Roberta Lynn Bondar, C.C., O. Ont., MSRC, astronaute, neurologue, médecin, éducatrice, photographe (née le 4 décembre 1945 à Sault Ste. Marie en Ontario). Roberta Bondar est devenue la première femme canadienne et la deuxième citoyenne canadienne à aller dans l’espace lorsqu’elle s’est envolée à bord de la navette spatiale américaine Discovery en 1992. Médecin spécialiste du système nerveux, Roberta Bondar est une pionnière en recherche médicale spatiale. Elle est également une photographe de la nature dont les œuvres ont été publiées et exposées. Elle a mis sur pied la Roberta Bondar Foundation afin d’éduquer les gens sur la protection de l’environnement par l’entremise de l’art, et elle est l’une des directrices de l’organisme.

Jeunesse et éducation
Roberta Bondar est la deuxième fille d’Edward et de Mildred Bondar. Edward travaille comme chef de bureau pour la Public Utilities Commission de Sault Ste. Marie, tandis que Mildred enseigne le commerce et les affaires. La fille aînée du couple, Barbara, voit le jour en 1944, un an avant Roberta.
Enfant, Roberta Bondar s’intéresse à l’espace : « Quand j’avais huit ans, être astronaute était la chose la plus excitante que je pouvais imaginer. » On lui offre un appareil photo lorsqu’elle est jeune ce qui éveille son intérêt pour la photographie. Elle s’implique dans les sports, dans les Guides, et au YMCA, ainsi que dans des groupes confessionnels.
Roberta Bondar est également très intéressée par les sciences; son père lui construit un laboratoire dans leur sous-sol afin qu’elle puisse y faire des expériences. Elle est chef de l’équipe scientifique de son école secondaire (Sir James Dunn Collegiate and Vocational School) et elle reçoit une mention honorable à l’Expo-sciences pancanadienne alors qu’elle est en 13e année. Roberta Bondar passe ses étés à travailler comme chercheure scientifique pour le ministère des Pêches et des Forêts du Canada à Sault Ste. Marie. Bien que le conseiller en orientation de son école secondaire tente de la dissuader d’étudier en science à l’université estimant que c’est une matière qui ne convient pas aux filles, Roberta Bondar persévère.
Roberta Bondar fréquente l’Université de Guelph où elle obtient son baccalauréat ès sciences en zoologie et en agriculture en 1968. Durant cette période, elle obtient également son brevet de pilote. Elle poursuit ses études et obtient une maîtrise ès science en pathologie expérimentale à l’Université Western en 1971, puis un doctorat en neuroscience à l’Université de Toronto en 1974. En 1977, elle obtient son doctorat de médecine à l’Université McMaster.
Carrière médicale
Roberta Bondar travaille à titre de chercheure en sciences cliniques et en tant que neurologue, un médecin spécialiste du système nerveux. Elle fait des études postdoctorales à l’Hôpital général de Toronto, à l’Université Western, au Tufts New England Medical Center à Boston, à l’unité de neuroscience Playfair de l’Hôpital Toronto Western et au Pacific Vascular Institute à Seattle. Elle est admise à titre d’associée du Collège royal des médecins en 1981 en neurologie. Roberta Bondar est également professeure adjointe de médecine (en neurologie) à l’Université McMaster de 1982 à 1984.
Elle est aussi membre du Conseil du premier ministre de l’Ontario sur les sciences et la technologie, à titre de médecin légiste de l’aviation civile et de membre de l’équipe scientifique au Sunnybrook Health Sciences Centre à Toronto.
Première astronaute canadienne
En 1983, le Conseil national de recherches du Canada met sur pied le Programme des astronautes canadiens (qui fait maintenant partie de l’Agence spatiale canadienne) afin de recruter les premiers astronautes du Canada. Roberta Bondar soumet sa candidature immédiatement. Au terme de six mois d’entrevues et de tests, elle devient l’un des six Canadiens admis dans le programme (voir Astronautes canadiens). Ses recherches et son travail clinique sur le système nerveux sont d’une pertinence immédiate pour les expérimentations planifiées dans le cadre du premier vol spatial canadien.
Le saviez-vous?
Près de 4300 personnes ont posé leur candidature pour participer au Programme des astronautes canadiens en 1983. Seulement 11 % des candidats étaient des femmes, selon Joan Dixon, biographe de Roberta Bondar.
En février 1984, Roberta Bondar déménage à Ottawa et commence son entraînement d’astronaute qui la mène éventuellement à la NASA, à Houston au Texas. Alors qu’elle participe toujours au programme des astronautes, elle continue de travailler dans des universités canadiennes et dans des hôpitaux. Rapidement, Roberta Bondar joue un rôle important dans l’industrie spatiale canadienne. En 1985, elle est nommée présidente du sous-comité parlementaire d’étude des sciences de la vie pour la station spatiale. En 1984, Marc Garneau devient le premier Canadien à aller dans l’espace. L’occasion de Roberta Bondar se présente éventuellement.
Au début de 1990, Roberta Bondar est nommée principale spécialiste de charge utile pour la première mission du Laboratoire international de microgravité (IML-1). Les spécialistes de charge utile sont des membres experts de l’équipage responsables de la réalisation de la mission. Dans le cas de Roberta Bondar, la mission prévoit des expérimentations en sciences de la vie et sur les matériaux. Elle travaille de concert avec des scientifiques de seize pays afin de développer les expériences qu’elle effectuera dans l’espace. Le décollage est d’abord prévu pour décembre 1990, mais il est retardé à plusieurs reprises. L’entraînement pour la mission inclut la préparation aux conséquences physiques du voyage dans l’espace, la pratique des expérimentations prévues et la répétition des procédures d’urgence et d’évacuation.
Mission STS-42
Le 22 janvier 1992, Roberta Bondar devient la première femme canadienne, la deuxième citoyenne canadienne et la première neurologue à voyager dans l’espace. Elle s’envole à bord de la navette spatiale Discovery. Elle est la seule canadienne et la seule femme des sept membres de la mission STS-242 de la NASA. La mission doit initialement durer dix jours, mais les changements de navettes en raison de réparations la raccourcissent à sept jours. Au sixième jour après le décollage, il reste assez de carburant pour prolonger la mission à huit jours.
Les spécialistes de charge utile de IML-1 commencent à travailler trois heures après le décollage et doivent faire des quarts de travail de douze heures pour compléter les expérimentations à temps. Pendant la mission, Roberta Bondar et les autres astronautes effectuent plus de 40 expérimentations dans le Spacelab et sur le pont intermédiaire afin de découvrir des moyens permettant aux futurs astronautes d’entreprendre des voyages plus longs. Il faut des années pour analyser les données recueillies dans le cadre de ces expérimentations faites à bord. L’équipe est également formée pour prendre des photos de la Terre depuis l’espace, une tâche qui plaît particulièrement à Roberta Bondar en raison de son intérêt pour la photographie.
Le saviez-vous?
Les astronautes pouvaient apporter des objets personnels dans la navette. Roberta Bondar a choisi d’apporter une boîte de biscuits des Guides et des bonbons à l’érable.
Le fait d’être dans l’espace avec une faible gravité signifie que les astronautes doivent s’adapter à des changements dans leur corps. En apesanteur, la colonne vertébrale des astronautes peut allonger de deux à quatre centimètres, ce qui peut occasionner des douleurs au dos pour certains. Roberta Bondar affirme qu’elle n’avait pas besoin de porter ses lunettes dans l’espace, probablement en raison de l’effet de la microgravité sur les fluides oculaires. C’est un coup de chance, car en début de mission, ses lunettes flottent quelque part et elle les perd.
Après 129 orbites autour de la terre, Discovery atterrit en Californie le 30 janvier 1992. Les astronautes subissent une batterie de tests pour comparer la façon dont leur corps répond aux conditions dans l’espace comparativement à celles sur Terre.
Roberta Bondar quitte l’Agence spatiale canadienne le 4 septembre 1992. Elle poursuit ses recherches en médecine spatiale et elle supervise les équipes de recherche de la NASA qui étudient les données recueillies pendant les vols spatiaux pour les appliquer à la médecine pratiquée sur Terre.
Carrière après l’espace
Après avoir pris sa retraite de l’Agence spatiale canadienne, Roberta Bondar étudie la photographie professionnelle de la nature à la Brooks Institute of Photography en Californie. En 1994, elle publie Touching the Earth, une chronique visuelle et écrite de son expérience dans l’espace. L’année suivante, elle publie On the Shuttle: Eight Days in Space, un livre pour enfants coécrit avec sa sœur Barbara. Roberta Bondar compte à son actif plusieurs expositions de photos nationales et internationales, et elle publie trois autres livres de photographies, dont Passionate Vision (2000) qui documente les parcs nationaux du Canada.
En 2003, Roberta Bondar est nommée chancelière de l’Université Trent, un mandat qu’elle occupe durant deux mandats, jusqu’en 2009. Cette année-là, elle met sur pied la Roberta Bondar Foundation, un organisme à but non lucratif qui vise à éduquer les gens sur la protection de l’environnement par l’entremise de l’art (voir Mouvements écologistes au Canada). Roberta Bondar fait don de nombreuses photographies à l’exposition de la fondation et à des collections d’apprentissage. L’organisme travaille à l’intersection de deux des plus grands intérêts de Roberta Bondar : la science et la photographie. Elle continue de siéger à son conseil d’administration.
Prix et distinctions
Les réalisations de Roberta Bondar lui valent de nombreuses reconnaissances à l’échelle nationale et internationale. Au Canada, on trouve des écoles, des centres de ressources, des gymnases et des bourses nommés en son honneur. Elle est nommée à des postes honoraires dans des dizaines d’organismes et elle est membre d’une variété d’associations. Roberta Bondar figure sur un timbre-poste canadien dans le cadre d’une série sur les astronautes canadiens. En plus de ces hommages, elle reçoit de nombreuses autres distinctions tout au long de sa carrière :
- Associée, Collège royal des médecins du Canada (1981)
- Corécipiendaire, Prix F.W. (Casey) Baldwin, Institut spatial et aéronautique canadien (1985)
- Membre honoraire à vie, Fédération canadienne des femmes diplômées des universités (1985)
- Membre honoraire à vie, Guides du Canada (1986)
- Doctorat honorifique en droit, Université Mount Allison (1989)
- Docteure en lettres humaines, Université Mount Saint Vincent (1990)
- Doctorat honorifique en science, Université de Guelph (1990)
- Collaboratrice émérite, Université Ryerson (1990)
- Doctorat honorifique en science, Université Lakehead (1991)
- Doctorat honorifique en science, Algoma College, Université Laurentienne (1991)
- Membre honoraire, Fédération des femmes médecins du Canada (1991)
- Doctorat honorifique en science, Université McGill (1992)
- Doctorat honorifique en science, Université McMaster (1992)
- Doctorat honorifique en science, Université St. Mary’s (1992)
- Doctorat honorifique en droit, Université de Calgary (1992)
- Doctorat, Université d’Ottawa (1992)
- Doctorat honorifique en droit, Université de Regina (1992)
- Doctorat honorifique en science, Université de Toronto (1992)
- Doctorat honorifique en science, Université York (1992)
- Officier, Ordre du Canada (1992)
- Récipiendaire, NASA Space Medal (1992)
- Prix Strughold, American Space Medicine Association (1992)
- Membre honoraire à vie, Zonta International (1992)
- Doctorat honorifique en science, Université Carleton (1993)
- Doctorat honorifique en leadership stratégique, Wycliffe College, Université de Toronto (1993)
- Doctorat honorifique en science, Royal Roads Military College (1993)
- Doctorat honorifique en science, Memorial University of Newfoundland (1993)
- Doctorat honorifique en science, Université Laval (1993)
- Membre, Ordre de l’Ontario (1993)
- Doctorat honorifique en science, Université de Montréal (1994)
- Doctorat honorifique en science, Université de l’Île-du-Prince-Édouard (1994)
- Doctorat honorifique en science, Université Western (1995)
- Doctorat honorifique, Université Niagara (1997)
- Intronisée, Temple de la renommée médicale canadienne (1998)
- Membre, Société royale du Canada, Académie des sciences (1999)
- Doctorat honorifique, Université de Winnipeg (2001)
- Doctorat honorifique en science, Université Old Dominion (2001)
- Médaille du jubilé d’or de la reine Elizabeth II (2002)
- Intronisée, Allée des célébrités canadiennes (2011)
- Doctorat honorifique en droit, Université Brock (2015)
- Doctorat honorifique en lettres, Université du Cap-Breton (2017)
- Compagnon, Ordre du Canada (2018)
- Prix Dr. Stephen Blizzard Trailblazer de l’École de médecine et de dentisterie Schulich, Université Western