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Scinque pentaligne

Le scinque pentaligne (Plestiodon fasciatus) est un lézard relativement petit qui est originaire de l’est de l’Amérique du Nord. Avec une aire de répartition s’étendant sur plus de 2,5 millions de kilomètres carrés, il s’agit de l’espèce de lézard la plus largement répandue dans l’est de l’Amérique du Nord. En raison d’une combinaison de menaces et de déclins historiques, il est classé comme étant une espèce en péril en vertu de la Loi sur les espèces en péril du Canada.

Le scinque pentaligne (<em>Plestiodon fasciatus</em>) est un lézard relativement petit qui est originaire de l’est de l’Amérique du Nord.

Description

La longueur totale du scinque pentaligne adulte varie de 12,5 à 22,2 cm. Il a un corps allongé et aplati, quatre pattes de taille moyenne et une longue queue. Comme tous les lézards, le scinque pentaligne a des écailles, des paupières mobiles et des ouvertures externes pour ses oreilles. Ses écailles sont lisses, ce qui lui donne un aspect brillant. Ses doigts et ses griffes relativement longs en font un excellent grimpeur. Les larves et les juvéniles sont noirs avec une queue d’un bleu vif et cinq bandes blanches, jaunes ou crème s’étendant du museau à la queue. Ces couleurs s’estompent au fur et à mesure que les individus vieillissent, et les adultes plus âgés ont une couleur presque uniforme, grise, brune ou bronze. Cependant, les rayures sont souvent encore visibles chez l’adulte, et la femelle conserve davantage la coloration juvénile que le mâle. Le mâle adulte a une tête plus large que la femelle, et sa mâchoire inférieure et son menton sont d’un rouge orangé vif durant la saison de reproduction.

Les larves et les juvéniles sont noirs avec une queue d’un bleu vif et cinq bandes blanches, jaunes ou crème qui vont du museau à la queue.

Aire de répartition et habitat

L’aire de répartition canadienne du scinque pentaligne se limite au sud et au centre-sud de l’Ontario, où on le trouve le long de la bordure sud du Bouclier canadien, soit de la rive est de la baie Georgienne jusqu’à Mallorytown, près du fleuve Saint-Laurent. Le scinque pentaligne se trouve également dans plusieurs petites localités isolées de la région carolinienne, près du lac Érié, du lac Sainte-Claire et du lac Huron. Cette espèce est répandue dans tout l’est des États-Unis, du sud du Vermont jusqu’à la Floride, et de l’ouest jusqu’au Minnesota et au Texas.

Au Canada, le scinque pentaligne vit dans des habitats à canopée ouverte (c’est-à-dire moins de 50 à 60 % du couvert). Dans la zone carolinienne, on le trouve généralement dans les boisés dégagés, les savanes, les prairies, les dunes stabilisées et les zones modifiées par l’homme, comme de vieux champs et des clairières autour des bâtiments. Les individus du Bouclier canadien vivent généralement dans des landes rocheuses entourées d’écosystèmes forestiers et humides. Une exigence clé en matière d’habitat est un couvert adéquat qui les protège des prédateurs et fournit les conditions thermiques nécessaires. Les débris ligneux sont le couvert le plus souvent utilisé dans la zone carolinienne, tandis que les individus vivant sur le Bouclier dépendent principalement des roches lousses et des crevasses rocheuses pour s’abriter. La femelle niche également à l’abri. Pendant l’hiver, le scinque pentaligne s’enfouit dans le sol ou il utilise des terriers de mammifères, des crevasses rocheuses ou d’autres éléments souterrains pour descendre sous la ligne de gel et éviter les températures glaciales. Le domaine vital du scinque pentaligne est petit, avec des tailles allant de 34 m² à 1422 m² dans les populations canadiennes.

Le saviez-vous?
En tant qu’ectotherme (animal qui ne produit pas sa propre chaleur corporelle), la température a une grande influence sur l’endroit où le scinque pentaligne peut vivre. Dans le climat froid du Canada, le scinque pentaligne se limite en grande partie à des habitats à canopée ouverte qui reçoivent beaucoup de lumière du soleil et offrent de nombreuses possibilités de se prélasser. Il choisit même des objets de couverture dans ces environnements en fonction de leurs propriétés thermiques. À l’inverse, là où les températures sont plus chaudes aux États-Unis, le scinque pentaligne vit dans des habitats forestiers.


Dans la zone carolinienne, on trouve généralement le scinque pentaligne dans les forêts dégagées, les savanes, les prairies, les dunes stabilisées et les zones modifiées par l’homme, comme les anciens champs et les clairières autour des bâtiments.
Le scinque pentaligne du Bouclier canadien vit généralement dans des landes rocheuses entourées d’écosystèmes forestiers et humides.

Reproduction et développement

Le scinque pentaligne s’accouple au printemps. La femelle pond une seule grappe d’œufs par année, généralement entre la fin juin et la mi-juillet. En moyenne, on compte neuf à dix œufs par ponte. La femelle reste avec les œufs pendant toute la durée de l’incubation, qui dure généralement de quatre à six semaines. Durant cette période, elle protège ses œufs des prédateurs et leur fait faire une rotation de temps en temps pour maintenir une température et une humidité idéales. Les œufs éclosent entre la fin juillet et la mi-août, et les jeunes mesurent environ 5,8 cm de long. Les juvéniles atteignent leur maturité au bout d’un ou deux ans, mais ils ne se reproduisent probablement pas avant leur deuxième hiver. Les individus peuvent vivre jusqu’à neuf ou dix ans, bien que la plupart d’entre eux ne vivent pas plus de cinq ou six ans à l’état sauvage.

Alimentation et prédation

Le scinque pentaligne est diurne, c’est-à-dire qu’il est surtout actif durant la journée. Il mange une variété d’invertébrés, mais les araignées, les criquets et les coquerelles constituent une grande partie de son régime alimentaire. Les prédateurs du scinque pentaligne comprennent un large éventail de mammifères de petite à moyenne taille (comme les musaraignes, les belettes, les mouffettes, les ratons laveurs et les renards), des oiseaux (comme les corneilles et les buses), des serpents, des araignées et même des poissons. Comme beaucoup d’autres espèces de lézards, le scinque pentaligne peut laisser tomber sa queue lorsqu’il est menacé par un prédateur potentiel. C’est ce qu’on appelle l’autotomie. La queue continue de s’agiter après être tombée et elle peut distraire le prédateur pendant que le lézard sans queue s’échappe. Bien que la queue repousse éventuellement, le fait de la laisser tomber peut également avoir des conséquences négatives pour le lézard, comme une survie réduite durant l’hibernation.

Menaces

La perte et la fragmentation de l’habitat, en particulier du fait de la construction de logements et de chalets, constituent une menace pour le scinque pentaligne dans l’ensemble de son aire de répartition. L’élimination des débris ligneux, des rochers et d’autres couvertures est une autre menace importante qui réduit la qualité de son habitat et peut entraîner le déclin des populations. Les routes sont une cause de mortalité directe des individus et elles peuvent créer des obstacles à leurs déplacements. Le danger des routes est particulièrement élevé dans la zone carolinienne, où la densité des routes et le volume de la circulation sont parmi les plus élevés au Canada. Le changement climatique constitue également une menace sérieuse pour le scinque pentaligne dans la zone carolinienne; l’augmentation de la fréquence et de la gravité des tempêtes et des inondations accroît l’érosion du littoral et réduit la quantité d’habitats disponibles pour cette espèce. Lorsque ces phénomènes météorologiques violents se produisent pendant l’hiver, ils peuvent également entraîner la mort des scinques pentalignes qui sont en hibernation. D’autres menaces pèsent sur l’espèce, notamment l’augmentation de l’abondance des prédateurs (par exemple, les ratons laveurs) dans de nombreuses zones habitées et une succession d’habitats à canopée ouverte due à la suppression des incendies.

Statut et conservation

À l’échelle mondiale, le scinque pentaligne est classé parmi les espèces les moins préoccupantes par l’Union internationale pour la conservation de la nature. Le scinque pentaligne (de la population carolinienne) est inscrit sur la liste des espèces en voie de disparition en vertu de la Loi sur les espèces en péril du Canada, tandis que la population des Grands Lacs et du fleuve Saint-Laurent est inscrite sur la liste des espèces préoccupantes. La conversion généralisée de son habitat naturel en terres urbaines et agricoles entraîne la disparition du scinque pentaligne d’une grande partie de son aire de répartition historique dans la zone carolinienne. Dans cette région, l’espèce est réduite à une poignée de petites populations isolées largement restreintes à des zones protégées. Bien que ces populations soient protégées contre certaines menaces (par exemple, la perte d’habitat), un travail considérable demeure nécessaire pour faire face aux menaces restantes, comme la mortalité routière et l’augmentation des populations de prédateurs. Bien que la gestion des menaces soit également importante sur le Bouclier, un changement de paradigme s’éloignant de la conversion à grande échelle des zones sauvages en paysages modifiés par l’homme est crucial pour la survie à long terme de cette population et pour de nombreuses autres espèces en danger dans cette région.

Taxonomie

Règne

Animalia

Embranchement

Chordata

Classe

Reptilia

Ordre

Squamata

Famille

Scincidae

Genre

Plestiodon

Espèce

Plestiodon fasciatus

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