Internet est un réseau mondial d’ordinateurs qui communiquent entre eux. Cet échange est encadré par un ensemble de règles appelées protocoles. Depuis le début de l’utilisation massive d’Internet dans les années 1990, le système a influencé la majorité des aspects de la vie. Ses effets ont été à la fois bénéfiques et destructeurs. Internet a changé la manière dont les Canadiens apprennent, travaillent, achètent des biens et services, communiquent et se divertissent. La plupart des gens pensent qu’Internet est la même chose que le World Wide Web. Toutefois, Internet se présente sous plusieurs formes, comme les réseaux unissant des objets matériels, appelés Internet des objets.
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Qu’est-ce qu’Internet?
Internet est un réseau d’ordinateurs visant à faire circuler l’information. Ces ordinateurs peuvent prendre diverses formes, comme les ordinateurs fixes et portables, les tablettes, les téléphones et les consoles de jeux vidéo. La forme la plus populaire d’Internet est le Web. On peut le consulter dans un navigateur Web, qui est lui-même une application. Les applications (ou « applis ») sont des logiciels qui peuvent avoir accès à Internet pour des fonctions spécifiques. Par exemple, Instagram est une application conçue pour les images et les vidéos. Comme d’autres applis, elle peut aussi être utilisée par l’entremise d’un navigateur Web. Une fois installées, certaines applications n’ont pas nécessairement besoin d’avoir accès à Internet pour fonctionner (comme les éditeurs de texte, les liseuses et les calculatrices).
Lorsqu’un ordinateur fait une demande de contenu sur un navigateur ou une application, il l’envoie à un modem, qui l’envoie à son tour au serveur d’un fournisseur de services Internet. En quelques millisecondes, le serveur communique avec d’autres serveurs. L’échange se déroule dans un réseau complexe de câbles et de fibres optiques (fibres de verre ou de plastique qui font circuler l’information sous la forme de signaux lumineux). Le contenu demandé est alors séparé en petits « paquets » et renvoyé à l’appareil de l’utilisateur. Il se manifeste ensuite sous la forme d’une page Web ou d’une publication sur les médias sociaux, par exemple.
Lorsqu’un téléphone est connecté à un réseau cellulaire, il envoie plutôt sa demande à une tour cellulaire à proximité, qui se connecte directement au serveur. Les connexions cellulaires et par modem envoient parfois des demandes par satellite plutôt que par le réseau terrestre.
Internet n’est pas seulement présent sur les appareils munis d’un écran. Les appareils et les électroménagers « intelligents » peuvent se connecter, échanger des données et travailler de concert. Cet Internet des objets (IdO) peut tout connecter, allant des sonnettes aux voitures. (Voir aussi L’informatique et la société canadienne.)
Histoire d’Internet au Canada
En 1969, le département de la Défense des États-Unis crée son premier réseau d’ordinateurs, appelé ARPANET. Avec le temps, les scientifiques et les universités commencent à s’y connecter. En 1971, le Conseil des sciences du Canada suggère de créer un réseau semblable, indépendant de celui des États-Unis, mais le gouvernement fédéral rejette la proposition. Douze ans plus tard, les ordinateurs de la Défense canadienne se connectent au système américain.
Dans les années 1970, le gouvernement canadien crée un réseau informatique appelé Telidon, dont la version d'essai est rendue accessible au public en 1979. Toutefois, le réseau demeure impopulaire et cesse d’être financé quelques années plus tard.
Les universités se connectent rapidement à Internet. C’est d’ailleurs un étudiant de McGill, Alan Emtage, qui crée le premier moteur de recherche, Archie, en 1989. À l’aide de mots-clés, Archie facilite les recherches en indexant le contenu des serveurs Internet de partage de fichiers.
Le premier navigateur Web fait son entrée en 1990. Sa popularité et son nombre d’utilisateurs augmentent en deuxième moitié des années 1990, en raison, surtout, de l’arrivée de navigateurs graphiques comme Mosaic et Netscape. Dès lors, des détaillants traditionnels comme Zellers et Sears créent des boutiques virtuelles, des collèges offrent des cours en ligne et CBC Radio commence à offrir le téléchargement de ses émissions radio. En 1996, la libraire Cathy Waters, originaire de Victoria en Colombie-Britannique, lance un site Web pour l’aider à trouver des livres moins connus pour ses clients. Nommé Advanced Book Exchange (échange de livres avancé), le service survit à l’éclatement de la bulle technologique de l’an 2000. Il appartient maintenant à l’entreprise américaine Amazon, sous le nom de AbeBooks.
Dès l’apparition du Web, les utilisateurs sont en mesure de téléverser du contenu sous la forme de pages ou de sites Web complets. Au début des années 2000, les nouvelles technologies simplifient encore plus le processus d’ajout de contenu, et ce, même pour les sites qui n’appartiennent pas aux utilisateurs. Alors connus sous le nom de « Web 2.0 », ces sites Web comprennent les réseaux sociaux, les blogues, les wikis et les sites de partage de contenu comme Flickr (un service d’hébergement d’images fondé à Vancouver).
Tous les sites Web sont codés en langage de balisage hypertexte (HTML). Plusieurs autres langages de programmation sont utilisés pour différents éléments dynamiques (changeants ou interactifs) des sites Web. Un exemple populaire est Java, créé en 1995 par le Calgarien James Gosling, ou encore PHP, créé par Rasmus Lerdorf, diplômé de l’Université de Waterloo. En 2020, on estime que 78,9 % des sites Web utilisent PHP.
Croissance d’Internet au Canada
La croissance d’Internet est exponentielle et difficile à prévoir.
De 1983 à 2019, l’utilisation de bande passante augmente en moyenne de 50 % par année. À ses débuts, au milieu des années 1990, la diffusion en continu offre une image pixélisée et requiert un logiciel spécial. Fin 1999, le site Web canadien iCraveTV offre des diffusions en continu (illégales et à faible résolution) de différentes chaînes de télévision. La diffusion en continu de vidéos est maintenant très répandue : en 2019, 67 % des Canadiens disent être abonnés à un service comme Netflix. La même année, les plateformes vidéo représentent 60,6 % du trafic sur Internet.
Bon nombre des sites Web créés au Canada ont un nom de domaine .ca. Le nombre de ces adresses Web dépasse les 3 millions en décembre 2020.
Possibilités et défis
Internet a rendu l’information plus accessible que jamais auparavant. Toutefois, il n’a pas été bénéfique à tous les Canadiens de manière équivalente, et ses avantages s’accompagnent de certains risques. (Voir aussi L’informatique et la société canadienne.)
Accès inégal
Il existe des écarts en matière d’accès à Internet, ce que l’on appelle un « fossé numérique ». En 2018, Statistique Canada constate que 1,2 % des ménages avec des enfants n’ont pas accès à Internet. Parmi les familles aux revenus les plus faibles, ce nombre grimpe jusqu’à 4,2 %. Les fournisseurs de services mobiles au Canada facturent parmi les prix les plus élevés au monde. Des fournisseurs de services Internet à but non lucratif situés à Vancouver, à Toronto, à Ottawa et à Halifax offrent donc des solutions de rechange moins coûteuses depuis le début des années 1990.
Les fournisseurs de services Internet du secteur privé n’ont pas construit d’infrastructures dans les régions rurales et éloignées du Canada. Ainsi, l’accès à Internet peut y être plus coûteux et plus lent que dans les régions urbaines. Plusieurs programmes ont cependant été créés pour réduire cet écart. Par exemple, un partenariat public-privé au Nouveau-Brunswick vise, d’ici 2024, à offrir à 73 000 ménages une connexion haute vitesse par câble à fibres optiques ou par voie satellite. Le Fonds pour la large bande universelle du gouvernement fédéral vise quant à lui offrir une connexion à 98 % des Canadiens d’ici 2026 et souhaite atteindre 100 % d’ici 2030.
Données et vie privée
L’intelligence artificielle (IA) offre de nouveaux outils et connaissances grâce à de grandes quantités de données (mégadonnées). Toutefois, elle présente aussi certains enjeux, comme le risque que les algorithmes utilisent des données qui reflètent des biais humains. Par exemple, des études menées sur plusieurs logiciels de reconnaissance faciale utilisés par la police démontrent que le taux d’erreur est plus important lors de la reconnaissance des visages des personnes de couleur.
Des inquiétudes quant à la vie privée sont également soulevées. Les réseaux sociaux et bien d’autres sites demandent le consentement des utilisateurs pour recueillir leurs renseignements personnels (même si ce n’est pas toujours évident pour l’utilisateur). Les sites Web utilisent ensuite ces données pour le ciblage publicitaire.
Économie numérique
En 2017, l’économie numérique représente 5,5 % de l’économie du Canada. Les entreprises, exploitant un nouveau potentiel, ont pu créer un lien direct avec leurs clients grâce à Internet. Ce faisant, beaucoup d’entre elles se sont détournées des intermédiaires comme les boutiques ayant pignon sur rue et les services sur place. Certaines professions, comme celle des libraires, en subissent les conséquences. L’économie numérique a aussi contribué à l’émergence des « petits boulots » instables (comme les chauffeurs pour les applications de covoiturage), qui paient les gens une tâche à la fois, et non avec un salaire fixe et des avantages sociaux.
Effets sur l’environnement
Les appareils connectés à Internet ont de grands effets sur le climat. Pour alimenter ces appareils et refroidir les centres de données du monde entier, des quantités immenses d’énergie sont nécessaires, ce qui sollicite énormément les sources d’énergie renouvelable et contribue à l’émission de dérivés de combustibles fossiles. (Voir Changement climatique).
Mésinformation
Des personnes et des groupes utilisent Internet pour diffuser de fausses informations. Qu’il s’agisse d’erreurs mineures ou de campagnes visant à duper intentionnellement les gens, la propagation du phénomène a de graves conséquences pour la société. (Voir Mésinformation au Canada; Désinformation au Canada.)
Santé mentale
Les réseaux sociaux aident les gens à garder le contact, à retrouver des amis perdus et à faire de nouvelles rencontres. Il existe des espaces en ligne pour tous les types d’intérêts, aussi précis soient-ils, où les membres peuvent discuter et débattre. Toutefois, plus les utilisateurs restent longtemps sur une plateforme de médias sociaux, plus celle-ci génère de revenus publicitaires. La recherche de mentions « J’aime », le défilement infini et le contenu personnalisé peuvent rendre le tout addictif. Certaines personnes s’en trouvent donc isolées et réduisent leurs interactions en face à face. Les utilisateurs présentent également une image idéalisée de leur vie, ce qui déforme les attentes des autres par rapport à la réalité.