Yolande « YoYo » Schick (née Teillet), joueuse de baseball (née le 28 septembre 1927 à Saint-Vital au Manitoba; décédée le 26 janvier 2006 à Winnipeg au Manitoba). Yolande Teillet a été l’une des premières femmes métisses à jouer au baseball professionnel. De 1945 à 1947, elle a joué dans la All-American Girls Professional Baseball League. Cette ligue, qui a existé de 1943 à 1954, a été créée durant la Deuxième Guerre mondiale et elle a été immortalisée plus tard dans le film A League of Their Own (1992; v.f. Une ligue en jupons). Yolande Schick (née Teillet) a été intronisée au Temple de la renommée du baseball du Manitoba, au Musée et Temple de la renommée du baseball canadien et au National Baseball Hall of Fame.

La All-American Girls Professional Baseball League
La All-American Girls Professional Baseball League (AAGPBL) est une idée originale de Philip K. Wrigley, le propriétaire des Cubs de Chicago de la Ligue majeure de baseball. Ce dernier craint que la conscription des hommes durant la Deuxième Guerre mondiale n’entraine la suspension des activités de la Ligue majeure de baseball. En tant que propriétaire, il souhaite que le baseball continue à être une activité commerciale. Sa solution est la création de la AAGPBL. Les meilleures joueuses sont recrutées pour la ligue, qui commence ses activités en 1943. Quatorze Canadiennes font partie des 60 joueuses originales qui signent des contrats cette année-là. Des 600 femmes qui signent des contrats entre 1943 et 1954, 68 sont canadiennes. La plupart viennent des provinces des Prairies, où existent déjà des circuits compétitifs de balle molle féminins.
Contexte historique : les femmes autochtones et la balle molle
Au début de la Deuxième Guerre mondiale, de plus en plus de femmes participent à des sports individuels et collectifs au Canada. Cependant, peu de femmes autochtones pratiquent des sports à l’époque. L’exception est la balle molle, qui est particulièrement populaire parmi les femmes autochtones qui vivent sur des réserves ou dans les communautés métisses.
Les Indians de Caledonia, par exemple, sont semi-finalistes aux Championnats Provincial Women’s Softball Union de 1931 en Ontario. La plupart des joueuses de l’équipe vivent sur la réserve des Six Nations de la rivière Grand. Une autre équipe des Six Nations, les Mohawks d’Ohsweken (formée en 1945), remporte les Championnats Intermediate « B » Provincial Women’s Softball Union en 1960 et en 1961, ainsi que le Championnat Intermediate « AA » en 1970.
Yolande Teillet : jeunesse et famille
Yolande Teillet naît en septembre 1927 à Saint-Vital au Manitoba, de Camille Teillet et de Sara Riel. Son grand-père est Joseph Riel, le frère cadet du chef métis Louis Riel. Son frère Roger J. Teillet sert dans l’Aviation royale canadienne durant la Deuxième Guerre mondiale en tant que navigateur à bord d’un bombardier Halifax. Il est plus tard élu à l’Assemblée législative du Manitoba et au gouvernement fédéral, et il est ministre des Anciens Combattants dans les années 1960.

Yolande Teillet : carrière en balle molle
La balle molle et le baseball féminins sont une partie importante de la vie sociale dans les communautés des Prairies. L’intérêt pour ces sports et la participation augmentent durant la Deuxième Guerre mondiale alors que de nombreux hommes sont en service outre-mer. Les circuits compétitifs de balle molle offrent des possibilités aux jeunes femmes talentueuses qui veulent jouer à un niveau supérieur. Yolande Teillet est l’une de ces athlètes. Surnommée « YoYo » par ses coéquipières, elle joue comme receveuse et joueuse de champ extérieur avec les Tigerettes de Saint-Vital lorsqu’elle est adolescente. Les Tigerettes sont une équipe de balle molle féminine de ligue senior qui est fondée au début des années 1940 à Winnipeg. Entre 1946 et 1955, l’équipe remporte le Championnat du Manitoba à cinq reprises.
Yolande Teillet joue avec les Tigerettes lorsqu’elle est recrutée à 17 ans pour jouer dans la All-American Girls Professional Baseball League. Elle est l’une des premières joueuses métisses de la ligue et l’une des treize joueuses venant du Manitoba au cours des douze saisons de la ligue (1943-1954). Yolande Teillet est recrutée en 1945 pour jouer comme receveuse pour les Daisies de Fort Wayne. Lors de cette saison, elle joue dix matchs et marque deux points. L’équipe termine deuxième (62-47) derrière les championnes de la ligue, les Peaches de Rockford, qui sont ensuite immortalisées dans le film hollywoodien A League of Their Own (1992; v.f. Une ligue en jupons). Yolande Teillet joue ensuite comme receveuse et voltigeuse pour les Chicks de Grand Rapids en 1946-1947 avant de passer aux Comets de Kenosha en 1947. Sa carrière professionnelle terminée, elle retourne au Manitoba pour jouer à nouveau pour les Tigerettes.
Elle épouse ensuite William Schick, avec qui elle a 9 enfants et 21 petits-enfants. Yolande Schick (née Teillet) meurt le 26 janvier 2006 à Winnipeg
Prix et distinctions
Yolande Schick (née Teillet) est intronisée au Temple de la renommée du baseball du Manitoba, au Musée et Temple de la renommée du baseball canadien et au National Baseball Hall of Fame à Cooperstown à New York.

Importance
En tant que joueuse de la AAGPBL, Yolande Schick (née Teillet) fait partie d’un petit groupe de joueuses professionnelles au milieu du 20e siècle. Bien que la AAGPBL ne dure que douze saisons, elle attire de grandes foules et elle est le précurseur des ligues professionnelles féminines actuelles. (Voir Les femmes et le sport au Canada : une histoire.) « YoYo » fait également partie d’un groupe plus large de femmes autochtones qui jouent à la balle molle de compétition au Canada à cette époque. Bien qu’elles ne soient pas des noms connus du grand public, des femmes comme Ruth Hill (née Van Every) et Phyllis « Yogi » Bomberry impressionnent les recruteurs des meilleures équipes de balle molle du pays. Ruth Hill (née Van Every) et Phyllis Bomberry jouent toutes deux pour les Mohawks d’Ohsweken lorsqu’elles sont recrutées par l’équipe Carpetland de Toronto, championne canadienne senior féminine, dans les années 1960. Phyllis Bomberry remporte plusieurs prix de championnats en équipe et individuels, dont celui de la receveuse étoile et de la joueuse la plus utile aux Jeux du Canada de 1969.