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Jonathan Pedneault

Jonathan Pedneault, co-chef du Parti vert du Canada (depuis 2025), défenseur des droits de la personne, journaliste, cinéaste (né le 19 avril 1990 à Longueuil au Québec). Engagé politiquement depuis son jeune âge, Jonathan Pedneault a fait des reportages sur certains des conflits les plus violents au monde. Réalisateur de documentaires, il a filmé les soulèvements du printemps arabe en Égypte et en Libye. Il a également travaillé avec Amnistie internationale et Human Rights Watch avant de devenir chef adjoint du Parti vert du Canada en 2022. Il a quitté la politique pour des raisons de santé en 2024, mais il est revenu en 2025, lorsque Elizabeth May et lui ont été élus co-chefs du Parti vert. Jonathan Pedneault est le premier chef ouvertement homosexuel d’un parti politique fédéral au Canada. Il a démissionné de son poste de co-chef du Parti vert le 30 avril 2025.

Défenseur des droits de la personne

Jonathan Pedneault naît à Longueuil, en banlieue de Montréal, et grandit dans la communauté nordique de Dolbeau-Mistassini, près du lac Saint-Jean. Mi-Québécois, mi-Cubain, il est le fils gai d’une mère monoparentale issue d’une famille très catholique. Il est également élevé par sa grand-mère, qui souffre de problèmes de santé mentale.

Il a 15 ans lorsqu’il voit le film Hôtel Rwanda (2004), qui décrit les efforts d’un propriétaire d’un hôtel pour sauver des gens du massacre lors du génocide rwandais de 1994. (Voir aussi Casques bleus canadiens au Rwanda.) « Je me demandais comment le monde pouvait, en 1994, rester les bras croisés et ne rien faire. » Cela m’a mis en colère, dit-il. » Le film incite Jonathan Pedneault à fonder la Société de prévention du génocide, une organisation étudiante.

À l’âge de 16 ans, Jonathan Pedneault remporte le concours « Député d’un jour » dans la circonscription de Longueuil—Pierre-Boucher (aujourd’hui Longueuil—Saint-Hubert). Dans le cadre de son prix, il passe deux jours à Ottawa pour découvrir le métier de député.

Journaliste

Un an plus tard, à 17 ans, Jonathan Pedneault lit des articles sur la violence ethnique dans la région du Darfour, au Soudan. Il communique avec le documentariste Alexandre Trudeau (le frère de Justin Trudeau). Ils se rendent ensemble au Darfour et coécrivent et coproduisent le documentaire de Radio-Canada intitulé Refuge, un film sur le Darfour (2008). Jonathan Pedneault couvre ensuite certains des conflits les plus violents du monde, notamment en Israël, en Éthiopie, en Somalie et au Yémen.

Alors qu’il se trouve en Égypte pour couvrir le soulèvement de la place Tahrir au Caire pour le magazine québécois L’actualité, il est agressé par des partisans du gouvernement, puis arrêté par la police. On lui fait 12 points de suture pour refermer une blessure à la tête. Expulsé du pays, il ne se décourage pas et se rend en Lybie pour y réaliser un reportage sur la révolution violente qui y sévit. Il forme aussi des journalistes locaux au Soudan du Sud et en République centrafricaine.

Défense des droits de la personne

En 2015, Jonathan Pedneault rejoint Amnistie internationale en tant que chercheur consultant. En République centrafricaine, il fait partie de l’équipe d’Aministie qui découvre et porte à l’attention du monde des preuves selon lesquelles des Casques bleus de l’ONU auraient violé une jeune fille et maltraité ceux qu’ils avaient pour mandat de protéger.

Un an plus tard, il s’engage auprès de Human Rights Watch. En tant que chercheur et journaliste, il s’efforce de comprendre les horreurs perpétrées en Afrique, en Amérique centrale et en Asie centrale. Il se rend aussi en Ukraine dès les premiers jours de l’invasion russe en 2022. Sa maîtrise du français, de l’anglais et de l’espagnol, ainsi que ses notions de norvégien facilitent son travail.

En avril 2017, Jonathan Pedneault s’installe au Svalbard, dans l’archipel norvégien de l’Arctique. C’est là qu’il écrit le roman Toi aussi, mon fils (2017), un récit semi-autobiographique d’un fils à la recherche de son père. Il rédige aussi un court ouvrage pour Human Rights Watch intitulé “Soldiers Assume We Are Rebels”: Escalating Violence and Abuses in South Sudan’s Equatorias, sur la violence au Soudan du Sud. Il coécrit et coréalise également le documentaire The New Great Game: The Decline of the West & the Struggle for Middle Eastern Oil (2012) avec Alexandre Trudeau.

Jonathan Pedneault
Jonathan Pedneault (à droite) et un invité assistent à la remise des prix JUNO de 2023 à la place Rogers, à Edmonton (Alberta), le 13 mars 2023.
(photo de Dale MacMillan, avec la permission de Getty Images)

Cochefferie du Parti vert

En 2019, Elizabeth May, cheffe du Parti vert du Canada depuis 2006, démissionne de son poste. Sa successeure, Annamie Paul, se trouve au cœur d’une controverse et démissionne en 2021. Elizabeth May accepte de se présenter à nouveau à la direction du parti et invite Jonathan Pedneault à se présenter à ses côtés en tant que cochef. Après avoir remporté la course à la direction le 19 novembre 2022, elle déclare que Jonathan Pedneault occupera le poste de chef adjoint, en attendant une modification des statuts du parti autorisant les cochefs.

Je ne prétends pas que mon homosexualité définira ma pensée politique, et je suis de ceux qui croient que la diversité est importante, mais la diversité n’est pas l’apothéose. Nous avons tous des expériences différentes, y compris les personnes hétérosexuelles blanches et hétéronormatives, et la voix de chacun doit être écoutée. Mais pendant trop longtemps, les voix de personnes comme moi n’ont pas été entendues. J’espère donc avoir le privilège d’en être le porte-parole si je suis élu. — Jonathan Pedneault, octobre 2022


Jonathan Pedneault parcourt le pays pour promouvoir les politiques du Parti vert et attirer des candidats. En juin 2023, il se présente aux élections partielles dans la circonscription Notre-Dame-de-Grâce–Westmount de Montréal. Il termine en quatrième place, mais n’obtient que 79 voix de moins que le candidat en deuxième place.

Démission et retour

En juillet 2024, Jonathan Pedneault annonce qu’il quitte la politique pour des raisons personnelles. Il mentionne plus tard sur les réseaux sociaux avoir reçu un diagnostic médical qui a changé sa vie. Il retourne à la défense des droits de la personne. Il travaille comme conseiller auprès de l’organisme norvégien non gouvernemental NOREF, par l’entremise duquel il offre des conseils sur la recherche en matière de droits de la personne dans la Syrie déchirée par la guerre.

En janvier 2025, Jonathan Pedneault revient au Canada et à la politique. Il déclare que le président américain Donald Trump représente une menace pour le Canada, et qu’il « ne peut plus rester à l’écart ». Elizabeth May l’invite à redevenir co-chef. Le 4 février, le Parti vert vote à 90,6 % en faveur de l’adoption d’un modèle de co-leadership. Les deux candidats sont élus co-chefs avec 89,4 % des voix. Le 3 mars, on annonce que le co-chef Jonathan Pedneault doit représenter le Parti vert aux débats télévisés des chefs fédéraux avant les élections.

Élections fédérales de 2025

Le 23 mars, le premier ministre Mark Carney convoque des élections anticipées pour le 28 avril 2025. Lors du lancement de la campagne du Parti vert, Jonathan Pedneault déclare : « La menace est réelle. Nous ne pouvons pas nous permettre de rester les bras croisés. Nous devons maintenant voter comme si notre pays en dépendait, car plus que jamais auparavant, c’est le cas. » Jonathan Pedneault est candidat dans la circonscription d’Outremont à Montréal, mais ses chances sont jugées comme étant minces. Sa principale adversaire est la ministre sortante de l’Immigration, Rachel Bendayan. Elle a remporté cette circonscription, un bastion libéral de longue date, par une large majorité en 2019 et en 2021.

Les débats des chefs offrent à Jonathan Pedneault l’occasion de se faire connaitre sur la scène nationale. Cependant, le Parti vert est brusquement désinvité des débats du 16 avril, le matin du premier débat et le seul débat en français. La Commission des débats des chefs, l’organisme chargé d’organiser les débats, déclare que les verts ne remplissent pas les conditions de participation, car ils ne présentent pas de candidats dans au moins 90 % des 343 circonscriptions fédérales du Canada.

La Commission reproche également aux verts d’exclure des candidats de certaines circonscriptions pour des raisons stratégiques. La veille, Jonathan Pedneault a admis, lors d’une entrevue à Radio-Canada, que son parti a pris la « décision stratégique » de retirer des candidats de 15 circonscriptions où les conservateurs sont favoris des électeurs. Jonathan Pedneault déclare également que les candidats et les bénévoles du Parti vert « ont été victimes d’intimidation… Des gens se sont fait insulter, on leur a dit qu’ils ne devraient pas se présenter » parce que les gens pensent que les verts vont diviser le vote de gauche et favoriser les conservateurs.

Dans sa déclaration, la Commission déclare : « Le fait de réduire délibérément le nombre de candidats en lice pour des raisons stratégiques est incompatible avec l’interprétation que fait la Commission de la viabilité d’un parti… La Commission conclut que l’inclusion du chef du Parti vert du Canada dans ces circonstances porterait atteinte à l’intégrité des débats et aux intérêts des électeurs. » Une semaine plus tard, le Parti vert intente une action en justice contre la Commission des débats des chefs afin d’obtenir une révision judiciaire de la décision.

Lors des élections du 28 avril, comme l’ont prédit les sondages, le vote progressiste se consolide derrière Mark Carney et le Parti libéral. Cela se fait au détriment du Parti vert, du NPD et du Bloc québécois, qui voient tous leur part des voix chuter. Les verts ne recueillent qu’un maigre 1,3 % des voix, contre 2,3 % en 2021, ce qui était déjà très faible.

Entre-temps, Jonathan Pedneault termine en cinquième place dans Outremont avec seulement 9,6 % des voix, sa deuxième tentative infructueuse de remporter un siège aux élections fédérales. Le 30 avril, il annonce sa démission comme co-chef du Parti vert. « Bien que je demeure fier du programme que le parti a bâti et des valeurs que nous avons défendues durant cette campagne », déclare-t-il, « je reconnais que nous n’avons pas réussi à faire une percée qui aurait pu changer le cours de notre pays, et c’est une responsabilité que je dois assumer. »

Jonathan Pedneault parcourt le pays pour promouvoir les politiques du Parti vert et attirer des candidats. En juin 2023, il se présente aux élections partielles dans la circonscription Notre-Dame-de-Grâce–Westmount de Montréal. Il termine en quatrième place, mais n’obtient que 79 voix de moins que le candidat en deuxième place.

Démission et retour

En juillet 2024, Jonathan Pedneault annonce qu’il quitte la politique pour des raisons personnelles. Il mentionne plus tard sur les réseaux sociaux avoir reçu un diagnostic médical qui a changé sa vie. Il retourne à la défense des droits de la personne. Il travaille comme conseiller auprès de l’organisme norvégien non gouvernemental NOREF, par l’entremise duquel il offre des conseils sur la recherche en matière de droits de la personne dans la Syrie déchirée par la guerre.

En janvier 2025, Jonathan Pedneault revient au Canada et à la politique. Il déclare que le président américain Donald Trump représente une menace pour le Canada, et qu’il « ne peut plus rester à l’écart ». Elizabeth May l’invite à redevenir co-chef. Le 4 février, le Parti vert vote à 90,6 % en faveur de l’adoption d’un modèle de co-leadership. Les deux candidats sont élus co-chefs avec 89,4 % des voix. Le 3 mars, on annonce que le co-chef Jonathan Pedneault doit représenter le Parti vert aux débats télévisés des chefs fédéraux avant les élections.

Élections fédérales de 2025

Le 23 mars, le premier ministre Mark Carney convoque des élections anticipées pour le 28 avril 2025. Lors du lancement de la campagne du Parti vert, Jonathan Pedneault déclare : « La menace est réelle. Nous ne pouvons pas nous permettre de rester les bras croisés. Nous devons maintenant voter comme si notre pays en dépendait, car plus que jamais auparavant, c’est le cas. » Jonathan Pedneault est candidat dans la circonscription d’Outremont à Montréal, mais ses chances sont jugées comme étant minces. Sa principale adversaire est la ministre sortante de l’Immigration, Rachel Bendayan. Elle a remporté cette circonscription, un bastion libéral de longue date, par une large majorité en 2019 et en 2021.

Les débats des chefs offrent à Jonathan Pedneault l’occasion de se faire connaitre sur la scène nationale. Cependant, le Parti vert est brusquement désinvité des débats du 16 avril, le matin du premier débat et le seul débat en français. La Commission des débats des chefs, l’organisme chargé d’organiser les débats, déclare que les verts ne remplissent pas les conditions de participation, car ils ne présentent pas de candidats dans au moins 90 % des 343 circonscriptions fédérales du Canada.

La Commission reproche également aux verts d’exclure des candidats de certaines circonscriptions pour des raisons stratégiques. La veille, Jonathan Pedneault a admis, lors d’une entrevue à Radio-Canada, que son parti a pris la « décision stratégique » de retirer des candidats de 15 circonscriptions où les conservateurs sont favoris des électeurs. Jonathan Pedneault déclare également que les candidats et les bénévoles du Parti vert « ont été victimes d’intimidation… Des gens se sont fait insulter, on leur a dit qu’ils ne devraient pas se présenter » parce que les gens pensent que les verts vont diviser le vote de gauche et favoriser les conservateurs.

Dans sa déclaration, la Commission déclare : « Le fait de réduire délibérément le nombre de candidats en lice pour des raisons stratégiques est incompatible avec l’interprétation que fait la Commission de la viabilité d’un parti… La Commission conclut que l’inclusion du chef du Parti vert du Canada dans ces circonstances porterait atteinte à l’intégrité des débats et aux intérêts des électeurs. » Une semaine plus tard, le Parti vert intente une action en justice contre la Commission des débats des chefs afin d’obtenir une révision judiciaire de la décision.

Lors des élections du 28 avril, comme l’ont prédit les sondages, le vote progressiste se consolide derrière Mark Carney et le Parti libéral. Cela se fait au détriment du Parti vert, du NPD et du Bloc québécois, qui voient tous leur part des voix chuter. Les verts ne recueillent qu’un maigre 1,3 % des voix, contre 2,3 % en 2021, ce qui était déjà très faible.

Entre-temps, Jonathan Pedneault termine en cinquième place dans Outremont avec seulement 9,6 % des voix, sa deuxième tentative infructueuse de remporter un siège aux élections fédérales. Le 30 avril, il annonce sa démission comme co-chef du Parti vert. « Bien que je demeure fier du programme que le parti a bâti et des valeurs que nous avons défendues durant cette campagne », déclare-t-il, « je reconnais que nous n’avons pas réussi à faire une percée qui aurait pu changer le cours de notre pays, et c’est une responsabilité que je dois assumer. »

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