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Daniel Igali

Baraladei Daniel Igali, lutteur, politicien, philanthrope (né le 3 février 1974 à Eniwari, dans l'État de Bayelsa, au Nigeria). Daniel Igali est le tout premier médaillé d’or olympique en lutte depuis sa victoire aux Jeux olympiques de 2000 à Sydney, en Australie. En 1999, il obtient le titre de champion du monde aux Championnats du monde de lutte à Manchester, en Angleterre. Igali a été intronisé au Temple de la renommée et musée des sports de la Colombie-Britannique en 2001, au Temple de la renommée des sports de Burnaby en 2002, au Panthéon des sports canadiens en 2007, ainsi qu’au Temple de la renommée olympique du Canada en 2012.

Daniel Igali.

Premières années

Daniel Igali grandit au Nigeria dans une famille de 21 enfants. Il devient capitaine de l’équipe de débat de son école secondaire et s’implique dans des affaires étudiantes sous l’influence de la carrière politique de son père. Son autre passion est la lutte, qui fait partie intégrante de la tribu Ijaw. Dans la culture ijaw, la lutte est accompagnée du son des tambours, qui, croit-on, permet de guider le lutteur, en plus de chants traditionnels tribaux fredonnés en arrière-plan. Pour remporter le match, il suffit au lutteur d’amener son adversaire au sol une fois. Dans une entrevue avec Wrestling Canada Lutte (WCL), Igali rapporte ne pas se souvenir exactement quand il aurait appris la lutte, affirmant que dans sa tribu, « tout le monde grandit dans la lutte, c’est comme pour la natation, comme nous sommes situés près de la mer. On grandit en faisant cela et, à trois ans, on sait nager mais sans savoir qui nous a enseigné. C’est comme ça que la lutte était, pour moi. » [traduction libre]

Igali commence la lutte compétitive à l'âge de 16. Malgré l’absence de groupes d’âges désignés au Nigeria à cette époque, il parvient à remporter le Tournoi national de lutte senior (Senior National Wrestling Tournament) en 1990. Plus tard, il s’inscrit au département d’anglais de l’université de Jos et y étudie jusqu’en 1994.

Carrière de lutteur au Canada

Daniel Igali vient au Canada pour la première fois afin de représenter le Nigeria à l’occasion des Jeux du Commonwealth de 1994 à Victoria. Il termine en 11e place. Le style et la qualité de la lutte canadienne font forte impression sur lui : « Les Canadiens étaient incroyables, ils ont gagné neuf des dix médailles d’or. Je les admirais beaucoup, ils étaient les meilleurs lutteurs que j’avais jamais vus, et je voulais seulement lutter à peu près comme eux. » [traduction libre]

Le désir d'Igali d'apprendre des lutteurs canadiens, combiné au climat politique turbulent au Nigeria à l'époque, motive sa décision de ne pas prendre le vol du retour, choisissant plutôt de revendiquer le statut de réfugié. Il convainc Tom Murphy, chauffeur bénévole pour les Jeux, de le laisser vivre chez lui pour qu'il puisse continuer à lutter et à étudier au Canada. Igali s'inscrit d'abord au Douglas College, puis obtient une maîtrise en criminologie à l'université Simon Fraser, où il remporte 116 matchs consécutifs en trois ans. Il devient citoyen canadien en 1998.

Lors des Championnats du monde de lutte de 1998, Igali remporte la quatrième place. L'année suivante, Igali devient le premier Canadien à remporter les Championnats du monde de lutte libre. Il avait été motivé auparavant par Maureen Matheny, sa mère adoptive qui meurt du cancer peu après les Championnats. Igali la décrit comme sa plus grande source d’inspiration.

Igali remporte également le bronze aux Jeux panaméricains de 1999 à Winnipeg, devenant ainsi le premier Canadien à remporter un titre mondial en lutte libre; l'argent à la Coupe du monde de lutte de 1999 à Spokane, dans l'État de Washington, et l'or dans la catégorie 69 kg en lutte libre masculine aux Championnats du monde de lutte de 1999 à Ankara, en Turquie. Cette victoire lui permet de se qualifier automatiquement pour les Jeux olympiques de l'année suivante.

Carrière olympique

Daniel Igali remporte la médaille d'or olympique aux Jeux olympiques d'été de 2000 à Sydney, en Australie. Lors de son premier match en lutte libre masculine, dans la catégorie des 69 kg, il bat le lutteur géorgien Emzar Bedineishvili, un adversaire qu'il avait déjà affronté aux Championnats du monde l'année précédente. Son match suivant l'oppose au lutteur iranien Amir Tavakolian. Les deux adversaires sont départagés par des points de classement (3-1) et Igali est déclaré vainqueur. Igali passe en quarts de finale où il bat le Cubain Yosmany Sanchez et l'Américain Lincoln Mcllravy.

Le concurrent d'Igali pour la médaille d'or est le Russe Arsen Gitinov. Il prend une avance de 4-0, mais le Russe se reprend pour égaliser le combat et a première période se termine à 4-4. Dans la deuxième période, Igali marque rapidement deux points pour avoir amené le Russe en position couchée et un troisième pour avoir exposé son dos au tapis. Cela lui permet de remporter une victoire 7-4 et la médaille d'or.

En guise de célébration, Igali porte le drapeau canadien en guise de cape, puis le pose soigneusement sur le tapis. Il court autour du drapeau, dans le sens des aiguilles d'une montre et dans le sens inverse, puis s’agenouille pour l'embrasser. Des larmes coulent sur son visage lorsqu’on joue l'hymne national lors de la remise des médailles. Cette victoire fait de lui le premier Canadien à remporter l'or olympique en lutte. En 2025, Daniel Igali reste le seul athlète masculin du pays à avoir remporté une médaille d'or en lutte aux Jeux olympiques.

Autres compétitions

En 2000, Daniel Igali reçoit le trophée Lou Marsh (aujourd'hui le prix Northern Star), qui lui est décerné en tant qu'athlète canadien le plus remarquable de l'année. La même année, il reçoit le prestigieux prix Norton H. Crowe (meilleur athlète masculin senior du Canada) lors des Prix sportifs canadiens, tout comme l’année suivante (2001).

Igali est le porte-drapeau de l'équipe canadienne lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux du Commonwealth de 2002 à Manchester, en Angleterre. Il récolte un titre international supplémentaire lors de cette compétition; il passe à la division des poids moyens (74 kg) et rafle une médaille d'or.

Aux Jeux olympiques d'été de 2004 à Athènes, en Grèce, Igali atteint les quarts de finale et se classe sixième dans sa catégorie de poids avant de se retirer complètement de la compétition.

Œuvres caritatives et autres activités

Depuis qu’il a pris sa retraite, Daniel Igali continue d’accorder beaucoup de temps à la philanthropie, à la politique et à l’entraînement d’équipes de lutte. En 2001, il initie un projet conjointement avec les élèves de l’école Heritage Park à Mission, en Colombie-Britannique, afin de faire construire une école et un gymnase dans sa ville natale d’Eniwari, au Nigeria. À cette fin, il crée la Daniel Igali Foundation en 2002. Il s’agit d’une organisation qui aide les jeunes dans des pays en voie de développement à atteindre leurs objectifs académiques et professionnels. L’école primaire Maureen Matheny ouvre ses portes en 2006. L’école porte le nom de la mère adoptive d’Igali, qui est sa plus grande source d’inspiration.

En 2005, Igali déclare qu'il se présente aux élections en tant que candidat de Surrey-Newton pour le Parti libéral de la Colombie-Britannique (aujourd'hui BC United). Bien qu'il ait remporté l'investiture, Igali perd les élections provinciales face au candidat du parti néo-démocrate. Il est finalement devenu membre de la Chambre d'assemblée de l'État de Bayelsa de 2011 à 2019 après être retourné au Nigeria. Dans une entrevue accordée à Wrestling Canada Lutte (WCL), Igali affirme avoir « adopté le plus grand nombre de projets de loi par un individu » [traduction libre] au cours de ses huit années de mandat.

Igali a entraîné l'équipe de l'État de Bayelsa de 2006 à 2007 jusqu'à ce que le ministre des Sports lui demande d'entraîner l'équipe nationale nigériane. En 2019, Igali devient ministre du Développement des sports des jeunes à Bayelsa. Il devient président de la Nigeria Wrestling Federation (NWF) en 2019, avec l'objectif de faire du Nigeria l'une des 10 meilleures nations de lutte au monde.

Distinctions

Daniel Igali est intronisé au Temple de la renommée et musée des sports de la Colombie-Britannique (2001), au Temple de la renommée des sports de Burnaby (2002), au Panthéon des sports canadiens (2007) et au Temple de la renommée olympique du Canada (2012).

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