Le premier traité de Fort Stanwix est signé en 1768 entre les Haudenosaunee (également connus sous le nom de Six Nations ou de Confédération iroquoise) et le surintendant britannique des Affaires indiennes du district Nord, sir William Johnson. Il s’agit du premier traité majeur à être négocié dans le cadre fixé par la Proclamation royale de 1763. Cinq ans après que la Proclamation a fixé la limite ouest de l’installation des colons dans les Appalaches, réservant l’immense région continentale nord‑américaine comme territoire autochtone, le Traité de Fort Stanwix repousse cette frontière occidentale jusqu’à la rivière Ohio, ouvrant ainsi de nouvelles terres aux colons blancs. Le deuxième traité de Fort Stanwix, signé en 1784, est une entente entre les Haudenosaunee et les États‑Unis, nouvellement indépendants. Il redessine les limites orientales du premier traité de Fort Stanwix, organisant la cession de territoires autochtones supplémentaires.
Traité de Fort Stanwix, 1768
Le traité de Fort Stanwix trouve son origine dans les plaintes des entreprises de traite des fourrures de Pennsylvanie, quant aux dommages subis pendant la guerre de Pontiac, qui veulent recevoir, en compensation, des terres autochtones comme « nouvelles ressources ».
Le surintendant britannique aux Affaires indiennes du district Nord, sir William Johnson, lui‑même un spéculateur foncier, souhaite que ce traité mette à disposition des colons des territoires plus étendus. Il a également comme objectif de garantir, par le biais de ce traité, la poursuite de la domination de ses alliés de longue date, les Haudenosaunee.
En 1768, les Six Nations signent ce traité sur leur territoire (à Fort Stanwix, aujourd’hui dans l’État de New York, aux États‑Unis), recevant, en échange, des paiements en numéraire.
Conséquences
Les terres cédées dans le traité — la plus grande partie du Kentucky, du Tennessee, de la Virginie occidentale, du Maryland et de l’ouest de la Pennsylvanie — constituent le territoire ancestral des Shawnis, des Delaware et des Cherokees. La signature du traité par les Haudenosaunee débouche sur l’émergence de dirigeants shawnistenants d’une ligne dure, en particulier les frères Tecumseh et Tenskwatawa, dans le débat entre les peuples autochtones de la région des Grands Lacs et de la vallée de l’Ohio, portant sur l’identité de ceux qui sont autorisés à céder des terres dans le cadre de traités. Jusqu’à la fin de la guerre de 1812, ces dirigeants insistent auprès des Britanniques pour que ces derniers tiennent la promesse, contenue dans le Traité de Fort Stanwix, que la rivière Ohio resterait la frontière orientale inamovible d’un territoire autochtone internationalement reconnu. Après la mort de Tecumseh pendant la guerre, l’influence politique de sa confédération s’amenuise considérablement.
Les Autochtones ressentent avec amertume le rôle que les spéculateurs fonciers ont joué dans l’ouverture d’une grande partie de leur territoire, grâce au Traité de Fort Stanwix. Sir William Johnson avait espéré que le traité satisferait le désir des spéculateurs dans les treize colonies et en Grande‑Bretagne. Cependant, cette entente ne fait que nourrir leur cupidité. Elle conduit à l’émergence de nouvelles sociétés de spéculation, comme l’Indiana Company, qui compte, parmi ses actionnaires, le gouverneur du New Jersey et Benjamin Franklin.
Traité de Fort Stanwix, 1784
Après la révolution américaine, les Haudenosaunee et les dirigeants américains signent, en 1784, le Traité de Fort Stanwix. Joseph Brant (Thayendanegea) est présent lors des premiers pourparlers de paix. Les Haudenosaunee cèdent, dans le cadre de ce traité, des terres dans l’ouest de l’État de New York, en Pennsylvanie et dans l’Ohio. Toutefois, cette entente provoque la colère d’autres peuples autochtones de la région, notamment les Delaware et les Shawnis, qui ont également des revendications sur certaines des terres cédées. Dans ce cadre, la tension augmente entre les Autochtones et les colons blancs qui souhaitent s’installer sur ces terres. Les États‑Unis signent finalement une série d’autres traités avec les peuples autochtones pour résoudre ces problèmes.