William « Hipple » Galloway, joueur de baseball, joueur de hockey, ferblantier (né le 24 mars 1882, à Buffalo, dans l’État de New York; décédé le 17 février 1943, à Buffalo). Après avoir grandi à Dunnville, en Ontario, William Galloway est devenu le premier Canadien noir à jouer au baseball organisé, lorsqu’il a débuté, au troisième but, pour les Bains de Woodstock de la Ligue canadienne de classe D. Il a également été l’un des premiers Canadiens noirs à jouer au hockey amateur, en Ontario et a été intronisé au Temple de la renommée et musée du baseball canadien, en 2021.
Jeunesse
William Galloway naît à Buffalo, dans l’État de New York. Selon Richard Armstrong, auteur d’une biographie parue en 2022, Our Game, Too: Influential Figures and Milestones in Canadian Baseball, sa mère se nomme Julia Sims. Son père adoptif, William Galloway, vit à Dunnville, en Ontario, à environ 40 km à l’ouest de Buffalo.
À partir de 1888, William Galloway est scolarisé à Dunnville, où il devient un athlète hors pair dans des équipes racialement intégrées. En 1897, il joue au poste de voltigeur ou de joueur de troisième but vedette pour une solide équipe locale indépendante de baseball, la Dunnville BBC, qui dispute des matchs contre les villes voisines. À la fin de la saison 1897, le Dunnville Chronicle décerne à la Dunnville BBC le titre de championne amateur du Canada, faisant également remarquer que William Galloway en est le joueur le plus populaire.
Carrière dans le baseball
En 1898, l’équipe de Dunnville passe dans les rangs des professionnels indépendants. William Galloway, qui peut occuper les postes de troisième but, d’arrêt‑court et de voltigeur de centre est l’un des rares joueurs locaux de l’équipe composée en grande partie de professionnels venus de l’extérieur.
L’équipe de Dunnville pratique un baseball de haut niveau. Le 24 juin 1898, le rapide William Galloway et ses coéquipiers sont battus 1 à 0 par une équipe de Chatham dans les rangs de laquelle figure, sur le monticule, le futur membre du Temple de la renommée Rube Waddell. Toutefois, malgré la qualité de son jeu, l’équipe de Dunnville est peu suivie lors de ses matchs à domicile, provoquant des difficultés financières qui amènent William Galloway à quitter l’équipe et à intégrer les Bains de Woodstock à la fin juin.
Les Bains, une équipe semi‑professionnelle, font partie d’une ligue de trois équipes de Brantford et de Woodstock. William Galloway fait ses débuts avec les Bains le 1er juillet 1898, occupant le poste de joueur de troisième but lors des deux matchs d’un programme double. Après des débuts hésitants sur le plan défensif, il rebondit et vole trois buts le lendemain. Le 23 juillet 1898, il frappe son premier coup de circuit avec les Bains qui vont alors se montrer si dominants qu’ils décrochent le titre de champion en mi‑août.
William Galloway revient chez les Bains en 1899. Le 9 juin, les Poets de Stratford se retirent de la Ligue canadienne de classe D et les Bains les remplacent. Trois jours plus tard, ces derniers se rendent à London, en Ontario, pour affronter un club local, le Cockneys Club, avec William Galloway dans leurs rangs. Celui-ci débute la partie au troisième but. Il devient le premier Canadien noir à jouer au baseball organisé (MLB et tous les niveaux de ses ligues mineures affiliées). Selon la biographie de Richard Armstrong, William Galloway réalise, ce jour‑là, un sans‑faute sur le terrain et réussit un simple en quatrième manche pour enregistrer son premier coup sûr à l’échelon professionnel à l’occasion d’une défaite sur la marque de 8 à 3.
Les Bains perdent à nouveau le lendemain contre London, puis, par deux fois, contre les Reds de Chatham, alors que William Galloway fait partie de la formation. Cependant, lors du match suivant à l’extérieur, alors que les Bains sont opposés aux Saints de St. Thomas, William Galloway, soumis à des railleries racistes de la foule, commet trois erreurs. Les Bains le libèrent dès le lendemain. En cinq matchs professionnels, il n’a réussi que 3 coups sûrs en 20 au bâton, sans que cela ne constitue la seule raison de sa libération. Certains joueurs d’autres équipes de la Ligue canadienne ont fait savoir qu’ils ne joueraient pas contre lui.
William Galloway signe ensuite avec le Woodstock City Club, pour lequel, à l’occasion de son premier match, il réussit quatre coups sûrs, deux points et quatre buts volés. Plus tard dans la saison, il dispute trois matchs hors compétition contre les Bains, son ancien club, et montre sa polyvalence en occupant les postes de joueur de premier but, d’arrêt‑court, de voltigeur gauche et de voltigeur de centre.
Au printemps 1900, il rejoint les X‑Giants cubains, une équipe indépendante noire dominante qui se déplace au Canada et aux États‑Unis pour jouer des matchs‑exhibitions. Selon Richard Armstrong, William Galloway est, pour les Giants, un « joueur de troisième but sur lequel on peut compter » et un « frappeur fiable de simples et de doubles ». William Galloway continue de jouer avec les Giants pendant la saison 1906.
Carrière de joueur de hockey
Après sa saison de baseball avec les Bains en 1898, William Galloway intègre l’équipe de Woodstock dans la nouvelle Central Ontario Hockey Association, qui fait partie de l’Ontario Hockey Association (OHA). Attaquant rapide, il dispute son premier match le 20 janvier 1899. Charlie Lightfoot, qui joue pour l’équipe de Stratford dans une autre ligue de l’OHA, et lui deviennent deux des premiers joueurs noirs de l’OHA.
On dispose de peu de détails sur la carrière de hockey de William Galloway. Pour son ouvrage de 2004, A Sporting Chance: Achievements of African‑Canadian Athletes, William Humber déniche la mention d’une soirée à l’occasion de laquelle William Galloway marque deux buts contre Hamilton. L’auteur fait également part, dans son livre, d’un compte rendu élogieux sur le jeu du natif de Buffalo paru dans le numéro du 2 février 1899 de la Woodstock Sentinel Review : « Galloway est un sportif de bon niveau très complet. Il a résisté à toutes sortes de punitions à Hamilton la semaine dernière et a largement fait ses preuves. »
William Galloway est également connu pour sa vitesse sur la patinoire. On peut ainsi lire, dans le numéro du 13 mars 1889 du Brantford Expositor : « Galloway s’est mis en évidence au sein de la ligne d’avants. C’est un patineur rapide et ses poussées sur les côtés sont caractéristiques de son jeu. »
Malheureusement, lorsque William Galloway tente de revenir dans l’équipe de hockey de Woodstock après la saison de baseball de 1899, il n’est pas jugé admissible, étant considéré comme un athlète professionnel en raison des cinq matchs qu’il a disputés avec les Bains. Selon Richard Armstrong, il joue à Wingham, en Ontario, dans la Northern Hockey League, à partir de l’automne 1904. Là, il contribue à mener l’équipe à deux titres successifs de championne.
Vie personnelle
William Galloway rencontre sa femme, Gladys Dancey, originaire de Hamilton, en Ontario, probablement au début de 1902. Le couple s’installe à Woodstock, en Ontario, et aura sept enfants. En 1908, un institut industriel ouvre ses portes à Woodstock, William Galloway y obtenant un poste d’ouvrier. Selon Richard Armstrong, il réside à Woodstock « au moins jusqu’en mars 1914 ». En 1921, il déménage à Hamilton, où il a trouvé du travail comme machiniste. Il retourne ensuite vivre à Buffalo, dans l’État de New York, où il travaille comme ferblantier avant de décéder à l’âge de 60 ans.
(Voir aussi : Les athlètes canadiens noirs pionniers; Jackie Robinson et les Royals de Montréal; Manny Mc Intyre; Chatham Colored All‑Stars.)
Distinctions
- Membre, Temple de la renommée et musée du baseball canadien (2021)