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Val-des-Sources (Asbestos)

Val-des-Sources, ville du Québec, constituée en tant que village en 1899 et en tant que ville en 1937, population de 7 088 habitants (recensement de 2021), de 6 786 habitants (recensement de 2016). La ville de Val-des-Sources est située dans la région des Cantons de l’Est, à 53 km au nord de Sherbrooke et à 58 km au sud-est de Drummondville. Initialement appelée Abestos, la ville a d’abord été nommée selon le terme anglais du minéral qui y a été extrait de 1881 à 2011. Pendant cette période, Asbestos a produit une grande partie de l’approvisionnement mondial en amiante, un produit maintenant interdit dans de nombreux pays en raison de ses effets néfastes pour la santé. Asbestos a été renommée Val-des-Sources en décembre 2020. La ville Val-des-Sources est située sur les terres ancestrales des Abénaquis. Ces terres sont non cédées et sont considérées comme étant un territoire autochtone.


Histoire

Avant la colonisation européenne, les Abénaquis habitent la région des Cantons de l’Est. Ils s’associent aux Français pour la traite des fourrures et s’allient avec eux contre les Britanniques. En quelques décennies de contact avec les Européens, la guerre et l’exposition aux maladies déciment la population abénaquise de la région. La colonisation britannique et loyaliste des Cantons de l’Est commence après la Conquête britannique de 1760.

Evan Williams, un mineur gallois, découvre un gisement d’amiante en 1879 sur les terres appartenant à Charles Webb. Charles Webb et William Jeffrey commencent à exploiter le site en 1881. La British Asbestos and Asbestic Company achète la mine Jeffrey en 1897. Une communauté s’établit autour de la mine en développement dans les années 1890 et est constituée en tant que village en 1899. Pendant la Première Guerre mondiale, la mine passe sous le contrôle des investisseurs américains de la H.W. Johns-Manville Company. La société exploite la mine jusqu’à sa faillite en 1983.

La mine Jeffrey en 1944

Grève de l’amiante de 1949

Le 14 février 1949, 5 000 mineurs d’amiante d’Asbestos et de Thetford Mines déclenchent une grève qui dure près de cinq mois. C’est l’un des conflits de travail les plus violents de l’histoire du Québec. L’Église catholique se range du côté des mineurs contre le gouvernement provincial et Johns-Manville. La grève de l’amiante marque un tournant dans l’histoire sociale du Québec, contribuant à établir les bases de la Révolution tranquille.


Développement

La croissance constante de la mine à l’époque de Johns-Manville transforme le paysage de la ville. Certaines rues et maisons sont démolies ou relocalisées entre 1975 et 1980 lorsque la mine commence à empiéter sur la ville. Il est dangereux de vivre dans certaines parties de la ville en raison des roches qui sont projetées de la carrière pendant le dynamitage (voir aussi Santé et sécurité dans les mines).

De 1983 à 2000, JM Asbestos Inc, une entreprise fondée par d’anciens dirigeants de Johns-Manville, exploite la mine. La société est exploitée sous le nom de Jeffrey Mine Inc. de 2000 jusqu’à sa fermeture en 2012.

D’une profondeur de 350 m et d’une superficie de 6 km2, la mine Jeffrey est la plus grande mine d’amiante à ciel ouvert au monde. L’usine a une capacité annuelle de plus de 600 millions de kilogrammes. Cependant, la production devient beaucoup plus faible durant les dernières années de l’exploitation en raison de problèmes de santé, comme l’amiantose, le mésothéliome (une forme de cancer du poumon) et d’autres cancers causés par l’inhalation de fibres d’amiante (voir aussi Maladies professionnelles). La sensibilisation à l’égard de ces dangers et l’interdiction de l’amiante dans de nombreux pays mènent à la fermeture de la mine Jeffrey en 2012. En 2018, le Canada interdit la vente et l’utilisation de l’amiante et de ses produits dérivés.

La mine Jeffrey en 2015

Économie

Depuis la fermeture de la mine Jeffrey, la société Alliance Magnesium extrait les métaux des résidus (débris) de l’exploitation de l’amiante. Mais la ville mise aussi sur la croissance d’autres industries, notamment l’usinage, l’assemblage, la transformation des métaux, la transformation des aliments, et les matériaux respectueux de l’environnement. Le transport est une industrie de longue date à Asbestos, étant donné sa proximité à la frontière américaine.

Changement de nom

En octobre 2020, un vote est organisé parmi les résidents d’Asbestos afin de faire un choix entre six nouveaux noms potentiels pour la ville. Après trois tours de votes, le nom Val-des-Sources obtient une majorité de 51,5 %. En décembre 2020, le nom de la ville est changé et passe d’Asbestos à Val-des-Sources. Ceci est fait en dépit d’une pétition d’environ 1000 signatures s’opposant au changement de nom.