Marc Garneau, C.C., astronaute, officier, ingénieur, politicien (né le 23 février 1949 à Québec au Québec; décédé le 4 juin 2025 à Montréal au Québec). Marc Garneau s’est démarqué dans trois domaines distincts. En tant qu’officier de marine pour les Forces armées canadiennes, il a passé dix ans comme ingénieur des systèmes de combat. En 1984, Marc Garneau est devenu le premier astronaute canadien à aller dans l’espace et, de 2001 à 2005, il a été le président de l’Agence spatiale canadienne (ASC). En tant que politicien fédéral, il a été chef parlementaire libéral, ministre des Transports et ministre des Affaires étrangères.

Éducation
Marc Garneau va à l’école primaire et à l’école secondaire à Québec et à Saint-Jean-sur-Richelieu au Québec. Il poursuit ses études au Collège militaire royal du Canada (CMR) de Kingston en Ontario, où il obtient un baccalauréat ès sciences en génie physique en 1970. Il étudie ensuite au Imperial College of Science and Technology de Londres en Angleterre, où il obtient un doctorat en génie électrique en 1973. De 1982 à 1983, Marc Garneau étudie au Collège d’état-major et de commandement des Forces canadiennes à Toronto (voir Forces armées canadiennes).
Officier de marine
À titre d’officier de la marine dans les Forces armées canadiennes, Marc Garneau occupe les fonctions d’ingénieur des systèmes de combat pendant dix ans, période durant laquelle il conçoit un simulateur permettant aux officiers de s’entrainer à l’utilisation des systèmes de missiles des destroyers de la classe Tribal. Il collabore également à la mise au point d’une cible remorquée par avion servant à évaluer la précision de tir de l’artillerie navale. Promu au grade de commandant en 1982, Marc Garneau est muté à Ottawa, où il devient reconnu comme une autorité en conception d’équipements et de systèmes électroniques de combat. Il est promu au rang de capitaine en 1986.
Premier Canadien dans l’espace
En décembre 1983, Marc Garneau est sélectionné pour faire partie du premier groupe d’astronautes canadiens, composé de six membres. Il est alors détaché du ministère de la Défense nationale pour entamer sa formation en astronautique. Quelques mois plus tard, il est choisi pour participer à la mission STS-41G de la navette américaine Challenger, en tant que spécialiste des charges utiles (du 5 au 13 octobre 1984). Il s’entraine avec l’astronaute de relève, le docteur Robert Thirsk, pour cette mission qui comporte des expériences conçues par cinq chercheurs canadiens. Au cours de cette mission, Marc Garneau teste pour la première fois le système de vision spatiale conçu pour donner des yeux au Canadarm, le bras spatial canadien de la navette.

NASA et CSA
En 1989, Marc Garneau quitte la marine pour se consacrer entièrement à sa carrière d’astronaute. Il devient directeur adjoint du Programme des astronautes canadiens de 1989 à 1992 et, à ce titre, il assure un soutien technique et programmatique à la préparation d’expériences pour les futures missions canadiennes. (Voir aussi Agence spatiale canadienne.)
En juillet 1992, Marc Garneau est sélectionné par la NASA pour suivre un entrainement astronautique comme spécialiste de mission au Johnson Space Center à Houston au Texas. Après une année d’entrainement rigoureux, il est qualifié pour commander les systèmes de l’orbiteur, dont le Canadarm, qui est souvent utilisé pour déployer et récupérer des charges utiles en orbite. Il est également formé pour les activités extravéhiculaires (EVA).
Alors qu’il est à la NASA, Marc Garneau est affecté aux fonctions de CAPCOM (communication vocale avec l’équipage de la navette). Il devient ainsi le premier astronaute non américain à communiquer avec l’équipage de la navette à partir du centre de contrôle de la mission. Vétéran avec trois missions à son actif (STS-41G à bord de Challenger en 1984; STS-77 à bord du Endeavour en 1996; et STS-97 également à bord du Endeavour en 2000), Marc Garneau cumule plus de 677 heures dans l’espace. Durant le vol de STS-77, en tant que spécialiste de mission, il participe à l’expérience principale de la mission, le four commercial à zone flottante, et il récupère le satellite Spartan de son orbite à l’aide du Canadarm. Il effectue également trois expériences pour l’unité aquatique de recherche du Canada et deux expériences conçues par des étudiants canadiens. La mission STS-97 est la quatrième mission américaine visant à construire la Station spatiale internationale (SSI). Un des buts de cette mission est de livrer les premiers réseaux solaires américains, ce qui comprend le transport et l’assemblage des panneaux solaires et des batteries dans l’espace.

En février 2001, Marc Garneau est nommé premier vice-président de l’Agence spatiale canadienne, et en novembre de la même année, il en devient le président. Il démissionne de ce poste le 28 novembre 2005 afin de se présenter comme candidat aux élections fédérales (voir Gouvernement fédéral).
Chancelier
En 2003, Marc Garneau est nommé chancelier de l’Université Carleton. Il occupe ce poste jusqu’en 2008, lorsqu’il est élu député.
Carrière politique
Lors des élections fédérales de 2006, Marc Garneau est le candidat libéral de la circonscription Vaudreuil−Soulanges dans l’ouest du Québec, mais il est battu par Meili Faille du Bloc Québécois. En 2008, il est élu dans la circonscription Westmount−Ville‑Marie de Montréal, avec plus de 9000 votes. Marc Garneau devient l’un des principaux députés du caucus québécois de Michael Ignatieff. Lors des élections de 2011, les libéraux sont réduits à 34 sièges à la Chambre des communes, ce qui représente le pire résultat jamais obtenu par ce parti. Bien que Michael Ignatieff perde sa circonscription (et qu’il démissionne ensuite de son poste de chef du parti), Marc Garneau conserve son siège. Il devient le leader parlementaire libéral, responsable des tactiques et des stratégies de son parti à la Chambre des communes.
En 2012, Marc Garneau quitte le poste de leader parlementaire pour se lancer dans la course à la chefferie du Parti libéral. Cependant, il se retire de la course en mars 2013, soit un mois avant le congrès, affirmant qu’il n’a aucune chance contre Justin Trudeau, qui s’avère le vainqueur final. Marc Garneau est réélu au Parlement pour représenter la circonscription Notre-Dame-de-Grâce–Westmount lors des élections de 2015, au cours desquelles les libéraux remportent la majorité. Peu de temps après, il est nommé ministre des Transports du Cabinet de Justin Trudeau, un poste qu’il occupe du 4 novembre 2015 au 11 janvier 2021. Il est également ministre des Affaires étrangères du 12 janvier 2021 au 26 octobre 2021.
Le 8 mars 2023, après une carrière politique de 15 ans, Marc Garneau annonce sa retraite de la vie politique.
Publications
En 2024, Marc Garneau publie son autobiographie intitulée Le plus extraordinaire des voyages.
Vie personnelle
Marc Garneau meurt le 4 juin 2025. Il semblerait qu’il ait reçu un diagnostic de cancer plus tôt dans l’année. Suite à l’annonce de son décès, les députés observent une minute de silence à la Chambre des communes.
Prix et distinctions
En 2003, Marc Garneau figure sur un timbre célébrant les astronautes canadiens (voir Société canadienne des postes). En plus de cet honneur, Marc Garneau reçoit les prix et distinctions suivants :
- Officier, Ordre du Canada (1984)
- Médaille pour service exceptionnel, NASA (1997)
- Médaille du jubilé d’or de la reine Elizabeth II (2002)
- Doctorat honorifique en sciences, Université York (2002)
- Compagnon, Ordre du Canada (2003)
- Doctorat honorifique en droit, Université Concordia (2004)
- Doctorat honorifique en sciences, Université McMaster (2005)
- Médaille d’or, Conseil canadien des ingénieurs (2006)
- Intronisé, Canadian Aviation Hall of Fame (2008)
- Médaille du jubilé de diamant de la reine Elizabeth II (2012)