Les tabanidés, aussi appelés mouches à cheval et mouches à chevreuil, sont des insectes de la famille des Tabanidae. Ils sont reconnus pour leurs piqûres douloureuses et pour leurs comportements alimentaires incessants. Quelque 4 300 espèces sont répertoriées dans le monde, dont 144 au Canada. Parmi les plus courantes au Canada figurent le taon endeuillé ou la mouche à cheval (Tabanus atratus) et le taon excité ou la mouche à chevreuil (Chrysops excitans). Bien qu’ils soient considérés comme étant une nuisance, les tabanidés jouent un rôle crucial dans l’écosystème en tant que pollinisateurs et source alimentaire importante pour d’autres animaux.

Description
Les tabanidés sont des mouches au corps robuste dont la longueur varie de 5 à 27 mm, les mouches à chevreuil étant généralement plus petites que les mouches à cheval. Elles ont un corps très résistant et peuvent survivre à plusieurs tentatives d’écrasement. Elles ont de très grands yeux qui présentent souvent des motifs et des couleurs caractéristiques telles que le vert, le bleu ou le violet. Les mouches à chevreuil se distinguent généralement des mouches à cheval par leur taille plus petite, et par leurs ailes qui possèdent habituellement une bande sombre qui n’est pas présente chez les mouches à cheval.
Les œufs des tabanidés sont longs et fins et sont pondus en grappes denses sur la végétation ou sur d’autres surfaces. Ces œufs sont blancs au moment de la ponte et deviennent noirs en durcissant, ressemblant à des « taches de goudron » sombres sur les plantes. Les larves des tabanidés sont longues et cylindriques, avec des segments distincts séparés par des anneaux bosselés appelés « pseudopodes ».
Le saviez-vous?
La plus grande espèce de mouche à cheval présente au Canada est également la plus grande espèce de mouche à cheval au monde, Tabanus americanus. Elle peut atteindre une longueur de 27 mm. On la trouve uniquement dans une petite région du sud de l’Ontario et NatureServe la considère comme étant « en danger critique » au Canada.
Piqûre
Les femelles sont dotées d’un rostre (de pièces buccales) adapté pour couper. Elles l’utilisent pour piquer des humains, du bétail et des animaux sauvages afin de se nourrir de leur sang. Les tabanidés détectent les animaux à l’odeur et sont également attirés par les couleurs sombres, les surfaces brillantes, le dioxyde de carbone et le mouvement. Ils recourent à leur vision pour se poser sur leurs hôtes et peuvent parfois être confondus par des motifs tels que des rayures noires et blanches.
Leurs piqûres peuvent être très douloureuses et peuvent même provoquer une réaction allergique chez certaines personnes. En général, l’irritation et le gonflement causés par une piqûre s’estompent au bout d’une journée. De plus, les piqûres des tabanidés peuvent propager plusieurs maladies chez le bétail et les humains, comme la tularémie, l’anémie infectieuse des équidés et la filariose. Cependant, elles ne sont pas considérées comme des vecteurs importants de maladies pour les humains, car la transmission se produit généralement lorsque les mouches se déplacent entre différents animaux sur une courte période.
Chez le bétail, le stress et les blessures causés par les mouches piqueuses telles que les tabanidés entraînent une perte importante de la productivité des bovins et des vaches laitières, ce qui représente un coût économique non négligeable.

Répartition et habitat
Les tabanidés sont présents sur tous les continents, à l’exception de l’Antarctique. Au Canada, on les trouve dans toutes les provinces, sauf dans certaines îles du nord.
Comme la plupart des espèces de tabanidés ont besoin d’eau douce pour se reproduire, elles sont plus fréquentes autour des plans d’eau, des cours d’eau et des terres humides. Cependant, différentes espèces préfèrent différents habitats. Certaines préfèrent les forêts, tandis que d’autres sont plus communes dans les champs. Les tabanidés adultes sont généralement actifs pendant la journée et sont plus abondants au Canada de juin à août.
Reproduction et développement
Pour trouver un partenaire, de nombreuses espèces de tabanidés se livrent à un comportement appelé « sommitisme », au cours duquel les mâles se rassemblent au sommet de la plus haute colline d’une région pour attendre les femelles de leur espèce.
Comme toutes les mouches, les tabanidés subissent une métamorphose complète, passant par les stades d’œuf, de larve, de nymphe et d’adulte.
Après l’accouplement, la femelle pond généralement ses œufs en grappes denses sur la végétation ou sur d’autres surfaces près de l’eau ou d’un sol humide. Ces grappes peuvent contenir de 25 à 1 000 œufs, selon l’espèce, et éclosent au bout de 5 à 12 jours. Lorsque les œufs éclosent, les larves tombent dans l’eau ou sur le sol humide. Les tabanidés passent la majeure partie de leur vie sous leur forme larvaire, qui peut durer de quelques mois à plusieurs années, selon l’espèce et le climat. Au Canada, les tabanidés hivernent au stade larvaire, et certaines espèces du Grand Nord mettent 2 à 3 ans pour atteindre une taille suffisante pour se transformer en adultes.
Alimentation et prédation
Les tabanidés adultes, mâles et femelles, se nourrissent principalement de nectar et de pollen de plantes, ce qui en fait des pollinisateurs essentiels dans divers habitats. Les femelles complètent ce régime en piquant des vertébrés et en consommant leur sang, dont les nutriments favorisent le développement des œufs. Les larves de la plupart des espèces de tabanidés sont carnivores et se nourrissent de petits invertébrés, y compris d’autres larves de tabanidés, et même de petits vertébrés.
Les tabanidés ont de nombreux prédateurs naturels, ce qui en fait des sources alimentaires essentielles pour les poissons, les anoures, les oiseaux et les mammifères. D’autres insectes, comme les libellules et les guêpes, se nourrissent également de tabanidés.