Le grizzli est une sous-espèce d’ours brun qui vit en Amérique du Nord, avec des populations régionales distinctes qui sont réparties dans l’ouest du Canada. Il est le deuxième plus grand carnivore terrestre en Amérique du Nord.
Description
Le grizzli se distingue des autres ours au Canada par la grande bosse qu’il a sur son dos et par sa structure faciale en forme d’assiette. De plus, ses griffes avant sont plus longues et plus grandes que les ours noirs. Un grand mâle peut peser de 550 à 880 lb et la femelle, de 330 à 440 lb. Bien qu’il soit principalement brun, sa coloration peut varier du noir au blond. Les extrémités des poils sur ses flancs, son dos et ses épaules sont souvent grisonnantes (c’est-à-dire qu’elles présentent des mouchetures blanches ou grises).
Répartition et habitat
Le grizzli préfère les habitats semi-ouverts comme les prairies. Un mâle adulte peut avoir un domaine vital aussi étendu que 6700 km lorsqu’il vit dans la toundra. La femelle a généralement une aire de répartition plus restreinte, car sa petite taille fait en sorte qu’elle a moins besoin de moins de nourriture et qu’elle n’a pas besoin de voyager pour se trouver un partenaire. À mesure que les populations humaines se développent, le nombre de grizzlis diminue. Vers 1900, la population de grizzlis est localement éteinte dans les prairies. En 2012, les trois quarts des 27 000 à 29 000 grizzlis que compte le Canada se trouvent en Colombie-Britannique et au Yukon. Il existe également des populations de grizzlis en Alberta, dans les Territoires du Nord-Ouest et au Nunavut. Avec le changement climatique, l’aire de répartition du grizzli s’étend également lentement vers le nord.
Au Canada, le grizzli est considéré comme une espèce préoccupante par le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada, ce qui signifie que si aucune autre mesure n’est prise, le grizzli risque de devenir une espèce menacée, voire potentiellement en voie de disparition. La perte et la fragmentation de son habitat (généralement en raison de l’activité humaine) constituent les risques les plus importants pour le nombre de grizzlis.
Alimentation
Le grizzli diffère des autres carnivores de l’Amérique du Nord par le fait qu’il se nourrit principalement de matières végétales. Jusqu’à 90 % de l’alimentation d’un grizzli peut être constituée de noix, d’herbes, de racines et de baies. Le grizzli tue les animaux ou récupère leurs charognes de manière opportuniste, en particulier l’orignal, le cerf, les écureuils terrestres et il mange également des insectes. Les populations côtières de grizzlis se nourrissent massivement de poissons et de crustacés. On sait que de grandes quantités d’ours se rassemblent autour de cours d’eau riches en saumons. Ils sont également attirés par les déchets comestibles.
À l’automne, le grizzli doit emmagasiner suffisamment de graisse pour entamer sa période d’hibernation dans sa tanière qui dure de 4 à 7 mois et pendant laquelle il ne mange pas, et il n’urine ou ne défèque habituellement pas. Pendant cette période, sa fréquence cardiaque peut chuter de 40 à 50 battements par minute à seulement 8 à 10 battements par minute. Sa température corporelle peut également baisser de 4 à -5 °C. Cela lui permet de conserver suffisamment d’énergie pour survivre aux mois d’hiver sans manger. À la fin de l’hiver, le mâle a perdu jusqu’à 25 % de son poids, tandis que la femelle en lactation peut perdre jusqu’à 40 % de son poids.
Reproduction et développement
Le grizzli est généralement solitaire, et donc les parades nuptiales sont l’une des rares fois où les grizzlis adultes se trouvent à proximité les uns des autres. La femelle est fertile pendant 10 à 30 jours, entre la mi-mai et le début juillet. Pendant ce temps, plusieurs mâles peuvent la suivre et devenir agressifs les uns envers les autres afin d’obtenir le droit de s’accoupler avec elle. Après la fécondation, l’implantation de l’embryon est généralement retardée jusqu’à l’automne. Dans le cas des implantations retardées, l’embryon se développe lentement tout en flottant dans l’utérus. Éventuellement, il s’attache à la paroi de l’utérus et son développement continue normalement jusqu’à la naissance.
Les petits naissent en janvier et février. Les nouveau-nés pèsent environ 0,5 kg et ils sont allaités pendant environ trois mois dans la tanière. La portée compte en moyenne deux oursons (de un à quatre) qui demeurent souvent avec leur mère pendant deux à trois ans. Il faut généralement 4,5 ans aux jeunes ours pour atteindre leur maturité sexuelle. De plus, la femelle ne se reproduit en moyenne qu’une fois tous les trois ans (de deux à cinq ans). Le grizzli n’a donc que peu de petits, et la chasse doit être soigneusement réglementée pour maintenir une population d’ours en bonne santé. Dans la nature, la plupart des grizzlis meurent avant d’avoir atteint l’âge adulte; un ours de 15 ou 25 ans est considéré comme un individu âgé.
Comportement
Le grizzli est reconnu pour défendre sa position. La mère défend ses petits, et le mâle peut se battre, surtout pendant la saison de reproduction. Il arrive parfois que l’agression soit dirigée envers les humains : dans les parcs nationaux, environ un visiteur sur deux millions est blessé par un grizzli. Toutefois, la plupart des interactions négatives entre l’homme et le grizzli sont de nature territoriale et non prédatrice. En prenant des mesures appropriées lorsqu’on se trouve dans l’habitat des ours, comme un stockage adéquat de la nourriture et des déchets, on peut contribuer à assurer la sécurité des humains et des grizzlis. Le grizzli peut se tenir debout sur ses pattes arrière lorsqu’il repère son environnement. Il charge habituellement sur ses quatre pattes et peut courir à une vitesse de 50 km/h.
Relation avec les peuples autochtones
De nombreuses nations autochtones de l’Ouest canadien tiennent les grizzlis en haute estime et ont une longue histoire de respect pour ces ours. À ce jour, les peuples autochtones, les grizzlis et le saumon partagent un lien ancien et durable, car les hommes et les ours dépendent tous deux des populations de saumons pour se nourrir. Les peuples autochtones, comme la nation Heiltsuk, jouent actuellement un rôle important dans les pratiques réussies de conservation des ours.