Jamie Lee Hamilton, activiste communautaire et politicienne (née le 20 septembre 1955 à Vancouver, en Colombie-Britannique; décédée le 23 décembre 2019 à Vancouver, en Colombie-Britannique). Jamie Lee Hamilton consacre la majorité de sa carrière à militer pour les travailleurs du sexe, la communauté transgenre et les femmes et filles autochtones disparues et assassinées. Elle est reconnue comme la première personne transgenre à se porter candidate à des élections au Canada. (Voir aussi Culture queer.)
Jeunesse et transition
La mère de Jamie Lee Hamilton, Alice, est une membre bien connue de la communauté autochtone de Vancouver. Originaire de la bande de Rocky Boy, au Montana, elle fonde le centre d’amitié autochtone de Vancouver en 1954. (Voir aussi Centres d’amitié.) De son côté, le père de Jamie Lee Hamilton, Ralph, est un descendant irlandais de l’État de Washington. Ensemble, les deux parents militent pour la justice sociale dans le quartier Downtown Eastside de Vancouver.
Jamie Jamilton sait dès son jeune âge que son identité de genre ne correspond pas à son sexe biologique. Victime d’intimidation à l’école secondaire, elle décide finalement d’abandonner l’école. À 16 ans, elle quitte la maison et commence à travailler dans l’industrie du sexe. L’adolescente travaille ainsi dans les rues pendant trois ans.
On dit de Jamie Lee Hamilton qu’elle a été la première jeune canadienne à être traitée pour un trouble de l’identité de genre. Elle entreprend sa transition en 1969, qu’elle termine par une chirurgie de confirmation de genre en 1983. (Voir aussi Sur la route de l’inclusion : le système de santé canadien et les transgenres.)
Le saviez-vous?
Jamie Lee Hamilton a participé au premier défilé de la fierté de Vancouver et a été élue Ms. Gay Vancouver en 1991. (Voir aussi Célébration de la fierté au Canada.)
Militantisme pour le transgenrisme et le travail du sexe
En 1996, Jamie Lee Hamilton devient la première personne ouvertement transgenre à se présenter à des élections au Canada. Elle se porte alors candidate pour un poste de conseillère municipale à Vancouver, initialement avec la Coalition of Progressive Electors (coalition des électeurs progressistes), puis comme candidate indépendante. Elle ne réussit toutefois pas à remporter de siège.
En 1997, elle ouvre un espace sécuritaire pour les travailleurs du sexe de Vancouver, nommé Grandma’s House (« la maison de grand-maman »), où l’on offre des repas et des soins infirmiers. En 2000, la police de Vancouver ferme l’établissement, alléguant que Jamie Lee Hamilton y exploite une « maison de débauche ». Les accusations seront ultérieurement suspendues.
En 2000, Jamie Lee Hamilton et des activistes de Montréal et de Toronto reçoivent une bourse de 30 000 $ de Santé Canada pour étudier le VIH (voir Sida) chez les travailleurs du sexe transgenres et transsexuels. En 2006, la militante est invitée à présenter un exposé devant le sous-comité parlementaire sur la sollicitation. Jamie Lee Hamilton agit également à titre de directrice de la Vancouver Pride Society (société de la fierté de Vancouver) et de la Vancouver Native Cultural Society (société culturelle autochtone de Vancouver).
En 2016, Jamie Lee Hamilton et la professeure de sociologie Becki Ross créent le premier monument commémoratif pour les travailleurs du sexe au Canada, qui rend hommage à ceux et celles qui ont été expulsés du quartier West End de Vancouver dans les années 1980. Le duo se partage également en 2019 le Prix des praticiens Angus Reid/de sociologie appliquée, décerné par la Société canadienne de sociologie, en reconnaissance de la contribution de Jamie Lee Hamilton aux connaissances sur l’histoire des travailleurs du sexe expulsés du quartier West End.
Le saviez-vous?
Jamie Lee Hamilton s’engage activement dans la protection des parcs urbains de Vancouver. Elle se présente comme candidate indépendante pour le conseil d’administration des parcs de Vancouver en 2008.
Femmes et filles autochtones disparues et assassinées
À la fin des années 1990, Jamie Lee Hamilton dépose 67 paires de talons hauts devant l’hôtel de ville de Vancouver, en guise de protestation contre la disparition et l’assassinat des femmes et des filles autochtones dans le quartier Downtown Eastside de la ville. À l’époque, on considère comme insuffisants les efforts consacrés par la police aux enquêtes sur de tels événements. Jamie Lee Hamilton est l’une des premières personnes à évoquer la possibilité d’un tueur en série ciblant les travailleuses du sexe et les femmes autochtones dans le secteur est de la ville.
En 2002, Robert Pickton est mis en état d’arrestation lorsqu’on découvre l’ADN de plus de 30 personnes différentes sur sa ferme porcine de Port Coquitlam. On conclut ensuite que l’homme ciblait effectivement des travailleuses du sexe et des femmes autochtones rencontrées dans le quartier Downtown Eastside. Jamie Lee Hamilton poursuit par la suite son militantisme en faveur d’enquêtes plus approfondies sur la disparition et l’assassinat des femmes et des filles autochtones.