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Contributions canadiennes au domaine de la médecine

Bon nombre de découvertes et d’avancées médicales importantes, qui ont permis d’améliorer la qualité de vie et la santé des gens partout dans le monde, ont été réalisées par des équipes de recherche canadiennes. Beaucoup de traitements et de technologies, qui sont parfois encore utilisés aujourd’hui, découlent de leurs travaux et de leurs expériences. Voici une liste de contributions médicales canadiennes qui ont sauvé des vies au cours de l’histoire.

Le docteur Wilder Penfield, directeur de l’institut neurologique de Montréal, et ses collègues pendant une opération chirurgicale, vers 1954.

1. Cobaltothérapie

Une technicienne en radiothérapie de la clinique de London, de la Fondation ontarienne pour le traitement du cancer, règle l’appareil propulsant la « bombe au cobalt », vers 1943.

Dans les années 1940, le taux de mortalité causé par le cancer monte en flèche. Cette tendance préoccupante et les avancées technologiques de l’époque incitent le docteur Harold Elford Johns, le machiniste John MacKay et quatre étudiants universitaires, dont Sylvia Olga Fedoruk, à travailler ensemble à l’Université de la Saskatchewan au développement d’une stratégie plus efficace pour traiter le cancer. Ensemble, ils conçoivent un appareil qui envoie un rayon de cobalt-60 radioactif dans le corps du patient de manière à tuer les cellules cancéreuses sans endommager la peau. L’équipe célèbre la réussite de la première cobaltothérapie en novembre 1951, lorsque la « bombe au cobalt » guérit le cancer du col de l’utérus d’une femme de Saskatoon. Le traitement est ensuite adopté à grande échelle, augmentant ainsi radicalement le taux de survie de millions de personnes atteintes du cancer.

2. Technique de l’école de Montréal


Le docteur Wilder Graves Penfield, né à Spokane, dans l’État de Washington, est un neurochirurgien de réputation internationale qui a consacré la majeure partie de sa carrière à étudier l’épilepsie, un trouble neurologique entraînant des convulsions. (Voir aussi Neuroscience.) Embauché à l’hôpital Royal Victoria de Montréal en 1928, il y fonde en 1934 l’institut neurologique de Montréal. En plus d’avoir cartographié l’activité cérébrale, son travail permet d’approfondir les connaissances dans de nombreuses disciplines connexes. Le docteur Penfield met notamment au point la technique de l’école de Montréal, une nouvelle méthode visant à retirer du cerveau les cellules responsables de l’épilepsie. Avec ses collègues, il publie ses découvertes en 1952, après quoi la technique de l’école de Montréal est adoptée partout dans le monde.

3. Vaccin contre le virus Ebola

Micrographie électronique d’une particule virale Ebola, vers 1976.

La maladie à virus Ebola est une maladie virale contagieuse détectée pour la première fois en 1976, en Afrique. Son taux de mortalité moyen est d’environ 50 %, mais il a déjà augmenté jusqu’à 90 % lors de flambées particulièrement agressives. Constatant une hausse du nombre de cas chaque année, de plus en plus de scientifiques ont voulu trouver une manière de traiter la maladie ou de prévenir l’infection par le virus. En 2005, la docteure Judie Alimonti, immunologue, accepte un poste à l’Agence de la santé publique du Canada (ASPC), à Winnipeg, et de 2010 à 2015, est responsable du développement d’un vaccin contre le virus Ebola. Une fois le vaccin mis au point, le Canada en fait don à l’Organisation mondiale de la santé. Utilisé en Afrique, en Europe et ailleurs, le vaccin sauve d’innombrables vies.

4. TAHA (ou HAART)

Au début des années 1980, les cas de syndrome d’immunodéficience acquise (sida) sont à la hausse. Dès la décennie suivante, des millions de personnes en sont infectées et perdent la vie. Le docteur Julio Montaner, originaire de l’Argentine, devient boursier de recherches postdoctorales à l’Université de Colombie-Britannique en 1981. Six ans plus tard, il devient le directeur du programme de recherche sur le sida et de la clinique des maladies infectieuses. Co-organisateur de la conférence internationale sur le sida de 1996 à Vancouver, il y présente sa recherche sur le traitement antirétroviral hautement actif (TAHA, aussi connu sous le sigle HAART en anglais). Le traitement permet aux personnes atteintes du VIH/sida de vivre avec la maladie et de la gérer grâce à au moins trois médicaments. Le TAHA est aujourd’hui utilisé partout dans le monde.

5. Bouchons de protection à l’épreuve des enfants

Symbole de protection des enfants sur le bouchon d’un flacon de pilules, date inconnue.

En 1957, le docteur Henri J. Breault devient chef du département de pédiatrie et directeur du centre antipoison de l’hôpital Hôtel-Dieu de Windsor, en Ontario. Il y constate, avec dépit, que plus de 1 000 enfants de la ville tombent malades (et qu’au moins un d’entre eux décède) chaque année après avoir ingéré un médicament ou un produit ménager dangereux. Pour remédier au problème, il commence à réfléchir à un bouchon que les enfants ne seraient pas capables d’ouvrir puis s’associe à Peter Hedgewick, président de la Reflex Corporation, près de Windsor. En 1966, l’équipe de recherche conçoit un bouchon nommé Palm-N-Turn, qui peut seulement être ouvert en appuyant et en le faisant tourner. Les bouchons de protection à l’épreuve des enfants sont ensuite rapidement adoptés à grande échelle, protégeant ainsi bon nombre d’enfants contre les empoisonnements accidentels.