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Joseph Sánchez

Joseph Marcus Sánchez, artiste, conservateur (né le 24 février 1948, à Trinidad, au Colorado, aux États‑Unis). En 1970, Joseph Sánchez est parti s’installer au Canada, à Richer, au Manitoba. Il a été membre fondateur du groupe Professional Native Indian Artists Inc., largement connu sous le nom de « Groupe indien des Sept ». Joseph Marcus Sánchez est resté au Canada jusqu’en 1975‑1976, y laissant des empreintes durables sur la reconnaissance de l’art et des artistes des Premières Nations et sur les expositions qui leur sont consacrées. Il est devenu aîné de sa communauté et a été militant politique. Il a travaillé comme directeur de musée et conservateur pour des galeries et des expositions de premier plan. Ses œuvres ont été largement exposées au Canada, aux États‑Unis et en Europe, et il a rédigé des essais pour plusieurs catalogues d’exposition.

Jeunesse et formation

D’origine pueblo, espagnole et allemande, Joseph Marcus Sánchez grandit à Whiteriver, en Arizona, dans la réserve White Mountain Apache. (Voir aussi Réserves au Canada.)

Créateur principalement autodidacte, Joseph Marcus Sánchez attribue son savoir‑faire artistique et sa formation aux beaux‑arts à sa collaboration avec de nombreux artistes et à son travail de conservateur. Dès l’école primaire, il montre un fort penchant pour l’art et s’avère particulièrement doué en peinture : sa professeure de 5e année, Mme Gutierrez, remarque son talent et l’encourage à peindre, d’abord sur verre, et le soutient également dans le travail de broderie. Pendant toute sa scolarité secondaire, il réalise de grands portraits de sa famille et de ses amis, tout en montrant un intérêt pour les mouvements artistiques et l’art de la Renaissance, pour le dadaïsme, pour le surréalisme et pour l’art contemporain. (Voir aussi Art autochtone contemporain au Canada.)

Après l’obtention de son diplôme secondaire à l’Alchesay High School de Whiteriver, en 1966, Joseph Sánchez n’est pas encore décidé à embrasser une carrière de peintre, préférant plutôt devenir prêtre. En 1968, alors qu’il sert dans les Marines des États‑Unis, il commence à travailler dans le style surréaliste qui deviendra sa marque de fabrique. Il dessine la première esquisse de son travail Unconsummated Rape of Mongo sur du papier journal, déclarant, plus tard, à l’Alberta Native News, qu’il s’agissait de « [son] premier regard plongeant dans sa propre psyché ». Dans les Marines, il est appelé à entraîner des soldats mobilisés pour la guerre du Vietnam;, mais il fuit l’armée peu après et est considéré, aux États‑Unis, comme absent sans permission.

Points saillants de sa carrière

Joseph Sánchez part pour le Canada en 1970, où il rencontre la photographe Ann Nadine Krajeck avec laquelle il se marie, le couple vivant dans une ferme de 20 acres, à Giroux, au Manitoba. Deux ans plus tard, en 1972, il est l’un des fondateurs du groupe Professional Native Indian Artists Inc., largement connu sous le nom de « Groupe indien des Sept ». Les autres membres du groupesont les artistes Daphne Odjig, Alex Janvier, Norval Morrisseau, Jackson Beardy, Eddy Cobiness et Carl Ray. Ce collectif se constitue officiellement en société en 1975. Bien que de nombreux autres artistes aient été invités à se joindre à eux, ce sont finalement ces sept‑là qui se rendent à Winnipeg, au Manitoba, au Canada, pour former ce groupe.

En 1974, Joseph Sánchez se voit confier la commande de créer un tableau, The Virgin of Light, devant être remis au gagnant du prix Juno de cette année‑là, dans la catégorie Multiculturalisme en musique. Cette même année, le musée de cire de Toronto crée la statue du peintre présenté aux côtés de ce tableau. En 1974, il est également chargé de créer Fertility Totem, une sculpture de 2,75 m installée au Centre culturel franco‑manitobain, à St. Boniface, au Manitoba, qui sera créée et exposée à l’occasion du centenaire de Winnipeg.

Joseph Sánchez obtient le droit de retourner aux États‑Unis, dans le cadre du programme d’amnistie historique du président Gerald Ford. En 1978, sa femme le rejoint en Arizona et, en 1981, ils ont une fille, Rosa Nadine Xochimilco, à Scottsdale. Plus tard, il se remariera avec Margaret Burke et aura un fils, Jerome Bonafacio Xocotl.

En 2006, Joseph Sánchez reçoit le prestigieux prix commémoratif Allan‑Houser pour l’excellence artistique et l’engagement communautaire, en reconnaissance de son rôle de militant de premier plan en faveur des arts autochtones. Bill Richardson, gouverneur du Nouveau‑Mexique, lui remet cette récompense lors de la cérémonie de remise des prix du gouverneur du Nouveau‑Mexique pour les arts.

Joseph Sánchez occupe de nombreux postes de première importance en tant que conservateur et est nommé conservateur en chef du musée devenu aujourd’hui le IAIA Museum of Contemporary Native Arts, à Sante Fe, au Nouveau‑Mexique, dont il restera directeur par intérim jusqu’en 2010, date à laquelle il prend sa retraite.


Promotion des arts autochtones

Joseph Sánchez est reconnu comme un acteur de premier plan en matière de promotion des artistes autochtones et de leurs communautés. Il contribue à la création de plusieurs collectifs artistiques, Movimiento Artistico del Rio Salado, Azoma et Ariztlan, dans le cadre desquels il apporte son aide à des artistes chicanos, favorisant leur collaboration et l’exposition de leur travail en groupe. Il participe aussi à la création de la National Association of Artists’ Organizations, dont l’objectif est de travailler au profit des artistes américains, à l’échelon national.

Publications

L’œuvre de Joseph Sánchez est présentée dans l’ouvrage 7: Professional Native Indian Artists: Group of Seven. En 2008, il publie un essai en tant que conservateur américain de la biennale SITE Santa Fe.

En 2011, le Dartmouth College inclut un essai de Joseph Sánchez, dans son livre sur l’art autochtone des Amériques. À cette époque, ce dernier occupe les fonctions de conservateur du Native American Art at Dartmouth: Highlights from the Hood Museum of Art.

Importance

Les activités artistiques et militantes de Joseph Sánchez ont contribué à la création de lieux pour les artistes chicanos et autochtones, en particulier pour les jeunes. Son travail dans les écoles en tant que conservateur, ainsi que dans le cadre des collectifs qu’il a aidé à fonder, s’avère inspirant et révolutionnaire. Il poursuit aujourd’hui son activité artistique dans sa communauté.

Distinctions et récompenses

Prix commémoratif Alan‑Houser, prix du gouverneur du Nouveau‑Mexique pour l’excellence en art (2006)