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Dix pionnières de l’Ouest canadien

En tant que prospectrices, alpinistes, agricultrices et fermières, les femmes ont joué un rôle important dans le développement de l’Ouest canadien. Cette liste de dix pionnières comprend des femmes colons et prospectrices noires américaines; une prospectrice tagish dont la découverte a contribué à déclencher la ruée vers l’or du Klondike; une spécialiste des glaciers et membre fondatrice du Club Alpin du Canada; et l’une des premières femmes embauchées par la Police à cheval du Nord-Ouest. Certaines d’entre elles sont venues d’outre-mer ou des États-Unis, d’autres sont venues du Canada central ou atlantique. Elles ont toutes été attirées vers l’Ouest canadien par la perspective de terres, de liberté et de nouvelles possibilités.

Catherine O’Hare Schubert

Catherine Schubert

Catherine Schubert (née le 23 avril 1835, à Rathfriland, County Down, en Irlande; décédée le 18 juillet 1918, à Armstrong en Colombie-Britannique). Catherine Schubert est la seule membre féminine des Overlanders de 1862, un groupe d’environ 150 colons qui voyage de Fort Garry (aujourd’hui Winnipeg au Manitoba) jusqu’à l’intérieur de la Colombie-Britannique après la ruée vers l’or de Cariboo. Elle voyage avec son mari et ses trois enfants et elle donne naissance à son quatrième enfant au cours du périple. Catherine Schubert travaille brièvement pour la Compagnie de la Baie d’Hudson à Fort Kamloops, et elle dirige ensuite une auberge et un restaurant à Lillooet, tandis que son mari passe ses étés à prospecter de l’or à Quesnel. La famille s’installe finalement dans une ferme de la vallée de l’Okanagan.

Sylvia Stark

Sylvia Estes Stark, pionnière (née en 1839 à Clay County dans le Missouri, aux États‑Unis; décédée le 7 novembre 1944, à Fruitvale sur l’île Saltspring en Colombie‑Britannique). Sylvia Stark naît en tant que personne asservie dans le Missouri; son père achète la liberté de la famille avec de l’argent gagné grâce à la prospection de l’or en Californie. Après que la Californie adopte une série de lois discriminatoires dans les années 1850, le gouverneur James Douglas invite les Noirs américains à s’installer sur l’île de Vancouver. Les immigrants potentiels se voient promettre la citoyenneté britannique et la possibilité d’acheter des terres. Sylvia Stark et sa famille font partie des 600 Noirs américains qui émigrent de la Californie vers la Colombie-Britannique en 1858-1859. La famille fait également partie des premiers colons de l’île Saltspring : sur les 20 familles qui s’y installent en 1860, neuf d’entre elles sont des familles de Noirs américains.

Shaaw Tláa (Kate Carmack)

Shaaw Tláa (alias Kate Carmack)

Shaaw Tláa (alias Kate Carmack), (née vers 1857-1867, près de l’actuel lac Bennett au Yukon; décédée le 29 mars 1920, à Carcross au Yukon). Membre du peuple Tagish, Shaaw Tláa (se prononce Shaw Claw) est issue du clan des dakl'aweidí (épaulard). Peu de temps après avoir perdu son premier mari et sa petite fille lors d’une épidémie de grippe, elle épouse George Carmack, un Américain blanc qui a déménagé en Alaska pour se lancer dans la prospection. Le couple fait partie du groupe qui découvre de l’or près de la rivière Klondike en 1896, déclenchant ainsi la ruée vers l’or du Klondike. Le couple gagne un million de dollars grâce à leur concession d’or. Cependant, George abandonne Shaaw Tláa par la suite et elle tente de le poursuivre en justice, mais ne réussit pas à réclamer sa moitié de la fortune. Shaaw Tláa est intronisé au Temple de la renommée du secteur minier canadien en 2019, soit 20 ans après l’intronisation des autres découvreurs du Klondike.

Mary Vaux Walcott

Mary Vaux Walcott

Mary Morris Vaux Walcott, artiste botanique, photographe, glaciologue, alpiniste (née le 31 juillet 1860, à Philadelphie en Pennsylvanie; décédée le 22 août 1940, à Saint Andrews au Nouveau-Brunswick). Mary Vaux Walcott naît dans une riche et éminente famille quaker de Philadelphie. Pendant plus de 40 ans, elle passe presque tous les étés dans les montagnes Rocheuses canadiennes où elle et ses frères mènent certaines des premières études sur les glaciers au Canada, documentant l’évolution des glaciers à l’aide de dessins, de cartes, d’arpentage et de photographies. Après l’année 1910 environ, Mary Vaux Walcott continue ses études glaciaires seule. Elle est également membre fondatrice du Club alpin du Canada et elle est la première femme au Canada à gravir un sommet de plus de 3000 mètres. Artiste botanique passionnée et accomplie, le couronnement de Mary Vaux Walcott est la publication de 400 de ses aquarelles dans les cinq volumes North American Wild Flowers.

Mary Schäffer Warren

Mary Schäffer Warren

Mary Schäffer Warren (née Mary Townsend Sharpless), naturaliste, écrivaine, photographe et arpenteuse (née le 4 octobre 1861, à West Chester en Pennsylvanie; décédée le 23 janvier 1939, à Banff en Alberta). Mary Schäffer Warren naît également dans une famille quaker en Pennsylvanie. Elle et son premier mari, le docteur Charles Schäffer, visitent les Rocheuses canadiennes chaque été à partir de 1891. Au cours de ces voyages, Charles, un botaniste amateur, effectue des recherches botaniques. Mary Schäffer Warren l’assiste en dessinant, en peignant, en photographiant et en pressant des fleurs sauvages. Elle poursuit ses voyages dans les Rocheuses après le décès de son mari en 1903 et elle épouse éventuellement l’un de ses guides, l’ancien combattant anglais William Warren. En 1908, Mary Schäffer Warren devient la première personne non autochtone à explorer le lac Maligne. En 1911, la Commission géologique du Canada lui demande d’arpenter le lac, même si elle n’a aucune expérience en tant qu’arpenteuse. Elle est également l’une des premières femmes non autochtones à parcourir la majeure partie de ce qu’on connaît aujourd’hui comme les parcs nationaux Banff et Jasper.

Martha Louise Black

Martha Black

Martha Louise Black, naturaliste, politicienne (née le 24 février 1866, à Chicago, Illinois, aux États-Unis; décédée le 1er novembre 1957, à Whitehorse au Yukon). Martha Black se joint à la ruée vers l’or du Klondike en 1898. Elle traverse le col Chilkoot avec son frère cadet George Munger Junior et son cousin Harry Peachy dans le cadre d’une expédition financée par son père. Elle donne naissance à son troisième enfant à Dawson City, où elle et sa famille établissent ensuite une scierie et une usine de concassage d’or. En 1904, elle épouse son deuxième mari, George Black, un avocat du Nouveau-Brunswick. Martha Black devient éventuellement membre de la Royal Geographical Society pour ses recherches et ses conférences sur la flore du Yukon. En 1935, elle devient la deuxième femme à être élue à la Chambre des communes du Canada; elle représente le Yukon au Parlement jusqu’en 1940.

Photo de Katherine Ryan

Katherine Ryan (alias Klondike Kate)

Katherine « Kate » Ryan (alias Klondike Kate), constable spéciale de la P.C.N.-O, restauratrice, infirmière (née le 20 août 1869, à Johnville au Nouveau-Brunswick; décédée le 20 février 1932, à Vancouver en Colombie-Britannique). Katherine Ryan est surnommée « Klondike Kate » en raison de ses escapades au Yukon qui commencent pendant la ruée vers l’or du Klondike. Durant son périple vers le Klondike et ensuite lorsqu’elle s’installe à Whitehorse, Katherine Ryan se fait un nom en ouvrant plusieurs restaurants. Elle est l’une des premières femmes embauchées par la Police à cheval du Nord-Ouest. Elle est d’abord embauchée par la division de Whitehorse de la force en 1900 pour s’occuper des détenues féminines. Elle est éventuellement nommée inspectrice chargée de faire des fouilles pour trouver de l’or de contrebande.

Georgina Binnie-Clark

Georgina Binnie-Clark

Georgina Binnie-Clark, agricultrice, défenseure des droits des femmes, autrice (née le 25 avril 1871, à Sherborne en Angleterre; décédée le 22 avril 1947, à Londres en Angleterre). En 1905, Georgina Binnie-Clark et sa sœur voyagent au Canada pour rendre visite à leur frère Louis qui est propriétaire d’une ferme agricole près de Fort Qu’Appelle en Saskatchewan. Durant cette visite, elle s’intéresse à l’exploitation familiale. Toutefois, en tant que femme célibataire, elle n’a pas droit à une propriété gratuite du gouvernement canadien. Au lieu de cela, elle achète une ferme à des colons qui s’en vont. Georgina Binnie-Clark dirige le mouvement qui se porte à la défense et fait la promotion des femmes propriétaires de fermes au Canada. En 1908, elle rend visite à des représentants du gouvernement à Ottawa et elle commence à faire pression pour que les femmes célibataires soient admissibles à la propriété familiale en vertu de la législation canadienne (un changement qui ne se produit qu’en 1930).

Lucille Hunter

Lucille Hunter

Lucille Hunter (parfois orthographié Lucile), prospectrice (née le 13 janvier, vers 1874–1882 aux États-Unis; décédée le 10 juin 1972, à Whitehorse au Yukon). Lucille et son époux Charles font partie des premiers Noirs à s’installer au Yukon. Ils arrivent en 1897 dans le cadre de la ruée vers l’or du Klondike qui attire des milliers de personnes de partout dans le monde, dont une petite portion de personnes noires. Les Hunter font partie de 99 Noirs au Yukon lors du recensement de 1901. Le couple jalonne des concessions minières d’or à Dawson City et d’argent à Mayo. Après le décès de Charles en 1939, Lucille Hunter poursuit leurs travaux de prospection. Chaque année, elle se rend à pied de Dawson à Mayo sur une distance d’environ 230 km pour vérifier leurs concessions. Lucille Hunter déménage éventuellement à Whitehorse, mais elle demeure au Yukon durant le reste de sa vie.

Prospector Kathleen Rice

Kathleen Rice

Kathleen Creighton Starr Rice, propriétaire de terres, prospectrice (née le 4 juin ou le 22 décembre 1882, à St. Marys en Ontario; décédée le 6 janvier 1963, à Minnedosa au Manitoba). Kathleen Rice naît dans une famille aisée de l’Ontario et elle reçoit la bourse Edward Blake en études classiques et mathématiques à l’Université de Toronto, où elle obtient un baccalauréat ès arts en 1906. Elle déménage dans les Prairies en 1911 pour enseigner et elle passe ses vacances d’été à faire de l’escalade dans les montagnes Rocheuses, ce qui lui vaut de devenir membre du Club Alpin du Canada. En 1913, Kathleen Rice quitte l’enseignement pour devenir propriétaire de terres dans le nord du Manitoba (sa propriété est enregistrée sous le nom de son frère.) Alors qu’elle possède sa propriété, Kathleen Rice s’initie elle-même à la géologie et aux sciences de la terre et elle contacte les Cris locaux pour qu’ils lui apprennent des compétences de survie dans la nature sauvage. Pendant les hivers, elle fait du piégeage et voyage en traîneau à chiens. L’été, elle utilise son canot pour faire de la prospection. Elle jalonne plusieurs concessions dans le nord du Manitoba, sa plus importante découverte étant de la pyrite de cuivre en 1928. En 2014, Kathleen Rice est intronisée au Temple de la renommée du secteur minier canadien.