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Cherry Blossom (friandise)

La Cherry Blossom était une friandise canadienne qui a été fabriquée sans interruption de la fin du 19e siècle jusqu’en 2025. Cette friandise, vendue à l’unité dans une petite boite jaune canari, était classée dans la catégorie des cordials à la cerise, c’est-à-dire une cerise confite dans un liquide sucré. La Cherry Blossom elle-même était constituée d’une cerise au marasquin dans un sirop de cerise, le tout enrobé d’un mélange de chocolat au lait, de noix de coco et d’arachides. Bien que cette confiserie ait été décrite comme une « friandise très aimée », les consommateurs canadiens avaient des avis partagés à son égard, certains décrivant une relation « amour-haine » avec elle. Lorsque la compagnie Hershey a annoncé que la production de cette friandise serait arrêtée en 2025 et qu’elle serait retirée du marché, de nombreux Canadiens ont exprimé leur nostalgie pour cette friandise, et certains ont tenté d’en acheter autant que possible.

Une Cherry Blossom entourée de boites

Histoire

À l’origine, la Cherry Blossom est conçue par la Walter M. Lowney Company. Fondée à Boston au Massachusetts en 1883, cette compagnie porte le nom de son fondateur. À ses débuts, la compagnie Lowney fabrique diverses confiseries, ainsi que des souvenirs et un livre de recettes. Au milieu des années 1890, elle s’établit au Canada, et en 1905, elle ouvre une usine dans le quartier Griffintown de Montréal. La production est ensuite transférée à Sherbrooke, toujours au Québec. La compagnie Lowney s’intègre au conglomérat Standard Brands en 1968 et est éventuellement vendue à Hershey Canada dans les années 1980. La production canadienne de la Cherry Blossom est discontinuée en 2008 lorsque Hershey Canada ferme ses usines de Smiths Falls en Ontario.

Déclin

Bien que la Cherry Blossom soit initialement créée par une entreprise américaine, elle est produite au Canada pendant environ 118 ans. L’arrêt de la production canadienne en 2008 rompt un lien important entre la friandise et le pays où elle est vendue. Lorsque la Cherry Blossom est discontinuée en 2025, les universitaires soulignent que le secteur de la confiserie est devenu plus concurrentiel au cours des dernières années. Jordan Lebel, un professeur de marketing alimentaire à l’École de gestion John-Molson de l’Université Concordia, déclare à la CBC que les nouvelles technologies permettent aux confiseurs de créer des produits complexes aux saveurs uniques, citant en exemple les chocolats contenant du caramel infusé au sel de mer. Jordan Lebel soutient que des bonbons comme la Cherry Blossom, qui sont restés pratiquement inchangés depuis plus d’un siècle, sont mal adaptés à l’évolution des goûts des consommateurs.

Essentiellement, ce qui fait le succès de Cherry Blossom contribue peut-être également à son échec. Des témoignages rapportés par des journalistes couvrant l’arrêt de la commercialisation de la Cherry Blossom suggèrent que le bonbon avait ses adeptes et ses consommateurs fidèles, mais que les ventes du produit n’étaient plus suffisantes pour en assurer la viabilité.

Le saviez-vous?
De nombreux consommateurs canadiens ont longtemps cru que le liquide sucré et fondant à la cerise contenu dans les bonbons Cherry Blossom était injecté après la confection. En réalité, ces bonbons étaient fabriqués avec de l’invertase, une enzyme également appelée « sirop de sucre inverti », utilisée par les confiseurs depuis le début du 20e siècle. L’invertase est ajoutée aux garnitures des bonbons fondants pour leur donner un cœur liquide.


Emblème culturel

Boites de Cherry Blossom
Des boites de Cherry Blossom sur un présentoir, le 17 janvier 2025. Les bonbons Cherry Blossom étaient vendus individuellement dans une petite boite jaune canari.
(avec l’aimable autorisation d’Andrew Francis Wallace/Toronto Star via Getty Images)


Lorsque la Cherry Blossom est discontinuée en 2025, Hershey décrit ce bonbon comme une « friandise très aimée » et une « icône de la confiserie canadienne ». Pendant de nombreuses années, la Cherry Blossom est vendue individuellement, emballée dans du papier d’aluminium et présentée dans une petite boite jaune canari distinctive. Cet emballage est unique parmi les bonbons de consommation courante, en particulier les barres de chocolat qui sont souvent fabriquées en longueurs standard et vendues dans des emballages en plastique souple épousant leur forme. Dans certains cas, en raison de l’emballage unique de la Cherry Blossom, certains commerçants la placent à l’écart des présentoirs où sont disposées les boites de barres de chocolat standardisées, ce qui souligne son caractère unique. Le « design », la forme et le graphisme de la boite de la Cherry Blossom demeurent inchangés au Canada pendant plusieurs décennies.

De nombreux Canadiens d’un certain âge se souviennent d’une publicité animée psychédélique pour des Cherry Blossom, diffusée dans les années 1970 et mettant en scène une bouche volante embrassant et mangeant une Cherry Blossom. L’animation de cette publicité est illustrée par l’artiste canado-américain Henry Fernandes, qui crée également des animations pour les populaires émissions pour enfants The Electric Company et Sesame Street.

L’emblématique petite boite jaune de la Cherry Blossom est elle-même si reconnaissable qu’elle devient une icône du pop art canadien. L’artiste de Terre-Neuve Kate Fudge et l’artiste du Québec Chloé Lalancette peignent ou illustrent toutes deux des hommages à la Cherry Blossom.

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Lecture supplémentaire

  • Jenna Benchetrit, “Hershey Canada sending Cherry Blossom to the chocolate graveyard,” CBC News (17 January 2025).

  • Mathieu-Robert Sauvé, « C’est la fin des Cherry Blossom », Le journal de Montréal (16 janvier 2025).

  • Lila Dussault, « Sucrée comme l’enfance », La Presse (25 janvier 2025).