Rupert Raj, activiste transgenre, auteur social trans, ancien psychothérapeute (né le 10 février 1952 à Ottawa, en Ontario). Rupert Raj est un pionnier transgenre qui a consacré sa carrière à la recherche clinique, au counseling, et à la défense de la communauté transgenre. Il a fondé (et cofondé) certains des premiers organismes de défense des droits des personnes transgenres au Canada, incluant la Foundation for the Advancement of Canadian Transsexuals (maintenant dissoute). Rupert Raj a également créé le premier bulletin transsexuel national au Canada, le Gender Review: A FACTual Journal. (Voir aussi Droits des lesbiennes, des gais, des bisexuels et des transgenres au Canada.)
Jeunesse et transition
Rupert Raj est né à Ottawa en 1952. Très tôt dans sa vie, il développe une passion pour la science grâce à son père, un professeur de physique nucléaire de l’Inde occidentale, ainsi qu’un intérêt pour la psychologie et la sociologie grâce à sa mère, qui est polonaise. À l’âge de trois ans, Rupert Raj sent que son apparence féminine extérieure ne correspond pas à sa personnalité masculine interne (voir Identité de genre). Rupert Raj croit que son identité sexuelle est unique jusqu’à ce qu’en 1969, son psychothérapeute lui indique que de la littérature existe sur le transsexualisme. (Voir aussi Transgenre.)
Rupert Raj souffre de dysphorie de genre (un inconfort ressenti par une personne dont l’identité de genre ne correspond pas au sexe qui lui a été assigné) tout au long de son enfance et cela s’aggrave vers la fin de l’école secondaire. Incapable de recevoir une injection de testostérone à Ottawa avant l’âge de 21 ans, Rupert Raj trouve un médecin à Manhattan qui fait cette intervention, ce qui marque le début de sa transition sexuelle qui dure jusqu’en 2012. En 1971, Rupert Raj commence des études en psychologie à l’Université Carleton, à Ottawa. Pendant ce temps, il adopte le nom masculin Nicholas Christopher Ghosh (qu’il change plus tard pour Rupert Raj). À cette époque, il se sent comme un « existential outsider » (marginal existentiel), un terme qu’il utilise dans son autobiographie Dancing the Dialectic : True Tales of a Transgender Trailblazer (2e édition) (2020) comme étant: « de rares révolutionnaires contre-culturels de notre monde, des créatifs visionnaires et aliénés sociaux.»
Activisme trans
Après avoir déménagé à Calgary pour suivre le programme sur les genres à l’Université de Calgary, Rupert Raj crée la Foundation for the Advancement of Canadian Transsexuals (FACT) en 1978. Il s’agit d’un organisme à but non lucratif enregistré qui fait du lobbying et offre de l’éducation pour les personnes trans (voir Transgenre). Lorsque Rupert Raj déménage à Toronto en 1979, le siège social de FACT y est relocalisé et est en fonction dans cette ville jusqu’en 1986. En 1982, Rupert Raj fonde un service de counseling et d’éducation sur les genres pour les hommes trans, Metamorphosis (par la suite renommé Metamorphosis Medical Research Foundation (MMRF). Dans son autobiographie Dancing the Dialectic, Rupert Raj affirme que le terme métamorphose fait allusion à la « transition de genre de femme à homme en raison d’un sentiment d’auto-aliénation et d’anxiété de genre résultant du sentiment d’être nées dans le « mauvais corps » chez certaines personnes qui ont été assignées femmes à leur naissance. » L’organisme est en fonction de 1982 à 1988 et a pour objectif d’éduquer les hommes transgenres sur les développements médicaux de la phalloplastie, ainsi que de trouver des fonds pour les recherches sur les technologies médicales. (Voir aussi Droits des lesbiennes, des gais, des bisexuels et des transgenres au Canada; Sur la route de l’inclusion : le système de santé canadien et les transgenres.)
Rupert Raj fait du bénévolat et dirige des programmes au 519 Church Street Community Centre (maintenant appelé le 519), situé dans le Village Church et Wellesley, le quartier de Toronto historiquement LGBTQ2. En 1999, Rupert Raj cofonde un groupe de soutien par les pairs pour les hommes transgenres et les transsexuels de femme à homme. Les questions incluent l’exploration d’identité de genre, la gestion de la divulgation, et la gestion de l’identité.
En 2002, Rupert Raj commence à travailler comme psychothérapeute au centre de soins de santé Sherbourne de Toronto. Il coanime le groupe TransFormations, centré sur les arts pour les jeunes trans, et Gender Journeys, un groupe psychopédagogique pour les personnes envisageant la transition. Durant ce temps, Rupert Raj cofonde le Trans Health Lobby Group, qui est plus tard renommé Trans Lobby Group (TLG). Ce groupe réussit à faire pression pour réinstaurer la couverture d’assurance de la chirurgie de changement de sexe (aussi appelé réassignation sexuelle) dans le cadre du Régime d’assurance-maladie de l’Ontario (OHIP) pour les personnes ontariennes trans en 2008.
Le TLG fait des pressions pour que des modifications soient faites au Code des droits de la personne de l’Ontario (voir aussi Droits de la personne). En 2012, le projet de loi 33 (la Loi Toby) est adopté, ce qui ajoute « l’identité de genre » et « l’expression de genre » au Code. L’Ontario est l’une des premières juridictions en Amérique du Nord à adopter une telle loi.
Counseling et psychothérapie
En 1988, Rupert Raj fonde une société d’experts-conseils, Gender Worker (renommée ensuite Gender Consultants), qui offre des services de counseling aux personnes transgenres, aux travestis, et aux fournisseurs de ressources sur le genre jusqu’en 1990. Depuis, Rupert Raj a pris sa retraite.
Après avoir obtenu sa maîtrise en psychologie du counseling à la Adler Graduate Professional School de Chicago en 2001, Rupert Raj ouvre son cabinet privé, RR Consulting, et offre des consultations aux personnes queer, transgenres, intersexuées, et bispirituelles. (Voir aussi Droits des lesbiennes, des gais, des bisexuels et des transgenres au Canada.)
Œuvres littéraires
Rupert Raj est un auteur prolifique. Il coécrit cinq articles de recherche axés sur les transgenres, et six chapitres sur ce même thème pour des anthologies. En 1978, dans le cadre de la Foundation for the Advancement of Canadian Transsexuals, Rupert Raj crée le bulletin Gender Review: A FACTual Journal. Basé d’abord à Calgary et ensuite à Toronto, ce bulletin est considéré comme le premier bulletin transsexuel national au Canada. Il a des abonnés en Amérique du Nord, en Europe, et dans le Pacifique Sud, et ce jusqu’en 1986. En 1982, Rupert Raj crée le Metamorphosis Newsletter (plus tard renommé Metamorphosis Magazine) à Toronto, un bulletin destiné aux lecteurs trans masculins, qui dure jusqu’en 1988. On dit de ce bulletin qu’il est le « premier bulletin exclusif pour les hommes trans au monde. » (Voir aussi Médias alternatifs.)
En 1988, Rupert Raj lance le bulletin Gender NetWorker, qui sert de ressource pour les pairs-conseillers trans, les thérapeutes professionnels, et les cliniciens spécialisés en genre.
Il écrit et publie trois livres : Trans Activism in Canada (avec Dan Irving) (2014); Of Souls & Roles, Of Sex & Gender: A Treasury of Transsexual, Transgenderist & Transvestic Verse (2017/2018); et Dancing the Dialectic: True Tales of a Transgender Trailblazer (2017/2020).
Legs
Rupert Raj prend sa retraite en 2017 et depuis, il consacre son temps non seulement à l’activisme trans, mais également à l’éco-activisme et à la libération des animaux (voir Mouvements écologistes au Canada). En 2022, il reçoit un doctorat honorifique en droit de l’ pour plus de 50 ans d’activisme trans au Canada et à l’échelle internationale. Cette même année, Fantasia Fair, une conférence de longue date sur les transgenres, maintenant connue sous le nom de Trans Week, rend honneur à Rupert Raj en lui décernant le Transgender Pioneer Award.
Prix et distinctions
- Man of the Year Award, Chicago Gateway Gender Alliance, Chicago, (1986)
- Nommé sur la liste du International Who’s Who en Sexology (première édition), publiée par The Institute for Advanced Studies in Human Sexuality (à San Francisco) (1986)
- Lifetime Community Achievement Award, “Sexin’ Change: Reclaiming our Genders and Bodies,” National Trans Conference, Université Ryerson (maintenant l’Université métropolitaine de Toronto) (2001)
- Trans Planet Lifetime Achievement Award, programme Supporting Our Youth (SOY) du Sherbourne Health Centre, Toronto (2001)
- Access, Equity, and Human Rights Pride Award, Ville de Toronto (2007)
- Steinert & Ferreiro Award, Community One Foundation (2010)
- Intronisé, Archives de ArQuives: Canada’s LGBTQ2+ (2013)
- Inspire Award, Trans (Health) Lobby Group (2013)
- Prix Youth Role Model of the Year, Le Centre canadien de la diversité des genres + de la sexualité (2017)
- Diplôme honorifique en droit, Université Simon Fraser (2022)
- Transgender Pioneer Award, Fantasia Fair (maintenant Trans Week) (2022)