Les Canadiens et les entreprises canadiennes ont confectionné des collations et des saveurs uniques qu’ils ont commercialisées auprès des consommateurs. Certaines de ces gâteries sucrées et salées en sont venues à définir ce qu’est la palette ou la cuisine « canadienne ». Le présent listicle décrit certains de ces aliments populaires et comment ils ont fait leur chemin jusque sur les tablettes des épiceries.
Croustilles au ketchup

Bien qu’on ne sache pas exactement qui a inventé les croustilles à saveur de ketchup, certaines sources indiquent qu’au début des années 1970, les consommateurs ajoutent un mélange d’assaisonnement au ketchup à des croustilles de pomme de terre non aromatisées. Cette habitude est peut-être celle qui a inspiré Hostess Potato Chips, le principal fabricant canadien de croustilles à l’époque, qui met à l’essai de nouvelles saveurs. Parmi nombre d’idées de croustilles à saveur de fruits qui n’aboutissent pas, Hostess a l’idée de simuler la saveur des frites au ketchup. Dans les années 1970 et 1980, les croustilles au ketchup sont principalement vendues par Hostess au Canada, avant que l’entreprise ne soit acquise par Frito-Lay. Bien que les croustilles au ketchup n’aient pas tout à fait le même goût que le ketchup, elles ont un profil de saveur sucré et piquant, ancré sur une base solide de saveur vinaigrée, ce qui régale les papilles gustatives de certains consommateurs canadiens. Malgré l’importance du ketchup dans la cuisine et la restauration rapide américaine, les croustilles au ketchup ne sont pas largement disponibles aux États-Unis, malgré leur grande popularité au Canada.
Biscuit Whippet

Le biscuit Whippet est un type de biscuit à la guimauve enrobé de chocolat qui est confectionné pour la première fois à Montréal en 1901. Nommé au départ le biscuit Empire, il est mis à l’essai sur le marché pour la première fois lors d’une partie de hockey sur glace et vendu comme un article de luxe haut de gamme, ce qui aide la fabrique de biscuits Viau à élargir son marché. Le biscuit est créé par Théophile Viau, fils de Charles-Théodore Viau, d’où le nom de l’entreprise « Viau ». Le biscuit Empire original est reformulé et rebaptisé « Whippet » en 1927, bien que ce nom de produit soit surtout connu au Québec. À l’extérieur du Québec, le même biscuit est vendu sous le nom « Viva Puff ». L’entreprise Viau est vendue à Dare Foods en 2004, qui continue de fabriquer le biscuit Whippet.
Le biscuit Whippet est très semblable au biscuit Mallomar, qui a été confectionné au New Jersey par Nabisco dans les années 1910. Ce biscuit est depuis devenu étroitement associé à la cuisine de la région métropolitaine de New York. Presque tous les biscuits Mallomar sont vendus dans cette région, mais ils sont entièrement fabriqués à Scarborough (Ontario) et ne sont pas offerts aux consommateurs canadiens. Malgré la similitude entre les biscuits Whippet et Mallomar, il n’y a aucun lien entre ces friandises. Ils ont été inventés à plusieurs années d’intervalle dans deux endroits différents et n’ont jamais fait concurrence pour séduire les mêmes consommateurs.
Cheezies
Cheezies
Sacs de croustilles Cheezies dans une épicerie de Sidney (Colombie-Britannique), 26 février 2025.
(photographie de James MacDonald/Bloomberg par Getty Images)
Les Cheezies sont une marque de collation typiquement canadienne qui n’a pas changé depuis son invention en 1949. Ils sont de couleur orange, ont une saveur salée et fromagée perceptible (faite de cheddar canadien vieilli) et ont des formes irrégulières, qui sont le résultat de la machine d’agglomération de farine de maïs qui les produit.
Les Cheezies sont fabriqués par l’entreprise W. T. Hawkins située à Belleville (Ontario). L’entreprise W. T. Hawkins Inc., connue à l’origine sous le nom de Confections Limited, est fondée à Chicago au début des années 1900. À une époque, l’entreprise est le plus grand producteur de croustilles, de bonbons et de maïs soufflé aux États-Unis. Après un divorce acrimonieux, le seul actif restant du fondateur de l’entreprise, Willard Trice Hawkins, est l’usine Cheezie, située à Tweed (Ontario). Après la destruction de l’usine par un incendie en 1956, l’entreprise déménage à Belleville, où les Cheezies sont fabriqués depuis. L’entreprise appartient toujours aux descendants de Willard Trice Hawkins et ne fait pas de publicité. En 2014, le Globe and Mail rapportait que 24 millions de sacs de Cheezies étaient vendus chaque année au Canada. En 2024, Hawkins célèbre le 75e anniversaire des Cheezies. Environ 400 personnes se rassemblent sur le site d’un projet de nouvelle usine de Cheezies à Belleville.
Jos Louis

Le petit gâteau Jos Louis est un gâteau velouté rouge de forme ronde, enrichi au centre d’un glaçage à la crème vanillé, nappé d’une fine couche de chocolat au lait. Le gâteau est étroitement lié à l’histoire de Rose-Anna Vachon (née Giroux), l’épouse d’un agriculteur qui avait perfectionné ses compétences en boulangerie-pâtisserie tout en élevant ses enfants. À l’âge de 45 ans, elle et son époux (Joseph-Arcade) font l’acquisition de la boulangerie Leblond à Sainte-Marie-de-Beauce (Québec), et commencent à vendre une grande variété de produits de boulangerie. Les produits Vachon vendus partout au Québec contribuent à l’essor du secteur de la boulangerie. Éventuellement, tous les enfants de la famille Vachon mettent la main à la pâte dans l’entreprise familiale. En 1932, l’entreprise perfectionne le petit gâteau Jos Louis, qui porte le nom des fils du couple, Joseph et Louis, et non celui du célèbre boxeur américain, Joe Louis. Certains pensent que le Jos Louis est une « réponse » canadienne au populaire Ding Dong américain, un petit gâteau semblable. En fait, le petit gâteau Jos Louis précède le gâteau Ding Dong d’environ 30 ans.
En 1999, l’entreprise américaine Interstate Bakeries, qui fabrique les pains Twinkies et Wonder Bread, présente une offre d’achat de l’entreprise Vachon, mais le fromager québécois Saputo Inc. intervient et achète Vachon pour la somme de 283 millions de dollars. En 2014, Canada Bread Company du conglomérat mexicain Grupo Bimbo acquiert Vachon de Saputo pour la somme de 120 millions de dollars. Canada Bread Company continue d’exploiter une usine à Sainte-Marie-de-Beauce.
Pizza Pops

La Pizza Pop ressemble beaucoup à un calzone, une pâtisserie salée cuite au four qui est souvent farcie de viande, de fromage et de sauce tomate. Les Pizza Pops sont précuites et souvent réchauffées au micro-ondes. Ils sont inventés en 1964 par un entrepreneur et restaurateur de Winnipeg, Paul Faraci, qui les confectionne dans l’un de ses restaurants. L’histoire raconte que Faraci était mécontent d’un panzerotti (semblable à un calzone) qu’il avait commandé dans un restaurant de Winnipeg et il a décidé d’en confectionner un lui-même. Le Pizza Pop a été conçu pour offrir une collation rapide à base de pizza qu’on peut tenir dans la main et qui est plus facile à transporter qu’une pizza entière ou tranchée. Les Pizza Pops gagnent en popularité, notamment comme collation rapide à servir aux enfants en après-midi à leur retour de l’école, et Faraci décide de fermer ses restaurants pour se consacrer aux Pizza Pops à temps plein. Dans les années 1980, un partenaire d’affaires rachète Faraci, mais la famille conserve la recette originale. La marque Pizza Pops est vendue à Pillsbury en 1987 et le produit est actuellement fabriqué par General Mills, toujours dans une usine de Winnipeg. La dernière volonté de Faraci était que sa recette originale de Pizza Pops soit un jour ressuscitée, un souhait que réalise son petit-neveu en 2018. La pizza-collation de la recette originale est toujours vendue à Winnipeg.