace Canada. Par le biais de Greenpeace, il organise de nombreuses interventions qui ont un fort impact. Ces interventions incluent entre autres une conférence de presse sur la propriété du premier ministre Jean Chrétien, à Shawinigan au Québec, afin de dénoncer les investissements canadiens dans le domaine nucléaire.
Mais l’intervention qui attire incontestablement le plus d’attention sur Steven Guilbeault est celle lors de laquelle lui et l’activiste britannique Chris Holden escaladent la tour du CN à Toronto, en juillet 2001. Leur but est d’attirer l’attention sur la question du changement climatique. Pendant plusieurs mois avant, un groupe d’activistes surveillent les allées et venues des gardiens de sécurité au pied de la tour haute de plus de 553 mètres. Steven Guilbeault, un grimpeur expérimenté, s’entraine pendant de nombreuses semaines, sachant que l’ascension sera difficile.
Le jour convenu, l’équipe arrive à la tour vers 3 heures du matin. Steven Guilbeault et Chris Holden s’élancent et grimpent rapidement sur les câbles d’acier de la tour. Avant même que les gardes n’aient le temps d’intervenir, les deux activistes sont déjà à plus de neuf mètres de hauteur. Ils escaladent la tour pendant 4 heures, tout en faisant des entrevues sur leurs téléphones cellulaires avec les équipes de journalistes au sol. Non loin de la terrasse d’observation, ils déploient une immense bannière sur laquelle on peut lire « Canada and Bush – Climate Killers ». Quelques mois auparavant, les États-Unis ont annoncé qu’ils ne ratifieraient pas le Protocole de Kyoto, et bien que la majorité des Canadiens soient en faveur de cet accord international, le gouvernement fédéral canadien ne le ratifie pas non plus.
Steven Guilbeault et Chris Holden restent perchés sous la terrasse d’observation de la tour pendant environ 4 heures. Avant de procéder à leur arrestation, les policiers les félicitent pour leur exploit audacieux. Steven Guilbeault est détenu quelques jours, mais il est libéré à temps pour assister à la Conférence de Bonn sur les changements climatiques qui se tient peu de temps après. Il y joue un rôle décisif dans la préservation du Protcole de Kyoto, malgré le retrait des États-Unis. En décembre 2002, le Canada ratifie le Protocole de Kyoto.
Carrière politique
En juin 2019, Steven Guilbeault annonce sa candidature au siège du Parti libéral dans la circonscription fédérale Laurier-Ste-Marie de Montréal. Steven Guilbeault est critiqué pour cette décision. Alors que le Parti libéral fédéral soutient des pipelines comme Trans Mountain Pipeline, Steven Guilbeault s’oppose à l’expansion des pipelines. Il répond à ses détracteurs en faisant valoir que les libéraux du premier ministre Justin Trudeau ont fait beaucoup pour la lutte contre les changements climatiques, et qu’ils sont une bien meilleure alternative au Parti conservateur. En octobre 2019, Steven Guilbeault remporte son siège à Montréal. Peu de temps après, le premier ministre Justin Trudeau le nomme ministre du Patrimoine canadien.
En octobre 2021, Steven Guilbeault devient ministre de l’Environnement. Quelques jours plus tard, il prend part à la conférence des Nations Unies sur les changements climatiques (COP26) à Glasgow en Écosse. Les pays présents conviennent de réduire l’utilisation des combustibles fossiles et d’augmenter le financement destiné aux pays en développement. Par la suite, Steven Guilbeault et le gouvernement fédéral publient leur Plan de réduction des émissions pour 2030, qui vise à réduire les émissions de carbone et à atteindre la carboneutralité d’ici 2050. Toutefois, Steven Guilbeault est vivement critiqué pour avoir ensuite approuvé le projet pétrolier Bay du Nord dans le cadre de la transition énergétique du Canada. Il déclare que c’est la « décision la plus difficile » qu’il ait eu à prendre.
En décembre 2022, Steven Guilbeault accueille d’autres pays à Montréal pour la conférence de l’ONU sur la biodiversité (COP15). L’accord final fait appel à « des mesures urgentes pour cesser et renverser la perte de biodiversité ». De plus, les pays s’engagent à protéger 30 % des zones terrestres et maritimes d’ici 2030. Malgré des désaccords majeurs au sujet du financement, un nouveau fond pour la biodiversité est approuvé afin d’aider les pays en développement.
Steven Guilbeault occupe son poste de ministre de l’Environnement jusqu’en mars 2025, date à laquelle Mark Carney devient premier ministre suite à la démission de Justin Trudeau. Dans le nouveau cabinet ministériel de Mark Carney, Steven Guilbeault est nommé ministre de la Culture et de l’Identité canadiennes, ministre de Parcs Canada et lieutenant du Québec.
Lors des élections générales de 2025, Steven Guilbeault est réélu dans sa circonscription de Laurier-Sainte-Marie. Il obtient une majorité écrasante des voix (52 %), gagnant une avance de plus de 17 000 voix.
En mai 2025, le premier ministre Mark Carney le nomme ministre de la Culture et de l’Identité canadiennes. Il devient également ministre responsable des langues officielles.
Reconnaissance
En 2009, le magazine français Le Monde reconnait Steven Guilbeault comme l’une des 50 figures mondiales dans le domaine du développement durable. Cette même année, le Cercle des Phénix de l’environnement du Québec reconnait son travail et le nomme membre.