Article

Vent

Le vent est un mouvement de l’air par rapport à la surface de la Terre en rotation. Les vents sont causés par des différences dans la pression atmosphérique : plus la différence est grande, plus le vent est fort. La composante horizontale d’un vent est beaucoup plus grande que la composante verticale; c’est pourquoi on pense habituellement que les vents se déplacent horizontalement. Si la Terre ne tournait pas, l’air se déplacerait directement des zones de haute pression vers les zones de basse pression, c’est-à-dire que l’air chaud s’élèverait à l’équateur et s’écoulerait vers les pôles tandis que l’air froid polaire descendrait et s’écoulerait vers l’équateur. Cependant, au Canada, comme partout ailleurs dans l’hémisphère Nord, les vents sont déviés vers la droite de leur trajectoire par l’effet de Coriolis, une force qui résulte de la rotation de la Terre. Cette déviation produit les vents d’ouest dominants.

Une douzaine d’éoliennes

D’où viennent le beau et le mauvais temps

Dans l’atmosphère, entre environ 1,2 et 1,6 km au-dessus de la surface de la Terre, les vents ont tendance à souffler parallèlement aux lignes de même pression (isobares) plutôt qu’à travers elles. Ces vents, appelés vents géostrophiques (du grec geo qui signifie terre et de strophikos, qui signifie tourné), s’équilibrent parce qu’ils sont soumis à la fois à la force de la pression horizontale et à l’effet de Coriolis horizontal également. Les vents du gradient sont de la même direction que les vents géostrophiques, mais ils se déplacent plus rapidement sur des trajectoires cycloniques tournant dans le sens contraire de celui des aiguilles d’une montre (zones de basse pression), et plus lentement sur des trajectoires cycloniques tournant dans le sens des aiguilles d’une montre (zones de haute pression). Près du sol, la friction réduit la vitesse du vent et le dévie vers les zones de basse pression. Par conséquent, les vents convergent et s’élèvent dans les zones de basse pression, ce qui donne du mauvais temps. Dans les systèmes de haute pression, ils divergent. La subsidence qui accompagne la divergence donne un temps clair.

Rôles importants

Les vents jouent un rôle important dans l’équilibre entre la chaleur et l’humidité du Canada. Ils prélèvent l’humidité des océans et des lacs et la répartissent dans tout le pays sous forme de précipitations. Ils transportent la chaleur des océans et des latitudes australes vers l’intérieur et acheminent l’air froid de l’Arctique dans le reste du pays et au-delà. Au Canada, la vitesse des vents est plus forte dans le nord. Resolution Island, dans les Territoires du Nord-Ouest, a la vitesse moyenne annuelle de vents la plus élevée du pays (35,5 km/h). Dans les Prairies, la vitesse moyenne est de 18 km/h, comparativement à 14 km/h dans le reste du pays. Les ouragans et les tornades sont quelques-uns des vents les plus forts du pays. Des vents régionaux et locaux soufflent dans de nombreuses parties du pays. Les vents des montagnes et des vallées (descendants et ascendants, respectivement) soufflent à l’intérieur de la Colombie-Britannique. Les chinooks sont des vents chauds, secs et en rafales qui sont semblables au foehn, c’est-à-dire des vents qui soufflent en descendant dans les vallées alpines. Ils se produisent dans le sud de l’Alberta.

Dans les zones côtières et autour des Grands Lacs, des brises de mer et de lac ainsi que des brises de terre se produisent, causées par l’échauffement inégal de la terre et de la mer. Durant le jour, la terre se réchauffe plus rapidement que la mer en raison de la différence entre leur capacité thermique. Une faible dépression thermique se crée au-dessus de la terre, alors qu’une haute pression thermique se forme au-dessus de la mer. La différence de pression résultante fait souffler un vent de surface (une brise de mer ou de lac) de la mer vers la terre. Un flux inverse se produit en altitude pour compléter la circulation. La nuit, la terre se refroidit plus vite que la mer, ce qui inverse la situation diurne de sorte que le vent de surface souffle de la terre vers la mer (brise de terre) et un vent de plus haute altitude souffle dans l’autre sens. Les brises de mer et de terre sont plus fortes là où l’eau et la terre se rencontrent.

Voir aussi Énergie éolienne au Canada.

Tourbillons de vent et cyclones

Les tourbillons de vent sont des masses d’air cylindriques en rotation (vortex). Leur taille varie des minuscules tourbillons de turbulence à petite échelle aux cyclones et anticyclones de grande échelle. En général, le terme « tourbillon de vent » est réservé aux mouvements circulaires d’air chargé de sable (trombe de sable), d’eau (trombe marine) ou de fumée (tourbillon de fumée). Normalement, les tourbillons se produisent le jour par temps clair. Dans les déserts, par exemple, un fort réchauffement de la surface peut provoquer la formation d’une faible dépression thermique, ce qui entraine l’ascension de l’air. Le vent, souvent dévié par la topographie locale, rencontre l’air ascendant et le fait tourner sur lui-même, ce qui engendre le mouvement circulaire.

Les tourbillons de vent tournent dans le sens horaire ou anti-horaire, selon la topographie et la direction du vent d’entrée. Des matières présentes à la surface, comme les poussières et la fumée, peuvent être incorporées dans le vent et lui attribuent ainsi son nom. Les vents horizontaux et les vents verticaux soufflent aux vitesses moyennes respectives d’environ 45 km/h et 18 km/h. La durée de vie des tourbillons de vent est brève, allant de quelques minutes à un peu moins de 5 h, selon leur taille.

Les vents violents peuvent causer des dommages aux personnes et aux propriétés. Le pire désastre naturel de l’histoire récente du Canada a lieu à Edmonton le 31 juillet 1987, lorsqu’une série de tornades frappent la ville (voir ). Vingt-sept personnes meurent et des centaines sont blessées. Les dommages matériels sont estimés à plus de 250 millions de dollars. La plupart des Canadiens connaissent bien le refroidissement éolien. Bien que cet effet survienne à toutes les températures, il est plus fortement ressenti par temps froid. Le refroidissement éolien résulte du transfert de chaleur, principalement par convection, du corps humain plus chaud vers l’atmosphère plus froide. Plus le vent est fort, plus la perte de chaleur est grande. Le refroidissement éolien s’exprime par le nombre de watts d’énergie perdue par mètre carré (W/m2) ou par la température (°C) de la quantité d’air immobile qui provoque la même perte de chaleur.

Voir aussi Incendies ravageurs au Canada; Ouragan Hazel; Tornade.

Photo en noir et blanc d’une tornade géante.

En savoir plus

;