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Edwin Victor Cook

Edwin Victor Cook, éduqué dans les traditions de la Première Nation ‘Namgis, soldat et héros de guerre (né le 10 mai 1897, à Alert Bay, en Colombie‑Britannique; décédé, le 28 août 1918, à Dury, en France), a servi dans le Corps expéditionnaire canadien (CEC) durant la Première Guerre mondiale. Il était fantassin et a reçu la Médaille de conduite distinguée (DCM) pour ses actions héroïques au combat.

Edwin Victor Cook

Edwin Victor Cook vers 1916.

Jeunesse

Alert Bay, le village d’origine d’Edwin Cook, se trouve sur l’île Cormorant, une petite île au large de la côte nord‑est de l’île de Vancouver. Né dans une famille nombreuse, Edwin est le cinquième d’une fratrie de seize enfants. Sa mère, Jane, est de naissance noble (d’une famille de chefs), tandis que son père, Stephen, est membre du clan ‘Namgis des oiseaux‑tonnerres.

Bien que le jeune Edwin aille à l’école dans le pensionnat indien que ses parents avaient eux‑mêmes fréquenté, sa grand‑mère paternelle, ainsi que son père et sa mère, lui enseignent la culture de son peuple. Il est ainsi éduqué dans la doctrine de la société des guerriers ‘Namgis, et formé selon les anciennes traditions. Cela signifie qu’il pratique le jeûne et la prière et qu’il suit un entraînement musculaire et d’endurance.

Adolescent, Edwin Cook se rend en Grande‑Bretagne et passe trois ans comme cadet sur le HMS Conway, un ancien voilier à deux ponts de la Royal Navy, amarré en permanence sur la Mersey, près de Birkenhead, en face de Liverpool, utilisé comme centre d’entraînement naval pour la formation des officiers des immenses flottes marchandes de la Grande‑Bretagne et de l’Empire.

Première Guerre mondiale

Edwin Cook revient au Canada lorsque la Première Guerre mondiale éclate. Le 15 janvier 1916, à peine âgé de 19 ans, il s’enrôle, à Vancouver, dans le 102e Bataillon (Comox‑Atlin), bientôt rebaptisé 102e Bataillon (North British Columbians), du Corps expéditionnaire canadien (CEC). Le 102e est mobilisé à Comox, dans l’île de Vancouver. Son insigne de calot montre un chef autochtone de profil, portant une coiffe de guerre en plumes. L’unité part pour la Grande‑Bretagne, depuis Halifax, sur l’Empress of Britain, le 20 juin, avant de s’amarrer à Liverpool, huit jours plus tard. Après une courte période en Grande‑Bretagne, le Bataillon est déployé en France, le 12 août. Le 102e Bataillon est affecté à la 11e Brigade d’infanterie canadienne de la 4e Division du Canada.

Fin mars 1917, Edwin Cook est blessé au combat près de la crête de Vimy, là où, quelques jours plus tard, les soldats canadiens livreront leur plus fameuse bataille de la Grande Guerre (voir Bataille de la crête de Vimy). Touché par des éclats d’obus, provenant d’un mortier de tranchée, sa cuisse gauche est partiellement coupée, et il est également légèrement blessé à l’avant‑bras droit. Il subit aussi des blessures par balles à la jambe et au bras gauches. Il est opéré au 42e poste d’évacuation sanitaire britannique, mais ses blessures nécessitent d’autres traitements médicaux. Il est donc ensuite évacué vers un hôpital militaire à Portsmouth, en Grande‑Bretagne. Après près de trois mois passés à l’hôpital, il est transféré vers un hôpital de convalescence pour les Canadiens, à Epsom, avant d’être libéré le 3 août. À sa sortie de convalescence, il décide de rester en Grande‑Bretagne. Il est alors affecté au 16e Bataillon de réserve canadien, puis transféré au 1er Bataillon de réserve canadien, à Seaford.

Le 25 octobre 1917, Edwin Cook est condamné, par une cour martiale disciplinaire, à 60 jours de détention et à 72 jours de perte de solde pour avoir, à Seaford, le 13 octobre, « volé un camarade, alors qu’il était en service actif ». Il commence à purger sa peine à la caserne de détention de Wandsworth, le 31 octobre, avant d’être libéré le 26 novembre, après avoir passé seulement 27 jours en prison. Les libérations anticipées sont alors généralement accordées pour bonne conduite en détention.

Trois jours après sa libération, Edwin Cook retourne sur le front de l’Ouest, en France, et est affecté à une autre unité d’infanterie, le 7e Bataillon du 1er Régiment de Colombie‑Britannique. Le 7e Bataillon sert dans la 2e Brigade d’infanterie canadienne de la 1re Division du Canada. En février 1918, il est légèrement blessé au combat, mais reste en service.

À l’époque, les soldats canadiens ont besoin d’une permission pour se marier et Edwin Cook formule une demande en ce sens, en avril 1918. L’autorisation lui est accordée et, en mai, il épouse Dorothy Cook, de Southsea, dans le Hampshire, en Angleterre. Comme Southsea fait partie de la ville de Portsmouth, il est raisonnable de supposer qu’il a rencontré sa future épouse alors qu’il y était soigné à l’hôpital.

Médaille de conduite distinguée

Alors qu’en 1918, la guerre touche à sa fin, Edwin Cook reçoit la Médaille de conduite distinguée (DCM) « pour sa bravoure remarquable et son dévouement au service ». La citation accompagnant sa médaille décrit ainsi sa bravoure : « En tant qu’éclaireur, il avançait devant sa compagnie. Seul, il s’est précipité sur un groupe ennemi armé d’une mitrailleuse et les a tous tués, sauvant ainsi de nombreuses vies parmi ses camarades et permettant à son unité de progresser sans opposition. Il a fait preuve d’une bravoure et d’une détermination magnifiques. » À l’époque, la DCM était la deuxième plus haute distinction décernée pour actes de bravoure, dépassée uniquement, à ce chapitre, par la Croix de Victoria.

Au cours des opérations, le 21 août 1918, Edwin Cook est grièvement blessé au bras et à la main gauches, au visage et aux jambes. Après avoir reçu des soins immédiats sur le terrain, il est évacué vers le 4e poste d’évacuation sanitaire, une unité canadienne. Il est ensuite transféré vers le 48e poste d’évacuation sanitaire, une unité médicale britannique, située dans la ville de Dury. Le 21 août, on signale qu’il est gravement malade, mais que son état s’améliore, avant qu’il ne décède, soudainement, de ses blessures le 28 août.

Edwin Cook est tout d’abord enterré au cimetière militaire de l’hôpital de Dury, mais, après la guerre, ses restes et ceux d’autres soldats sont exhumés et réinhumés au cimetière militaire de Villers‑Bretonneux, près d’Amiens, en France. L’épitaphe sur sa pierre tombale, choisie par sa famille, porte la citation biblique : « IL N’Y A PAS PLUS GRAND AMOUR POUR UN HOMME QUE DE DONNER SA VIE POUR SES AMIS ».

Après sa mort, l’attribution de la DCM à Edwin Coke est publiée dans la London Gazette, le 30 octobre. Deux jours plus tard, le 1er novembre 1918, une pension à vie de 576 $ par an est officiellement attribuée à sa veuve. Plus tard, elle reçoit également une gratification de guerre de 180 $.

Postérité

Dans son village natal d’Alert Bay, on honore, chaque année, lors des cérémonies du jour du Souvenir, la mémoire d’Edwin Cook et son héroïsme au cours de la Première Guerre mondiale. L’un de ses parents, portant le même nom que lui, sert au cours de la Deuxième Guerre mondiale : le Caporal suppléant Edwin Victor Cook, des Calgary Highlanders, est tué le 30 septembre 1944 et est enterré au cimetière de guerre canadien de Bergen‑op‑Zoom aux Pays‑Bas.