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Harry Wickwire Foster

Harry Wickwire Foster, CBE, DSO, officier de l’armée (né le 2 avril 1902 à Halifax en Nouvelle-Écosse; décédé le 6 août 1964 à Halifax en Nouvelle-Écosse). Harry Wickwire Foster a été aux commandes de deux divisions canadiennes durant la Deuxième Guerre mondiale et il a servi sur les théâtres d’opérations d’Europe et du Pacifique. Il a également été officier supérieur lors du procès du général SS Waffen Kurt Meyer (voir Massacres de Normandie). La troisième épouse de Harry Wickwire Foster, Mona Parsons, était membre de la résistance néerlandaise pendant la guerre.

Photo en noir et blanc de Harry Wickwire Foster in 1944.

Jeunesse et éducation

Harry Wickwire Foster naît en 1902, il est le fils de Jane Thompson Wickwire et de Gilbert Lafayette Foster. Son père est major-général dans le Corps de santé royal canadien durant la Première Guerre mondiale. Harry Foster fait ses études au King’s College de Windsor en Nouvelle-Écosse (1915-1916); à Berkhamsted Grammar School au Royaume-Uni (1916-1919); au Bishop’s College (maintenant l’Université Bishop) à Sherbrooke au Québec (1919-1920); à l’Université McGill à Montréal au Québec (1920-21); et au Collège militaire royal (CMR) à Kingston en Ontario (1922-24).

En 1924, Harry Foster quitte le CMR et reçoit une commission dans la Force permanente, où il accepte une affectation en juillet dans le Lord Strathcona’s Horse (Royal Canadian), un régiment blindé de l’Armée canadienne. Il épouse sa première femme, Margaret « Margo » Ruth Muir, en 1929. En juillet 1934, Harry Foster est promu capitaine. Il fréquente le British Staff College de Camberley, dans le Surrey en Angleterre, de 1937 à 1939.

Deuxième Guerre mondiale

En novembre 1939, Harry Foster est nommé major de brigade de la 1re Brigade d’infanterie canadienne. En janvier 1941, il est promu au rang de lieutenant-colonel et il prend le commandement du tout nouveau 4 th Canadian Reconnaissance Battalion (les Princess Louise Dragoon Guards), affecté à la 1re Division d’infanterie canadienne en Angleterre. Plus tard, en 1942, Harry Foster entreprend une courte affectation en tant qu’officier d’état-major général 1 (GSO) de la 1re Division canadienne [Angleterre] et il reçoit ensuite le commandement du 1er Battaillon, le Highland Light Infantry of Canada.

En février 1943, Harry Foster est promu brigadier-général et nommé commandant de la 7e Brigade d’infanterie canadienne [Angleterre]. Mais en moins de quatre mois, il est rappelé d’Angleterre pour commander la 13e Brigade d’infanterie canadienne dans le cadre de la 6e Division d’infanterie canadienne pour une invasion amphibie de l’île Aléoutienne de Kiska, occupée par les Japonais, une opération conjointe canado-américaine connue sous le nom de Operation Cottage.

En septembre, lorsque Harry Foster revient au Canada après Operation Cottage, il apprend que sa femme Margo est gravement malade. Elle meurt d’un cancer le 1er décembre 1943. À la mi-janvier 1944, tandis que ses deux fils poursuivent leurs études au pensionnat du Lower Canada College, Harry Foster est chargé de donner un cours magistral de deux semaines sur l’opération Kiska à la U.S. Infantry Combat Training School à Orlando en Floride. Il est ensuite rappelé outre-mer pour prendre à nouveau le commandement de la 7e Brigade d’infanterie canadienne, qui fait partie de la 3e Division d’infanterie canadienne de la British Second Army, I Corps (la Division est plus tard rattachée au 2e Corps canadien).

Photo noir et blanc des officiers canadiens avec le maréchal Montgomery en 1944
Photo noir et blanc du brigadier J.A. Roberts et le major-général Harry W. Foster dans les Pays-Bas en 1945.
Photo noir et blanc du Crerar et Foster aux Pays-Bas en 1945
Portrait blanc et noir des généraux de la 1re Armée canadienne, en mai 1945

Du jour J à la victoire en Europe

Le 6 juin 1944, Harry Foster dirige la 7e Brigade d’infanterie canadienne lors des débarquements du jour J sur Juno Beach. Le 22 août 1944, il est promu major-général et se voit confier le commandement de la 4e Division blindée canadienne. Tout au long de l’automne 1944, sa division fait partie des forces de libération qui combattent à travers la France et la Belgique.

À la fin de novembre 1944, Harry Foster est muté à la campagne d’Italie, prenant le commandement de la 1re Division d’infanterie canadienne du major-général Christopher Vokes. Cette année-là, lui et ses hommes célèbrent Noël près des rives de la rivière Senio, dans le nord-est de l’Italie; bien qu’ils soient à mi-campagne, les officiers divisionnaires suivent la tradition militaire et servent le souper de Noël à leurs hommes. Harry Foster raconte que le lendemain, ils reviennent « à la froide réalité de la guerre et de toutes ses laideurs, mais nous n’oublierons jamais Noël 1944, car pendant 24 heures, les hommes sont redevenus humains et la guerre nous a semblé très lointaine ».

En mars 1945, Harry Foster et sa division, ainsi que la plupart des unités canadiennes servant en Italie, sont déployés dans le nord-ouest de l’Europe dans le cadre de l’opération Goldflake. Au total, plus de 60 000 soldats, du personnel de soutien et de l’équipement sont déplacés d’Italie vers le sud de la France, et ensuite vers le nord-ouest de l’Europe. Harry Foster dirige ensuite ses hommes dans la capture de la ville d’Apeldoorn et ils contribuent à la libération des Pays-Bas.

Harry Foster se souvient plus tard qu’en apprenant la nouvelle de la capitulation de l’Allemagne au début de mai 1945 : « Je pense que nous étions tous un peu engourdis. Six ans et demi, c’est une longue période pour ceux qui ne pensent qu’à rester en vie et qui espèrent voir le jour où tout cela sera fini. Évidemment, nous étions contents. Nous avons souri. Nous avons plaisanté. Mais je pense que tout le monde était juste trop fatigué pour vraiment s’exciter. »

Photo noir et blanc du Harry Foster recevoir la US Legion of Merit

Procès de Kurt Meyer

En septembre 1945, Harry Foster reçoit l’ordre de se présenter à Aurich en Allemagne. Il est nommé officier supérieur d’un tribunal militaire canadien, avec quatre autres brigadiers canadiens, dans la cour martiale du général SS Waffen Kurt Meyer de la 12e division SS Panzer. Kurt Meyer est jugé pour son rôle dans la mort de 41 prisonniers de guerre canadiens, en majorité des membres des North Nova Scotia Highlanders et des Sherbrooke Fusiliers. Les Canadiens ont été capturés lors du débarquement de Normandie, le jour J et abattus à l’Abbaye d’Ardenne, le quartier général de Meyer, ou à proximité. Il s’agit de l’un des nombreux massacres qui sont survenus en Normandie en 1944. Le procureur principal du procès est un autre natif de la Nouvelle-Écosse, le lieutenant-colonel Bruce Macdonald.

Le 28 décembre 1945, Kurt Meyer est reconnu responsable du meurtre de 18 prisonniers de guerre et il est condamné à mort par peloton d’exécution; le verdict est lu par Harry Foster. La sentence doit être exécutée au début de janvier. Cependant, après une deuxième révision ultérieure du jugement, la peine de Kurt Meyer est commuée en prison à vie et purgée au Pénitencier de Dorchester, au Nouveau-Brunswick. Kurt Meyer ne passe que cinq ans à Dorchester; il est transféré dans une prison allemande en 1951 et libéré en 1954, avec la bénédiction du Canada. Lorsque Harry Foster entend parler de la libération de Kurt Meyer, il répond : « C’est une question politique et c’est hors de mon contrôle. »

Carrière d’après-guerre et déménagement en Angleterre

À la suite du procès de Kurt Meyer, Harry Foster retourne au Canada en janvier 1946. On lui confie le commandement du Eastern Command Headquarters de l’Armée canadienne à Halifax, en Nouvelle-Écosse. En 1950, il est nommé administrateur en chef du district d’Europe centrale de la Commission impériale des sépultures de guerre (aujourd’hui Commission des sépultures de guerre du Commonwealth) pour un mandat de deux ans, à Bruxelles en Belgique. Il dit plus tard à son fils : « Le fait de pouvoir faire quelque chose qui garantissait que ces vies resteraient gravées dans les mémoires pour toujours me semblait bien plus utile que ce que je faisais à Halifax. »

En septembre 1952, à l’âge de 50 ans, Harry Foster prend sa retraite. Lui et sa deuxième épouse, Mollie (qu’il a épousée en février 1944), déménagent en Angleterre. Elle est malade et souhaite retourner dans son pays natal. À la mort de Mollie en 1958, Harry Foster retourne au Canada et s’installe éventuellement à Halifax.

Vie ultérieure et mariage avec Mona Parsons

En 1959, Harry Foster est nommé aide de camp honoraire du gouverneur général canadien Georges Vanier. En juin de cette année-là, Harry Foster épouse son amie d’enfance Mona Leonhart (née Parsons). Elle a été membre de la résistance néerlandaise durant la Deuxième Guerre mondiale et elle est la seule femme civile canadienne à avoir été jugée devant un tribunal militaire nazi aux Pays-Bas et à avoir été emprisonnée. Le couple s’installe à Chester, en Nouvelle-Écosse.

Harry Foster meurt d’un cancer le 6 août 1964, à l’âge de 62 ans. Il est enterré avec tous les honneurs funéraires militaires dans le cimetière de la famille Foster à Kentville, en Nouvelle-Écosse. Les uniformes militaires, les médailles, les cartes de bataille et d’autres objets historiques de Harry Foster sont offerts par sa famille au Musée de l’Armée de la Citadelle d’Halifax.

Distinctions et médailles

  • Commandeur, Ordre de l’Empire britannique (1945)
  • Ordre du Service distingué (1944)
  • Citation militaire britannique
  • Officier, Legion of Merit, U.S.A. (1944)
  • Silver Star, U.S.A., (1944)
  • Officier, Légion d’honneur, France (1945)
  • Croix de Guerre avec Palme en Bronze, France (1945)
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