James Alexander Watson, conseiller municipal d’Ottawa de 1991 à 1997, député provincial de 2003 à 2010, maire d’Ottawa de 1997 à 2000 et de 2010 à 2022, journaliste, animateur de télévision (né le 30 juillet 1961, à Montréal au Québec). Jim Watson a fait des va-et-vient en politique depuis sa première élection comme conseiller municipal d’Ottawa en 1991. Il a également été député au parlement provincial d’Ontario et ministre au sein du cabinet libéral provincial. Il a révélé publiquement son homosexualité en 2019, et a exercé quatre mandats comme maire d’Ottawa. Il est à la fois le plus jeune maire et celui qui a servi le plus longtemps de l’histoire de la ville.
Jeunesse
Jim Watson naît à Montréal de son père Bev et de sa mère Frances Watson. Il grandit à Lachute au Québec avec ses parents et sa sœur aînée Jayne. La famille vit à Lachute jusqu’en 1976.
La politique ne fait pas partie des débuts de plans de carrière de Jim Watson. « À un certain moment, je voulais devenir un pasteur », dit-il. « Quand j’étais enfant, mon père était surintendant de notre école [presbytérienne] du dimanche. J’ai fréquenté l’école du dimanche, et j’ai été inspiré par notre pasteur. Mais ce choix de carrière est mort », dit-il en blaguant, « je n’aimais vraiment pas avoir à me lever tôt le dimanche ».
Jeune garçon à Lachute, Jim Watson rêve de devenir journaliste pour un journal. Il achète une petite presse à imprimer et commence son propre journal. Plus tard, lorsqu’il est adolescent et vit à Toronto, il contacte une station de télévision locale et lui propose d’animer une émission pour les jeunes. « Une semaine plus tard, ils m’ont appelé et m’ont dit : “Bien sûr.” Je suppose que la barre n’était pas très haute! Et au lieu d’inviter à l’émission le bibliothécaire ou le chef de la police par exemple, je recevais des célébrités comme Al Waxman, Mr. Dressup, Arnold Palmer », raconte-t-il.
En 1980, il déménage à Ottawa où il obtient, trois ans plus tard, son baccalauréat ès arts en communications à l’Université Carleton avec le projet de devenir journaliste. Après plusieurs de lettres de refus, Jim Watson commence plutôt à travailler comme agent d’information au ministère fédéral des Approvisionnements et Services. Il travaille éventuellement aux bureaux du président de la Chambre des communes et du ministre des Sports Otto Jelinek.
Conseil municipal d’Ottawa
En 1991, Jim Watson est élu conseiller municipal d’Ottawa dans le quartier Capital. Il fait campagne contre les volte-face du conseil, les augmentations d’impôts et les réductions de services municipaux. Il s’impose comme un conservateur fiscal et se dispute souvent avec Jacquelin Holzman, le maire à l’époque.
Jim Watson fait sa marque dès son premier mandat en faisant équipe avec son collègue, le conseiller Peter Hume, pour sauver de la démolition et restaurer le Cattle Castle, un édifice patrimonial situé dans le parc Lansdowne. Le Cattle Castle est aujourd’hui considéré comme l’un des joyaux du parc d’expositions et des terrains de sports rénovés du parc Lansdowne, où se déroulent des événements communautaires tout au long de l’année.
Jim Watson attire également l’attention lorsqu’il s’oppose à un concert des groupes rock Guns N’ Roses et Metallica au parc Lansdowne. Âgé de seulement 30 ans, il est décrit comme un « veteran old fogie » (vieux vétéran grincheux) parce qu’il s’oppose à tout assouplissement du règlement municipal sur le bruit après 23 h, que les organisateurs du concert ont demandés. Toutefois, les pressions du public l’emportent sur le règlement. Les groupes sont autorisés à jouer, bien que le concert soit annulé par la suite, pour des raisons entièrement indépendantes.
En 1994, Jim Watson remporte son deuxième mandat au conseil.
Premier mandat en tant que maire
Trois ans plus tard, Jim Watson devient le plus jeune maire de la ville à 36 ans. Il est élu avec 82 % du vote populaire. Il remporte la course grâce à son programme de fusion d’Ottawa avec les municipalités environnantes. Cette fusion est réalisée à la fin de son mandat avec le soutien du gouvernement conservateur provincial de Mike Harris.
Cependant, à l’approche des élections municipales de 2000, Jim Watson décide contre toute attente de ne pas se présenter à nouveau. Bien qu’il déclare avoir besoin de changement, plusieurs croient qu’il est influencé par les sondages qui indiquent que son adversaire Bob Chiarelli se dirige vers une victoire.
Travail en dehors de la politique
Jim Watson est rapidement nommé président-directeur général de la Commission canadienne du tourisme, une société d’État fédérale. Il quitte rapidement cet emploi pour un poste de co-présentateur à la station de télévision locale CHRO. Il commence également à écrire une chronique hebdomadaire dans le journal Ottawa Citizen. Mais il retourne bientôt à la politique, cette fois au niveau provincial.
Politique provinciale
Compte tenu du conservatisme fiscal de Jim Watson, plusieurs observateurs le considèrent comme un candidat naturel pour le parti conservateur. Au lieu de cela, il entre en politique provinciale sous la bannière libérale. En 2003, il est élu à l’Assemblée législative de l’Ontario dans le comté West-Nepean d’Ottawa. Il est immédiatement nommé au Cabinet à titre de ministre des Services aux consommateurs et aux entreprises. Deux ans plus tard, il devient le premier à occuper le poste de ministre de la Promotion de la santé de l’Ontario. Dans ce rôle, il met en œuvre la Loi favorisant un Ontario sans fumée avec succès.
Réélu en 2007, Jim Watson est promu ministre des Affaires municipales et du Logement. L’année suivante, il signe un important accord fédéral-provincial sur le logement. Une fois de plus, Jim Watson ne termine pas son mandat. Il quitte la politique provinciale pour tenter de revenir à la mairie d’Ottawa.
Deuxième mandat en tant que maire
En 2010, Jim Watson bat le maire sortant Larry O’Brien, qui a passé quatre années très difficiles à ce poste. Le deuxième mandat de maire de Jim Watson est dominé par le développement du transport léger sur rail (TLR) d’Ottawa, le réaménagement du parc Lansdowne et son engagement à maintenir les augmentations d’impôts dans les limites du taux d’inflation. Reconnu comme un maire qui assiste à toutes les ventes de pâtisseries et les ouvertures d’enveloppes de la ville, Jim Watson passe la plupart de son temps libre à participer à des événements caritatifs et communautaires.
Au cours de cette période, Jim Watson envisage le projet de développer un nouveau casino dans le centre-ville. Mais lorsqu’il devient clair qu’il manque de soutien à la fois de la part du public et du conseil, il fait marche arrière. Il approuve plutôt le projet d’agrandissement de l’hippodrome Rideau-Carlton. En 2012, il tente également de redéfinir les limites des quartiers d’Ottawa et de réduire la taille du conseil municipal, mais encore une fois, il ne réussit pas à obtenir suffisamment de soutien de la part du conseil.
Troisième mandat en tant que maire
Lorsqu’il se présente aux élections de 2014, Jim Watson ne rencontre que peu d’opposition. Il remporte 76 % des voix, contre les 49 % obtenus en 2010.
Jim Watson a la réputation d’être un maire affable mais contrôlant, désireux de faire respecter son ordre du jour par les membres de son conseil, parfois en limitant le débat public. Il est également critiqué pour avoir accordé un pouvoir excessif à ses alliés basés en banlieue (appelés officieusement le « club Watson ») en les nommant à des comités clés.
Jim Watson organise également plusieurs événements spéciaux en 2017; Ottawa anime notamment les prix Juno et accueille la Coupe Grey pour célébrer le 150e anniversaire de la Confédération.
Quatrième mandat en tant que maire
En octobre 2018, Jim Watson remporte sa quatrième course à la mairie, cette fois avec 71 % des voix. L’été suivant, il publie un article d’opinion dans le Ottawa Citizen dans lequel il révèle qu’il est gai. « Je suis gai », écrit-il. « Voilà, je l’ai dit; ou plutôt, je l’ai écrit. Il m’a fallu près de quatre décennies pour prononcer ces mots, mais comme on dit : “Mieux vaut tard que jamais”. »
En septembre 2019, Jim Watson célèbre l’ouverture d’une nouvelle route du transport léger sur rail (TLR), la Ligne de la Confédération ou « O-Train », qui était en construction depuis plus de six ans. Cependant, la ligne rencontre immédiatement des problèmes techniques et elle a de longs retards. Jim Watson est largement critiqué pour les retards et les problèmes. Les portes des véhicules sont facilement endommagées par les passagers, les ordinateurs de bord fonctionnent mal et les trains tombent souvent en panne par temps froid. Au début de 2022, la ville et ses entrepreneurs se poursuivent en justice les uns les autres et le gouvernement provincial ouvre une enquête sur les problèmes du système.
En 2020, Jim Watson annonce son intention de construire un nouveau site commun pour la Bibliothèque publique d’Ottawa et pour Bibliothèque et Archives Canada dans le centre-ville d’Ottawa. Le quatrième mandat de Jim Watson se heurte toutefois à des difficultés considérables. En mars 2020, avec plusieurs cas confirmés de COVID-19 en Ontario et au Québec, Jim Watson déclare l’état d’urgence et ferme toutes les installations municipales. Du 1er avril au 18 mai, le gouvernement du Québec ferme complètement ses frontières pour limiter l’afflux de personnes dans la province. Cela signifie que des points de contrôle sont établis sur chacun des cinq ponts reliant Ottawa à la ville de Gatineau voisine. Un an plus tard, face à une nouvelle vague de cas, les autorités rétablissent les points de contrôle, bloquant ainsi tout déplacement à des fins récréatives. Le conseil municipal d’Ottawa est relativement proactif dans la gestion de la pandémie. Ottawa est la première municipalité au Canada à mettre en œuvre un mandat de port du masque dans les transports en commun en juin 2020 et suit ensuite avec un règlement similaire pour tous les espaces publics intérieurs.
L’un des plus grands défis de Jim Watson en tant que maire survient lors de la manifestation du « Convoi de la liberté » qui débute à la fin de janvier 2022. Les manifestants et leurs partisans établissent un campement dans le centre-ville d’Ottawa jusqu’au 14 février. Ils sont ensuite expulsés par une opération policière conjointe sous l’autorité de la Loi sur les mesures d’urgence fédérale. Cet épisode met Jim Watson en conflit avec le gouvernement provincial du premier ministre Doug Ford, qui a mis du temps à affecter des agents de la Police provinciale de l’Ontario à Ottawa. Un rapport du vérificateur général révèle plus tard que l’intervention a été entravée par une mauvaise communication entre le personnel municipal et la police.
Le 21 mai, une grave tempête de vents violents s’abat sur la région d’Ottawa et cause des dommages estimés à 720 millions de dollars. Par la suite, l’administration de Jim Watson adopte des résolutions pour aider les résidents locaux à faire face aux coûts de nettoyage qui ne sont pas couverts par les assurances privées.
En décembre 2021, Jim Watson annonce qu’il ne se représente pas. En octobre 2022, l’ancien journaliste Mark Sutcliffe lui succède.
Carrière après la politique
En juin 2023, Jim Watson se joint au conseil d’administration bénévole de la Fondation de logement communautaire d’Ottawa (LCO), le plus grand fournisseur de logements sociaux de la ville. Il fait également régulièrement du bénévolat au refuge pour personnes itinérantes Shepherds of Good Hope.