Simon Brault

Jeunesse et famille

Simon Brault est l’aîné de huit enfants. Son père est un artiste qui peine à vivre de son art. Simon Brault grandit dans le quartier ouvrier de Villeray, à Montréal. Malgré son amour pour les arts depuis toujours, son père, qui est peintre et céramiste mais qui travaille comme enseignant, a du mal à joindre les deux bouts. Simon Brault se souvient que son père travaillait toute la journée et peignait toute la nuit, ce qui le rendait parfois de mauvaise humeur. Le jeune Simon Brault en vient à associer l’art à la déception, à la frustration et à la pauvreté. Il confie un jour à La Presse qu’il a grandi en pensant que les artistes vivaient en conflit avec le monde et en souffraient.

Toutefois, Simon Brault a un meilleur exemple de réussite dans les arts en la personne de son oncle, le poète Jacques Brault. Jacques Brault publie 40 recueils de poésie entre 1966 et 2016. Pour Simon, le fait que son oncle soit reconnu pour son art prouve qu’il est possible de réussir dans le domaine des arts. Simon Brault écrit également de la poésie, mais il ne montre pas ses poèmes aux autres.

Éducation et débuts de carrière

À 20 ans, Simon Brault s’inscrit en droit. Il abandonne ses études après deux ans et demi pour suivre une formation en comptabilité. Il voyage également en Chine. Il revient chez lui sans le sou, nouvellement père et sans emploi. Comme il le raconte en entrevue, à l’époque, Montréal n’a pas encore la réputation d’être une métropole culturelle dynamique. Malgré cela, Simon Brault sait qu’il veut travailler dans le milieu culturel, même s’il ne sait pas trop où et comment y trouver sa place. Un jour, en feuilletant le journal, il tombe sur une petite annonce pour un poste de factotum (un commis qui s’occupe un peu de tout) à l’École nationale de théâtre.

Faits saillants de carrière

Simon Brault passe plus de trois décennies à l’École nationale. Il gravit les échelons, commençant de son premier poste très modeste en passant par le département de comptabilité, pour finalement devenir directeur de l’école en 1997. Durant cette période, Simon Brault gère la rénovation du Monument-National, un centre des arts de la scène historique et architecturalement important à Montréal qui sert de salle de spectacle principale pour l’École nationale de théâtre.

Simon Brault est l’un des membres fondateurs de Culture Montréal, ainsi que son président élu de 2002 à 2014. Culture Montréal est un groupe de défense indépendant et apolitique de la culture, ainsi qu’un conseil culturel régional pour la ville de Montréal. Simon Brault est également l’un des fondateurs des Journées de la culture, un organisme québécois qui organise un festival culturel de trois jours à l’échelle de la province avec des activités gratuites.

En 2004, Simon Brault est nommé vice-président du Conseil des arts du Canada. Il occupe ce poste jusqu’en 2014, année où il en devient le directeur général.

De 2007 à 2017, Simon Brault siège au comité directeur de l’organisme Montréal, métropole culturelle. Ce groupe réunit différents paliers de gouvernement et d’organismes gouvernementaux pour promouvoir Montréal comme pôle culturel international majeur et pour améliorer l’accès des Montréalais à la culture.

En août 2024, Simon Brault est nommé président du Festival de Lanaudière, un festival annuel de musique classique qui se déroule dans la région de Lanaudière au Québec.

Auteur

En 2009, Simon Brault publie son premier livre, Le facteur C : l’avenir passe par la culture. Immédiatement salué, le livre est traduit en anglais et publié sous le titre No Culture, No Future en 2010. L’ouvrage est décrit comme un manifeste pour la démocratisation de la culture. L’un des principaux arguments de Simon Brault est que les personnes qui aiment et estiment les arts ont la responsabilité de les partager avec la société dans son ensemble, et qu’une mentalité dominante d’exclusivité pour valoriser les arts est ultimement contre-productive, car les élites sociales ne sont pas assez puissantes pour protéger les arts par elles-mêmes. Simon Brault soutient qu’en rendant les arts plus accessibles à toutes les couches de la société, il devient beaucoup plus facile de les soutenir, surtout dans un pays comme le Canada où l’investissement public dans les arts est nécessaire. Simon Brault exprime également ouvertement la nécessité de mieux rémunérer les artistes canadiens et de mieux reconnaitre le rôle que jouent les arts dans notre société.

Autres activités

Lors du premier Sommet de la culture du G7 qui se tient en Italie en 2017, Simon Brault représente le Canada en tant qu’expert culturel.

En 2019, Simon Brault est élu président de la International Federation of Arts Councils and Culture Agencies (IFACCA). Il est le premier Canadien et le premier francophone à diriger cet organisme. La IFACCA est créée à la suite du premier Sommet mondial sur les arts et la culture, qui a lieu à Ottawa en 2000.

Prix et distinctions

Simon Brault est nommé Officier de l’Ordre du Canada, en 2005. Il est reconnu pour son engagement envers la promotion de la culture au Canada et pour son expertise en matière de politique culturelle. De plus, Simon Brault est reconnu pour ses nombreuses initiatives visant à élargir l’accès à la culture, notamment en tant que président de Culture Montréal, et pour son travail réussi de la restauration du Monument-National.

En 2011, Simon Brault est nommé officier de l’Ordre national du Québec pour sa vision et son leadership dans le domaine culturel, ainsi que pour les projets spécifiques qu’il dirige afin d’améliorer l’accès à la culture et de susciter l’intérêt pour celle-ci, à Montréal et au Québec.