George Leslie Scherer (source primaire) | l'Encyclopédie Canadienne

Project Mémoire

George Leslie Scherer (source primaire)

« J’ai tiré ma première balle la deuxième nuit juste après minuit. J’ai touché l’homme sur qui je tirais juste devant notre fil. Je n’oublierai jamais ce que j’ai ressenti ce soir-là, lorsque j’ai appuyé sur la gâchette, et je ne m’en étais toujours pas remis au moment d’écrire ceci. »

Pour le témoignage complet de M. Scherer, veuillez consulter en bas.

Prenez note que les sources primaires du Projet Mémoire abordent des témoignages personnels qui reflètent les interprétations de l'orateur. Les témoignages ne reflètent pas nécessairement les opinions du Projet Mémoire ou de Historica Canada.

Leslie Scherer (à gauche) et son ami Jack Murray à l’extérieur de leurs casernes. Lorsque Leslie a envoyé cette photo à sa famille, il a écrit à l’arrière qu’il n’aimait pas la façon dont sa langue sortait de sa bouche au moment de prendre la photo.
Leslie Scherer (à gauche) et son ami Jack Murray à l’extérieur de leurs casernes. Lorsque Leslie a envoyé cette photo à sa famille, il a écrit à l’arrière qu’il n’aimait pas la façon dont sa langue sortait de sa bouche au moment de prendre la photo.
Avec la permission de George Leslie Scherer
Leslie Scherer portant l’uniforme écossais du 48th Highlanders.
Leslie Scherer portant l’uniforme écossais du 48th Highlanders.
Avec la permission de Norman MacInnes
Carte postale montrant les troupes françaises avançant vers une nouvelle position dans le champ.
Carte postale montrant les troupes françaises avançant vers une nouvelle position dans le champ.
Avec la permission de George Leslie Scherer
Leslie (à gauche) et deux camarades à l’extérieur de leurs casernes.
Leslie (à gauche) et deux camarades à l’extérieur de leurs casernes.
Avec la permission de George Leslie Scherer
Lettre envoyée de Rome par Leslie le 17 novembre 1917 alors qu’il était en congé. Dans sa lettre à son amie Catherine, il s’excuse de ne pas avoir écrit plus tôt et fait l’éloge du Bristol Hotel, le meilleur hôtel en ville.
Lettre envoyée de Rome par Leslie le 17 novembre 1917 alors qu’il était en congé. Dans sa lettre à son amie Catherine, il s’excuse de ne pas avoir écrit plus tôt et fait l’éloge du Bristol Hotel, le meilleur hôtel en ville.
Avec la permission de George Leslie Scherer
Leslie (au milieu) et deux amis portant la tenue de combat.
Leslie (au milieu) et deux amis portant la tenue de combat.
Avec la permission de George Leslie Scherer
La transcription en français n'est pas disponible en ce moment. Veuillez consulter la transcription en anglais.

Transcription

Mon grand-père a quitté Ridgetown, Ontario, en janvier 1916, à l’âge de 19 ans afin de se joindre au 48th Highlanders of Canada. Voici quelques extraits de lettres qu’il écrivait à Catherine Crawford, qui est devenue ma grand-mère après la guerre.

Toronto, 14 janvier 1916

Lawrence et moi sommes donc allés dans l’armurerie la nuit dernière. Juste comme nous y arrivions, nous avons rencontré un officier du Highlander. Je lui ai dit que nous voulions rallier les rangs du 134e [bataillon] et il a dit : « Alors suivez-moi ». Alors il m’a regardé et a dit : « Combien mesures-tu? Nous ne pouvons pas accepter personne en bas de 5' 5" ». Je lui ai dit que je n’étais pas exactement assez grand, mais je lui ai montré une lettre qui m’avait été donnée par le colonel Donald disant que si un homme était particulièrement bien formé, il pourrait jouer avec les règles en sa faveur. « Bon, » a-t-il dit, « tu mérites certainement que l’on te considère, et tu me sembles assez bien formé ». Il m’a mesuré, et je faisais 5' 4 1/2", mais il m’a laissé mettre mes cheveux dans les airs et ils étaient juste assez longs pour atteindre 5' 5". Il a donc dit que cela suffirait si je pouvais passer l’examen…

Mais le pire coup m’a été donné un matin lorsque je suis allé me faire examiner. Lorsque je suis entré dans la pièce, un autre officier m’a dit : « Combien mesures-tu? » et j’ai répondu avec confiance « 5’ 5" ». Il n’a pas voulu compter mes cheveux, et avec mes souliers à talons plats, je mesurais à peine 5’ 3 1/4". « Tu vois! » il a dit « Je suis désolé, mais je ne peux pas te prendre. Tu es trop petit ». Mon cœur est descendu jusque dans mes talons, et j’ai pensé que c’était complètement foutu, mais je lui ai montré la lettre. L’officier m’a emmené pour rencontrer le commandant… il a fait quelques blagues à propos de la situation pendant un moment, mais a finalement dit qu’il me ferait mettre une paire de talons hauts et… il allait ajouter ma taille à celle de mon ami et qu’il allait diviser le tout en deux afin de remédier à mon manque. Nu-pieds, je mesure 5' 2 1/2"…

Rome, 28 novembre 1917

J’ai effectué mon premier voyage dans les tranchées à la crête de Vimy, et cette ligne remporte le grand prix en ce qui concerne la boue. J’ai tiré ma première balle la deuxième nuit juste après minuit. J’ai touché l’homme sur qui je tirais juste devant notre fil. Je n’oublierai jamais ce que j’ai ressenti ce soir-là, lorsque j’ai appuyé sur la gâchette, et je ne m’en étais toujours pas remis au moment d’écrire ceci. Le 27 février, les Allemands ont attaqué notre poste de mitrailleuses et c’est moi qui étais sentinelle. Il faisait incroyablement sombre ce soir-là. Bien sûr, il était trop tard pour que je puisse tirer du fusil… mais j’ai d’une façon ou d’une autre réussi à alarmer l’équipe, et nous les avons battus. Le plus drôle dans tout cela c’est que j’ai reçu plusieurs exemplaires du Daily Mail de la maison quelques semaines plus tard, et sur la première page, on racontait en détail ce qui s’était passé. Je pourrais parier que maman ne s’est jamais doutée que la sentinelle à propos de qui elle lisait était son petit Leslie.

La deuxième fois où je suis allé à Vimy était le 9 avril. C’était un grand jour pour les Canadiens, et c’est la première fois que j’ai vraiment pu frapper un Allemand.

Donc comme tu peux voir, cette année a été vraiment excitante, et je me considère extrêmement chanceux s’être encore ici.

Je te souhaite un joyeux Noël et une bonne année,

À toi pour toujours, Leslie

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