Timothy Walter (Tim) Lilburn
Tim Lilburn, poète, enseignant, essayiste, éditeur (Régina, Sask., 27 juin 1950). Tim Lilburn grandit à Régina puis vit pendant plusieurs années en Afrique avant d'entrer chez les Jésuites en 1978. Après y avoir passé dix ans, il quitte l'ordre, élève des chèvres dans une ferme laitière et enseigne avant de retourner en Saskatchewan. Là, ses réflexions s'inspirent de deux aspects de sa vie. Le premier est l'enseignement au collège St. Peter à Muenster en Saskatchewan, où Lilburn et d'autres auteurs, dont Don McKay, se recueillent pour écrire. Le second est le questionnement sur sa propre présence et celle de ses ancêtres européens dans une partie du monde où ils ne sont pas indigènes. Le sentiment de marginalisation culturelle et écologique résultant de la vie en sol nord-américain est l'élément moteur de l'écriture de Lilburn. Durant son séjour en Saskatchewan, il lance la JackPine Press, une petite maison d'édition consacrée à la publication artisanale de livres de colportage poétiques. Lilburn vit actuellement à Victoria, en Colombie-Britannique, où il enseigne la création littéraire à l'UNIVERSITÉ DE VICTORIA.
Au fil de ses huit recueils de poésie, Tim Lilburn développe un style lyrique constitué de longs vers, d'adjectifs composés et d'environnements écologiques mystiques. On compare ses premières publications, Names of God (1986) et Tourist to Ecstasy (1989), à celles de Gerard Manley Hopkins, mais ses recueils plus récents lui permettent de se tailler une réputation de poète de premier plan au style unique sur la scène canadienne. Dans Moosewood Sandhills (1994), To the River (1999), Kill-site (2003) et Orphic Politics (2008), il manie avec brio une langue qui représente un défi intellectuel et linguistique et, en même temps, son souci croissant d'explorer le milieu physique de l'Homme et la place qu'il y occupe. Selon Lilburn, les descendants des colonies de peuplement ne peuvent être considérés comme étant « autochtones » - un terme d'origine grecque auquel il veut redonner sa signification première, « créé par la terre ». La plupart du temps, il tente d'atténuer les effets de cette lacune par l'approche philosophique traditionnelle européenne qui prône une prise de position contemplative et respectueuse de l'Homme avec le monde qui l'entoure. Selon lui, apprendre ces traditions en même temps que les cultures autochtones et les connaissances scientifiques ouvre la voie à une vie respectueuse libre de toute appropriation violente.
En plus de ses œuvres de poésie, Lilburn publie quatre recueils d'essais. Dans Poetry & Knowing: Speculative Essays and Interviews (1995) et Thinking & Singing: Poetry & the Practice of Philosophy (2002), Lilburn dirige l'édition d'importants ouvrages en prose de ses pairs, dont Roo BORSON, Robert BRINGHURST, Dennis LEE, Don MCKAY, John Steffler et Jan ZWICKY. Son dernier ouvrage, en particulier, propose un grand nombre de réflexions pertinentes sur les relations entre l'humain et les êtres vivants. Lilburn inclut également des poèmes dans Living In The World As If It Were Home (1999) et Going Home: Essays (2008), des œuvres qui traitent, comme la poésie qu'il écrit plus tard, du manque de lien entre l'Euro-Américain et son environnement et de l'incapacité de celui-ci à mettre en place des stratégies lui permettant de vivre plus humblement et judicieusement.
Pour ses œuvres, Lilburn reçoit deux Saskatchewan Book Awards la même année : un pour Living In The World As If It Were Home (1999) dans la catégorie « œuvres non romanesques » et un autre pour To the River (1999) dans la catégorie « meilleur livre de l'année ». Il figure sur la liste des finalistes du PRIX DU GOUVERNEUR GÉNÉRAL en poésie à deux reprises, pour Tourist to Ecstasy (1989) et pour Kill-site (2003), recueil pour lequel il reçoit ce prix.
Bibliographie
Alison CALDER, dir., Desire Never Leaves: The Poetry of Tim Lilburn (2007)