Anderson Ruffin Abbott, médecin, chirurgien (né le 7 avril 1837 à Toronto, dans le Haut-Canada; décédé le 29 décembre 1913 à Toronto, en Ontario). Anderson Abbott est le premier Noir né au Canada à avoir obtenu un diplôme d’une école de médecine. Il a servi dans l’armée de l’Union en tant que chirurgien civil pendant la guerre de Sécession.
Jeunesse et famille
Anderson Abbott naît dans une famille aisée de Toronto, dans le Haut-Canada. Ses parents, Wilson Abbott et Ellen Toyer, tous deux libérés de l’asservissement, possèdent et administrent un magasin général à Mobile, en Alabama. Lorsque la ville promulgue une loi exigeant que toutes les personnes noires libres fournissent un document signé par deux hommes blancs garantissant leur bon comportement, Wilson Abbott refuse de s’y conformer. Prévenu que son magasin sera saccagé, il quitte Mobile avec sa femme et ses enfants. La famille séjourne un temps à La Nouvelle-Orléans et à New York, puis déménage à Toronto à 1835. Les Abbott acquièrent fortune et prestige dans leur pays d’adoption, achetant près de 50 propriétés dans la région de Toronto.
Éducation
Anderson Abbott fait ses études à la Buxton Mission School, une école racialement intégrée près de Chatham, au Canada-Ouest, et reconnue pour l’excellence de son enseignement. L’école fait partie de la colonie d’Elgin, un sanctuaire créé en 1849 pour accueillir les personnes ayant fui l’asservissement. Il étudie ensuite à la Toronto Academy, où il se révèle un élève brillant, puis au Oberlin College, en Ohio. En 1857, Anderson Abbott s’inscrit au Collège universitaire de Toronto pour étudier la chimie. En 1858, il entame des études à l’École de médecine de Toronto (ultérieurement affiliée à l’Université de Toronto). Il complète ensuite un stage supervisé auprès du Dr Alexander Augusta, un ami de la famille et un des leaders de la communauté noire de Toronto, qui possède une clinique de chirurgie et une pharmacie dans la ville. En 1861, Anderson Abbott reçoit son permis, devenant le premier Noir né au Canada à obtenir le titre de médecin.
Guerre civile américaine
Durant la guerre de Sécession, Anderson Abbott postule un poste d’aide-chirurgien dans l’armée de l’Union, mais sans succès. Toutefois, en juin 1863, il signe un contrat en tant que chirurgien civil et commence à travailler au Contraband Hospital (par la suite rebaptisé Freedmen’s Hospital) à Camp Barker, Washington, DC. L’hôpital soigne des soldats et des hommes libres noirs, et son personnel médical et infirmer est composé de Noirs, sous la direction d’Alexander Augusta, alors officier commissionné de l’armée de l’Union. Anderson Abbott travaille ensuite dans d’autres hôpitaux de Washington et devient bien connu dans la capitale. Avec Alexander Augusta, il occupe une fonction à la Maison-Blanche, où il rencontre le président Abraham Lincoln et son épouse. Anderson Abbott fait partie de l’équipe de médecins qui soignent le président mourant après l’attentat d’avril 1865.
Carrière médicale
En 1866, Anderson Abbott retourne au Canada. Il épouse Mary Ann Casey en 1871 et déménage à Chatham. Là, il est nommé coroner du comté de Kent. Il fait également la promotion des écoles intégrées. (Voir aussi Ségrégation scolaire des étudiants noirs au Canada.) En 1881, il installe sa pratique médicale à Dundas, en Ontario. Plus tard il déménage à Oakville, puis à Toronto. En 1894, il accepte un poste à Chicago, en Illinois, en tant que chirurgien en chef du Provident Hospital, un hôpital de formation pour le personnel infirmier noir; il devient surintendant médical de l’hôpital en 1896. Après être revenu à Toronto en 1897, il consacre ses dernières années à écrire sur l’histoire des noirs et d’autres sujets.
Patrimoine
En 2008, une plaque provinciale commémorant Anderson Abbott est dévoilée par la Fiducie du patrimoine ontarien et la Chatham-Kent Black Historical Society. En 2023, la Bibliothèque publique de Toronto et la Commission canadienne pour l’UNESCO annoncent que les archives d’Anderson Ruffin Abbott ont été ajoutées au Registre canadien de la mémoire du monde. Le registre préserve et favorise l’accès au patrimoine documentaire.