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Congrès des Peuples autochtones

Le Congrès des Peuples autochtones (CPA) s’exprime principalement au nom des peuples autochtones ne vivant pas dans les réserves au Canada.

En 1993, sous la direction de Jim Sinclair, le CPA naît d’une réorganisation du Conseil national des Autochtones du Canada (CNAC). Depuis sa fondation en 1971, le CNAC, devenu le CPA, a pour principal objectif de représenter les intérêts des Indiens inscrits et non inscrits vivant hors des réserves, des Métis et de certains Inuits du Sud.

Congrès des Peuples autochtones, 2011

Création du Conseil national des Autochtones du Canada

En 1961, le Conseil national des Indiens (CNI), parfois appelé Conseil consultatif national des Indiens, est créé avec le soutien du gouvernement en tant que groupe de coordination ayant pour mission de défendre les intérêts des Indiens inscrits, des Métis et des personnes non inscrites — en général, des Autochtones vivant en milieu urbain ou en dehors des réserves.

En 1967, il devient évident que la défense d’une telle diversité d’intérêts dans le cadre d’un organisme unique, qui plus est sous l’influence du gouvernement, s’avère problématique. En outre, le CNI abrite en son sein divers groupes ayant des objectifs variés.

La Canadian Métis Society voit alors le jour et devient, en 1970, le Conseil national des Autochtones du Canada (CNAC). Le CNAC est composé d’organisations provinciales et territoriales, habituellement appelées « conseils autochtones » ou « associations de Métis et d’Indiens non inscrits ». En 1967, la Fraternité nationale des Indiens, devenue l’Assemblée des Premières Nations, est fondée pour représenter les Indiens inscrits.

Formation du Congrès des Peuples autochtones

Le Ralliement national des Métis voit le jour en 1983, offrant désormais un canal différent pour l’expression du nationalisme métis. De plus, avec le rétablissement, en 1985, du statut d’Indien à de nombreuses femmes et leurs enfants qui ont été émancipés de force, le Conseil national des Autochtones du Canada est forcé de redéfinir ses objectifs. (Voir aussi Les femmes et la Loi sur les Indiens.)

En 1992, un an avant sa transformation en Congrès des Peuples autochtones (CPA), le CNAC reçoit un financement fédéral pour participer à la Conférence des premiers ministres fédérale‑provinciale sur la Constitution à Charlottetown. À la suite de ces pourparlers, l’Accord de Charlottetown inclut une proposition visant à enchâsser l’autonomie gouvernementale des Autochtones dans la Constitution. En fin de compte, cette proposition, tout comme l’Accord lui‑même, est rejetée par la population canadienne lors d’un référendum en 1992. L’année suivante, le CNAC devient le CPA, avec pour objectif déclaré d’offrir un moyen d’expression à la population en croissance rapide des Autochtones et des Indiens non inscrits vivant en zone urbaine.

Le saviez-vous?
Harry Daniels, célèbre politicien et activiste métis, a été président du CNAC de 1976 à 1981, et du CPA de 1997 à 2000. En 1999, il était à l’avant-garde de la cause Daniels c. Canada devant la Cour suprême, qui a garanti que les Métis et les Indiens non inscrits sont considérés comme des « Indiens » en vertu de la Loi constitutionnelle de 1867.


Structure et axes d’actions actuels du CPA

Le CPA tient une assemblée annuelle à laquelle participent 11 organisations provinciales et territoriales affiliées. Il est dirigé par un conseil d’administration composé des présidents des associations membres et par un comité exécutif élu par l’assemblée.

La politique du CPA met l’accent sur les enjeux auxquels doivent faire face les communautés autochtones locales, par exemple en matière de santé, de justice, de possibilités offertes à la jeunesse, de logement et d’environnement. Il dispose aussi d’un statut consultatif auprès du Conseil économique et social de l’ONU. Le CPA formule ses exigences en s’appuyant sur la Constitution canadienne. Il cherche également à mettre en place une relation spécifique entre le gouvernement fédéral et les Métis et les Indiens non inscrits.