Yves-François Blanchet, politicien, expert, agent d’artistes, environnementaliste, administrateur (né le 16 avril 1965). Yves-François Blanchet est le chef du Bloc Québécois depuis janvier 2019, et il est député de Beloeil-Chambly depuis octobre 2019. Auparavant, il a été député provincial de la circonscription de Johnson (anciennement Drummond) à l’Assemblée nationale du Québec, de 2008 à 2014. Il a été ministre de l’Environnement dans le gouvernement du Parti québécois de Pauline Marois, de décembre 2012 à avril 2014. Yves-François Blanchet est un fervent défenseur du nationalisme québécois, de la souveraineté et de la laïcité du Québec, ainsi que de la gestion de l’offre dans l’industrie laitière de la province.

Jeunesse et éducation
Yves-François Blanchet naît et grandit à Drummondville au Québec. Son père, Raymond Blanchet, est technicien et monteur de lignes chez Bell. Sa mère, Pierrette Bédard, est infirmière, enseignante et animatrice radio. Yves-François Blanchet fait ses études à l’école primaire à Saint-Germain-de-Grantham et à une école secondaire de Drummondville. En 1981, il est nommé Personnalité jeunesse du Club optimiste de Drummondville. Il obtient un diplôme en sciences humaines au Cégep de Drummondville en 1984. En 1987, il obtient un baccalauréat en histoire et anthropologie à l’Université de Montréal.
Politiquement engagé et soucieux de l’environnement depuis le début de sa vingtaine, Yves-François Blanchet travaille pour le Comité national de la jeunesse du Parti québécois en 1988 et en 1989.
Carrière dans l’industrie de la musique
En 1990, Yves-François Blanchet est président fondateur de Diffusion YFB, une agence de gestion d’artistes et une maison de disques. L’agence représente le célèbre musicien de rock francophone Éric Lapointe. Sous la direction d’Yves-François Blanchet, l’agence et ses artistes reçoivent dix prix Félix entre 1995 et 2005. Alors qu’il démarre cette entreprise au début des années 1990, Yves-François Blanchet travaille également comme enseignant.
De 2000 à 2008, Yves-François Blanchet est membre du Conseil canadien de la musique, du Comité ministériel de la culture avec la SODEC, du conseil d’administration de l’ADISQ, du fonds RadioStar, de la Fondation Musicaction et de la Société de gestion collective des droits des producteurs de phonogrammes et de vidéogrammes du Québec (SOPROQ).
De 2003 à 2006, Yves-François Blanchet est président de l’ADISQ, dont la mission est de soutenir et de promouvoir l’industrie de la musique indépendante du Québec. La même année, la Chambre de commerce de Drummondville le nomme Personnalité de l’année. Il est également président québécois de Jour de la Terre de 2006 à 2008.
Député provincial et ministre du Parti québécois
Yves-François Blanchet représente le Parti québécois (PQ), un parti souverainiste et social-démocrate, dans la circonscription Centre-du-Québec de Drummond de 2008 à 2012. En 2012, il est réélu dans la circonscription de Johnson qui a fait l’objet d’un redécoupage électoral.
Au sein du gouvernement du Parti québécois de Pauline Marois, Yves-François Blanchet est vice-président de la Commission de la culture et de l’éducation, et il est whip en chef du gouvernement. De décembre 2012 à avril 2014, il est ministre du Développement durable, de l’Environnement, de la Faune et des Parcs du Québec.
Carrière après la politique provinciale
Après avoir perdu son siège lors des élections du Québec en 2014, Yves-François Blanchet fonde l’éphémère site d’informations TAG.média. Il devient également commentateur politique pour la télévision et la presse écrite, et il anime une émission de radio à Trois-Rivière.
Chef du Bloc québécois, de 2019 à 2021
Yves-François Blanchet se présente sans opposition à la direction du Bloc Québécois (BQ) et il est acclamé chef du parti en janvier 2019. Sous sa direction, le Bloc met l’accent sur le nationalisme québécois (plutôt que la souveraineté) et la protection de l’environnement. Le parti soutient également le controversé projet de loi 21 sur la laïcité, qui interdit à certains employés du secteur public de porter des symboles religieux au travail. Ceci inclut le hijab musulman, le turban sikh et la kippa juive. Durant le débat en français pour les élections fédérales de 2019, Yves-François Blanchet est critiqué pour avoir exhorté les Québécois à voter pour des candidats « qui vous ressemblent ». Le Bloc soutient également la protection de l’environnement, ce qui inclut l’opposition aux pipelines.
Sous la direction de Yves-François Blanchet, le Bloc remporte 32 sièges aux élections fédérales du 21 octobre 2019. Le Bloc retrouve son statut de parti officiel et termine troisième, devançant le NPD. Yves-François Blanchet remporte également la circonscription de Beloeil-Chambly avec plus de 50 % des votes.
Yves-François Blanchet et le Bloc aident le premier ministre Justin Trudeau à maintenir son premier gouvernement minoritaire au pouvoir en soutenant le projet de loi C-10 sur la réglementation du contenu en ligne, ainsi que la prolongation de la subvention salariale fédérale pour soutenir les Canadiens pendant la pandémie de COVID-19.
Les résultats des élections de 2021 sont pratiquement identiques pour Yves-François Blanchet et pour le Bloc québécois. Le parti remporte à nouveau 32 sièges et Yves-François Blanchet est réélu dans sa circonscription avec plus de 50 % des voix.
Chef du Bloc québécois, de 2022 à 2025
Les espoirs de voir le deuxième gouvernement minoritaire de Justin Trudeau s’effondrer rapidement sont tempérés par l’accord de soutien sans participation conclu entre les libéraux et le NPD en mars 2022. Le NPD accepte de soutenir le gouvernement libéral dans toutes les motions de confiance jusqu’en juin 2025.
Lors d’un vote de confiance tenu par le Bloc québécois en mai 2023, Yves-François Blanchet obtient 97 % des voix. Il interprète ces résultats comme un vote de confiance envers l’objectif principal du parti : la souveraineté du Québec. « Le vote de confiance ne me concerne pas, il nous concerne tous », déclare-t-il. « Le vote de confiance, parce qu’il contient le mot “confiance”, doit concerner le Québec… c’est la responsabilité que nous avons envers nos citoyens de devenir un pays. »
Lorsque le chef du NPD, Jagmeet Singh, met fin à l’accord de soutien sans participation en septembre 2024, Yves-François Blanchet saisit l’occasion pour s’emparer de la balance du pouvoir. Il offre de maintenir le gouvernement de Justin Trudeau au pouvoir en échange de l’adoption de projets de loi visant à augmenter les pensions des personnes âgées et à protéger le système de gestion de l’offre du Québec lors des futures négociations commerciales.
Alors que le Canada est aux prises avec un malaise post-pandémique et une inflation galopante, les libéraux et le NPD chutent dans les sondages d’opinion. À la fin de l’année, les sondages placent le Bloc québécois en deuxième place derrière les conservateurs, avec entre 8 et 11 % des voix à l’échelle nationale. Le 27 décembre, 338Canada détermine que si les élections avaient lieu à cette date, le Bloc formerait l’opposition officielle avec 45 sièges, contre 39 pour les libéraux et 25 pour le NPD.
Élections fédérales de 2025
Cependant, l’échiquier politique du Canada est profondément bouleversé au début de l’année 2025. Le 6 janvier 2025, un Justin Trudeau assiégé annonce sa démission et proroge le Parlement. Par conséquent, le projet de loi sur les pensions d’Yves-François Blanchet et celui sur la gestion de l’offre sont tous deux suspendus. Deux semaines plus tard, le président américain nouvellement investi, Donald Trump, commence son deuxième mandat en menaçant le Canada d’une guerre commerciale dans le but de l’annexer pour en faire le 51e État. Le nationalisme au Canada monte en flèche et les inquiétudes concernant la souveraineté du pays sont exacerbées.
Le 23 mars 2025, lorsque le nouveau chef du Parti libéral et nouveau premier ministre Mark Carney convoque des élections anticipées pour le 28 avril, de nombreux électeurs progressistes se rallient déjà derrière les libéraux ressuscités. Le 22 avril, le Bloc recueille 6 % des intentions de vote, et 338Canada prévoit que le parti finira en troisième place avec 23 sièges. Le plus inquiétant pour Yves-François Blanchet et pour le Bloc est que le soutien à la souveraineté du Québec tombe à 29 %, son plus bas niveau depuis des années, tandis que le soutien à la souveraineté du Canada au Québec bondit. Un sondage Angus Reid révèle que le pourcentage de Québécois se disant « fiers ou très fiers d’être Canadiens » passe de 45 % en décembre 2024 à 58 % en février 2025.
Dans les derniers jours de la campagne, Yves-François Blanchet tente de renverser la vapeur et de rallier du soutien en faveur des intérêts du Québec. En réponse à une question qui lui est posée au sujet de sa déclaration antérieure selon laquelle la Chambre des communes est « un parlement étranger parce que cette nation n’est pas la mienne », Yves-François Blanchet réitère sa position. Il qualifie le Canada de « pays artificiel sans grande signification », un langage qui fait écho aux fausses affirmations de Donald Trump selon lesquelles le Canada aurait une frontière « artificielle » avec les États-Unis et ne serait « pas un vrai pays ». Yves-François Blanchet suggère également que Justin Trudeau a sous-entendu la même chose à propos du Canada en 2015, lorsqu’il l’a qualifié « d’État post-national ». De nombreux observateurs critiquent vivement les propos d’Yves-François Blanchet. Le premier ministre de la Nouvelle-Écosse, Tim Houston, écrit une lettre ouverte à Yves-François Blanchet, exprimant « à quel point cette déclaration est insultante pour tous les Canadiens et pour notre grande nation ».
Le jour du scrutin, les résultats du vote par anticipation se révèlent exacts. Le Bloc obtient 6,3 % des suffrages nationaux et remporte 23 sièges, ce qui lui vaut la troisième place à la Chambre. Yves-François Blanchet est réélu haut la main dans sa circonscription avec un peu moins de 50 % des voix. Le Parti libéral étant à quelques sièges d’un gouvernement majoritaire, Yves-François Blanchet et le Bloc sont également en position de maintenir la balance du pouvoir. Au lendemain des élections, il déclare : « Le Québec veut de la stabilité. Les partis fédéralistes et notre parti devraient travailler ensemble dans cette crise. Nous ne devrions pas menacer de renverser le gouvernement dans un avenir proche. » Il affirme également que son parti pourrait collaborer avec le gouvernement libéral « pendant au moins un an ».
(Voir aussi Séparatisme au Canada; Nationalisme francophone au Québec.)