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John G. FitzGerald

John Gerald FitzGerald, FRSC, bactériologiste, pathologiste, réformateur de la santé publique, auteur (né le 9 décembre 1882 à Drayton en Ontario; décédé le 20 juin 1940 à Toronto en Ontario). Surnommé le « visionnaire de la santé publique au Canada », le docteur John G. FitzGerald a fondé les Laboratoires Connaught Antitoxin et il a contribué de manière importante au système de santé publique moderne du Canada (voir Sanofi Pasteur Limitée). Il a fabriqué les premiers vaccins canadiens sûrs et efficaces contre la diphtérie et la rage. Ses travaux ont permis de contrôler et d’éradiquer de nombreuses maladies infectieuses mortelles au Canada.

John Gerald FitzGerald

Jeunesse et éducation

John G. FitzGerald est l’aîné des quatre enfants du pharmacien William FitzGerald et d’Alice Ann (née Woollatt). En 1891, la famille déménage à Harriston en Ontario, où John G. FitzGerald fréquente la Harriston High School et travaille à la pharmacie de son père. Il aime la chimie et les livres sur les pionniers de la médecine comme Louis Pasteur. En septembre 1899, John G. FitzGerald commence des études à la faculté de médecine de l’Université de Toronto. À 16 ans, il est le plus jeune étudiant de l’histoire de cette faculté de médecine. Il obtient son diplôme de l’Université de Toronto en 1903.

Possiblement en raison des antécédents de maladie mentale dans sa famille, John G. FitzGerald effectue un stage à l’hôpital neurologique de Toronto et au Buffalo State Asylum for the Insane dans l’État de New York. Au The Johns Hopkins Hospital, un hôpital universitaire d’élite de Baltimore dans le Maryland, John G. FitzGerald est influencé par le docteur William Henry Welch. Au Sheppard and Enoch Pratt Hospital de Baltimore, il devient un collègue du docteur Clarence B. Farrar. Ces docteurs sont des sommités dans le domaine de la psychiatrie.

Une nouvelle direction

En 1907, le docteur Charles K. Clarke, surintendant du Hospital for the Insane de Toronto, nomme John G. FitzGerald premier pathologiste et directeur clinique de l’hôpital. John G. FitzGerald enseigne également la psychiatrie aux étudiants en médecine de l’Université de Toronto. En 1908, John G. FitzGerald effectue des recherches à la Harvard Medical School de Boston et au Danvers State Hospital. À cette époque, peut-être affecté par le décès de sa mère et par le cas très médiatisé de Mary Mallon, une New-Yorkaise d’origine irlandaise surnommée « Typhoid Mary », John G. FitzGerald abandonne la psychiatrie pour se consacrer à la bactériologie, une discipline qui est alors émergente. Il retourne à l’Université de Toronto pour donner des conférences sur ce sujet en 1909. En 1910, John G. FitzGerald épouse l’héritière Edna Ella May Leonard, la petite-fille de l’industriel Elijah Leonard.

En 1911, John G. FitzGerald accepte un poste de professeur agrégé de bactériologie à l’Université de Californie à Berkeley. Au cours des trois années suivantes, il passe ses étés à voyager pour parfaire sa formation en bactériologie et en pathologie et pour établir des liens avec des scientifiques internationaux de premier plan. Le temps qu’il passe aux Instituts Pasteur de Bruxelles et de Paris est particulièrement marquant, car il y fait la rencontre de Jules Bordet, lauréat d’un prix Nobel, d’Émile Roux, le principal collaborateur de Louis Pasteur, et d’Élie Metchnikoff, le père de l’immunologie. John G. FitzGerald apprend à fabriquer le vaccin contre la variole, une antitoxine contre la diphtérie, et le vaccin contre la rage de Louis Pasteur. Il passe également du temps à l’Université de Fribourg en Allemagne et au Lister Institute of Preventive Medicine de Londres. Il travaille pour le département de la santé de la ville de New York aux côtés du docteur William H. Park, une sommité américaine en matière de diphtérie.

Fondation des Laboratoires Connaught

En 1913, John G. FitzGerald est nommé professeur agrégé au département d’hygiène de l’Université de Toronto et il participe à la production du premier vaccin contre la rage au Canada. À l’époque, des milliers de Canadiens meurent chaque année de maladies infectieuses. La diphtérie (une infection bactérienne) tue 36 000 enfants rien qu’en Ontario entre 1880 et 1929. Au Canada, il n’existe aucun traitement efficace contre ces maladies. Les antitoxines, les sérums et les vaccins sont fabriqués aux États-Unis et leur coût est exorbitant. John G. FitzGerald se présente devant le conseil des gouverneurs de l’Université de Toronto avec une proposition visant à créer un laboratoire où des médicaments préventifs de haute qualité pourraient être fabriqués à faible coût et distribués gratuitement aux patients dans le besoin. L’idée de fournir des médicaments gratuits est considérée comme une idée radicale à cette époque.

Sans attendre l’approbation de l’université et grâce à l’argent emprunté sur l’héritage de sa femme, John G. FitzGerald établit un laboratoire dans une petite écurie de Toronto. Il utilise des chevaux pour produire des anticorps destinés à la première antitoxine diphtérique fabriquée au Canada, à une fraction du coût du produit américain. Impressionnée par le succès de John G. FitzGerald, l’université approuve son projet de laboratoire autonome dédié au service public en collaboration avec les conseils de santé. L’endroit est nommé « Laboratoires Connaught Antitoxin » en l’honneur du duc de Connaught, le gouverneur général du Canada. Il s’agit d’une étape importante dans l’évolution du système de santé public canadien moderne. (Voir aussi Sanofi Pasteur Limitée.)


Première Guerre mondiale

Peu après le déclenchement de la Première Guerre mondiale en 1914, le gouvernement canadien prend conscience de la nécessité de vacciner les soldats contre le tétanos. John G. FitzGerald est chargé de développer un vaccin moins coûteux que celui disponible aux États-Unis. Avec l’aide du philanthrope sir Albert Edward Gooderham, qui fait don de terrains, de bâtiments et d’argent, les installations de production de vaccins des Laboratoires Connaught sont considérablement agrandies. Les laboratoires produisent rapidement des vaccins, des sérums et des antitoxines à prix abordable contre le tétanos, la diphtérie, la variole, la typhoïde, la rage et la méningite. John G. FitzGerald s’enrôle dans le Corps de santé royal canadien et reçoit le grade de major. Il sert dans un camp d’entrainement militaire à Niagara, et ensuite avec le Corps de santé royal britannique sur le front occidental, en tant que commandant d’un laboratoire mobile de pathologie. À la fin de la guerre en 1918, les Laboratoires Connaught produisent un cinquième de tous les sérums utilisés par l’armée britannique, et le nombre de soldats mourant de maladies diminue radicalement.

Carrière d’après-guerre

Après la guerre, John G. FitzGerald retourne à l’enseignement à l’Université de Toronto, et il reprend son poste de directeur des Laboratoires Connaught. En 1920, il est nommé membre du Dominion Council of Health. En 1921, John G. FitzGerald et les Laboratoires Connaught aident Frederick Banting, Charles Best et James Macleod dans leur découverte de l’insuline. En 1923, John G. FitzGerald est nommé membre du Conseil international de la santé de la Fondation Rockefeller. En 1927, il devient le premier directeur de la nouvelle École d’hygiène de l’Université de Toronto. Il est nommé doyen de la faculté de médecine de l’Université de Toronto en 1932. John G. FitzGerald est également membre du Comité d’hygiène de la Société des Nations. (Voir aussi Le Canada et la Société des Nations.)

Publications

En 1922, John G. FitzGerald écrit le manuel An Introduction to the Practice of Preventive Medicine. Au cours de sa carrière, il écrit et coécrit près de 90 articles, brochures et articles scientifiques.

Dernières années et décès

Pendant des années, John G. FitzGerald souffre de dépression, de migraines, d’un ulcère hémorragique et d’insomnie. En 1938, il fait une dépression nerveuse et tente de se suicider, ce qui mène à son admission au Neuropsychiatric Institute of the Hartford Retreat dans le Connecticut, en 1939. Il reprend le travail en 1940, mais il fait une rechute et met fin à ses jours.

Prix et distinctions

John G. FitzGerald est élu membre de la Société royale du Canada en 1920. Il est intronisé à titre posthume au Temple de la renommée médicale canadienne en 2004.

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Lecture supplémentaire

  • James FitzGerald, What Disturbs Our Blood: A Son’s Quest to Redeem the Past (2010).

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