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David Thompson

David Thompson, explorateur, cartographe (né le 30 avril 1770 à Londres en Angleterre; décédé le 10 février 1857 à Longueuil au Canada-Est). David Thomson est considéré comme étant « le plus grand géographe ayant jamais vécu ». Au cours de sa vie, il a parcouru plus de 80 000 km sur la terre ferme et sur des cours d’eau, cartographiant la majeure partie de l’ouest du Canada, ainsi que certaines régions de l’est et du nord-ouest des États-Unis. Comme plusieurs autres, ses réalisations n’ont été reconnues qu’après sa mort.

David Thompson, 1770-1857

Jeunesse

David Thompson étudie au Grey Coat Hospital à Londres, une école pour les pauvres et les orphelins. À quatorze ans, il est recruté par la Compagnie de la Baie d’Hudson et en 1784, il navigue et se rend à l’endroit qui est maintenant connu comme étant Churchill au Manitoba, afin de travailler comme apprenti dans la traite des fourrures.

Dans cette région sauvage du nord, David Thompson décrit une expérience qui le transforme. Dans son journal, il raconte que le diable est entré dans sa chambre et a commencé à jouer aux dames avec lui. « J’étais assis à une petite table avec le damier devant moi, lorsque le diable s’est assis en face de moi. Il avait les traits et la couleur d’un Espagnol et deux petites cornes noires sur le front pointant vers l’avant; sa tête et son corps jusqu’à la taille (je ne pouvais en voir plus) étaient recouverts de cheveux noirs luisants et bouclés… » Ils ont joué et le diable a perdu chacune des parties. « Il s’est levé, ou plutôt il a disparu. Mes yeux étaient ouverts et il faisait grand jour, j’ai regardé autour de moi, mais tout n’était que silence et solitude; était-ce un rêve ou était-ce la réalité? Je ne pouvais pas me décider. »

David Thompson demeure un chrétien dévot pendant toute sa vie.

Voyages et rencontres avec les peuples autochtones

À dix-sept ans, David Thompson quitte Churchill pour traverser les prairies à pied et en canot jusqu’aux contreforts de l’Alberta où des milliers de Piikani campent. Il passe l’hiver dans la tente d’un aîné de 80 ans nommé Saukamappee, qui lui raconte des récits sur les peuples autochtones des Plaines devant un feu qui les tient au chaud. Saukamappee lui décrit comment les Piikani ont été atteints de la variole qui a tué des centaines d’entre eux. Il lui raconte que les Piikani avaient prévu une attaque de nuit contre une bande ennemie, mais que lorsqu’ils sont arrivés sur place, ils les ont trouvés tous morts. Il s’agissait en fait de la variole et, lorsque les Piikani ont pris les biens de leurs ennemis morts, ils ont été infectés à leur tour. « Nous ne savions pas qu’un homme peut transmettre cette maladie à un autre homme, pas plus qu’un homme blessé ne peut transmettre sa blessure à un autre. Nous ne serons plus jamais le même peuple » affirme alors Saukamappee.

David Thompson apprend à parler plusieurs langues autochtones et il devient un observateur perspicace et compatissant, à une époque où la plupart des Européens voient les peuples autochtones comme des sauvages.

Cartographie et exploration

David Thompson apprend l’astronomie et les mathématiques et il passe tellement de temps à étudier le soleil et les étoiles qu’il perd la vue dans l’un de ses yeux. Il se fracture une jambe, qui guérit mal, et il boite pour le restant de ses jours. Néanmoins, David Thompson cartographie plus de territoires que n’importe quel autre Européen. Il arpente le territoire à l’ouest du lac Supérieur et autour du 49e parallèle, qui devient éventuellement la frontière entre le Canada et les États-Unis. Il cartographie le nord et se rend en canot jusqu’à la côte ouest. Il cartographie non seulement le territoire, mais il consigne également les pratiques culturelles et religieuses de ses habitants. Ses journaux (qui comptent plusieurs centaines de pages) et ses cartes constituent les documents les plus complets au sujet d’un territoire de plus de 3,9 millions de kilomètres carrés, et parlent de dizaines de Premières Nations différentes.

En 1799, David Thompson épouse une Métisse du nom de Charlotte Small. Il a alors 29 ans; elle a 13 ans. Leur mariage dure 58 ans. Ils ont 13 enfants, dont 5 enfants au cours de leurs explorations. David Thompson emmène souvent ses enfants et sa femme dans ses voyages, s’aventurant dans des territoires inconnus et parfois hostiles. À la Compagnie de la Baie d’Hudson, il est estimé en tant que marchand de fourrures, mais David Thompson préfère explorer plutôt que marchander. Il quitte la CBH et se joint à la compagnie rivale, la Compagnie du Nord-Ouest, avec laquelle il passe les 15 années suivantes à explorer. Au total, il passe 27 ans à cartographier l’ouest. Il écrit : « L’ère des conjectures est terminée. » David Thompson prédit les changements qui surviennent éventuellement dans l’ouest; il prédit la transformation en terres agricoles et l’expulsion des peuples autochtones de leurs territoires traditionnels. En tant que cartographe, il est conscient qu’il contribue à cet avenir.

Années ultérieures

Les dernières années de David Thompson sont marquées par la tragédie. Il déménage à Montréal en 1812 afin que ses enfants puissent recevoir une éducation classique. Pendant ses années de marchand, il a économisé un peu d’argent, mais il perd la majeure partie de ses économies dans de mauvais investissements. Ses revers financiers sont suivis de tragédies personnelles. John, son fils de cinq ans, meurt et est bientôt suivi de sa fille de sept ans. Son fils aîné se rebelle et quitte la maison; David Thompson ne le revoit plus jamais.

Il accepte des petits boulots pour payer son loyer et il continue à travailler sur les cartes qu’il a dessinées de l’ouest. Toutefois, il n’arrive pas à trouver d’éditeur pour les publier. Finalement, il les vend à Arrowsmith, un éditeur de Londres, pour la somme de 150 livres, un montant ridiculement bas pour le travail de toute une vie. Arrowsmith ne publie pas ces travaux sous le nom de David Thompson, ce qui lui aurait valu une certaine renommée, au moins en tant que cartographe. L’éditeur utilise plutôt les cartes de David Thompson pour corriger ses propres cartes sans lui accorder aucun crédit.

David Thompson accepte un emploi d’arpentage pour le vaste domaine de son collègue explorateur Alexander Mackenzie. À la fin de ce contrat, David Thompson a de la difficulté à se trouver un autre emploi et il est contraint de mettre en gage ses outils d’arpenteur et son manteau d’hiver.

Il déménage chez sa fille et son gendre et il passe son temps à travailler sur ses journaux afin d’en faire quelque chose de publiable. Son bon œil commence à lui faire défaut et il n’achève jamais son manuscrit. David Thompson meurt dans la pauvreté et l’anonymat en 1857 à Montréal. Sa femme Charlotte meurt moins de trois mois plus tard.

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Lecture supplémentaire

  • J.B. Tyrrell, ed, David Thompson's Narrative (1916; repr 1968).