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Monts Chic-Chocs

Les monts Chic-Chocs sont une sous-chaine de montagnes située en Gaspésie, dans l’est du Québec. Ces montagnes sont très anciennes, datant de plusieurs centaines de millions d’années, et elles sont fortement érodées. Elles présentent souvent des sommets aplatis et dénudés d’arbres, des flancs abrupts et une forêt dense. Tous les dix plus hauts sommets de cette chaine dépassent les 1000 m, le plus élevé étant le mont Jacques-Cartier, nommé en l’honneur de l’explorateur qui a possiblement été le premier Européen à observer ces montagnes (voir Jacques Cartier). Les Chic-Chocs sont réputés pour leurs sentiers de randonnée et le ski hors-piste. Une partie du massif montagneux se trouve à l’intérieur des limites d’un parc provincial du Québec et d’une réserve faunique. Les Chic-Chocs constituent une caractéristique géographique unique, formant l’épine dorsale de la Gaspésie et renfermant un environnement complexe qui mêle les caractéristiques des forêts de l’est aux climats arctique/subarctique et alpin/subalpin. Ces conditions créent un paysage et un environnement naturel uniques. Les Chic-Chocs sont les plus hautes montagnes du sud du Québec.

Photo prise à partir du sommet d’une montagne.

Emplacement

Les Chic-Chocs font partie des monts Notre-Dame plus vastes qui s’étendent à travers le sud du Québec et qui ont été, avec les monts McGerrigle adjacents, les premiers à être connus sous ce nom. Les monts Notre-Dame, quant à eux, sont le prolongement des montagnes Vertes du Vermont. Celles-ci font partie des Appalaches, qui sont bien plus vastes et qui traversent l’est des États-Unis, du Maine à la Géorgie. La sous-chaine des Chic-Chocs s’étend sur environ 95 km de long et environ 10 km de large, et est placée en parallèle au fleuve Saint-Laurent, à une distance comprise entre 20 et 40 km.

Emplacement des monts Chic-Chocs

Histoire et exploration

Bien qu’on sache que les Mi’kmaq vivaient dans la région des monts Chic-Chocs et suivaient probablement, à travers la région, des sentiers et des routes naturels comme des rivières abondantes en saumon, aucune trace archéologique de culture matérielle mi’kmaq n’est trouvée dans les Chic-Chocs ou dans le parc national de la Gaspésie.

Jacques Cartier arrive en Gaspésie le 15 août 1535, le jour de l’Assomption de la Vierge Marie qui est également appelée Notre-Dame, ce qui pourrait expliquer l’origine du nom des monts Notre-Dame. Apparemment, Jacques Cartier aurait remarqué le relief montagneux et qualifié les Chic-Chocs de « hautes montagnes de merveilles ». Le nom « monts Notre-Dame » est bien établi au 17e siècle et il figure sur la carte de Samuel de Champlain de 1632.

L’exploration des Chic-Chocs reprend au milieu du 19e siècle. Le géologue sir William Edmond Logan explore la région en 1844 avec un important groupe qui comprend deux assistants scientifiques et cinq guides autochtones. Ils explorent la rivière Cap-Chat, escaladent le mont Logan (qui est plus tard nommé en son honneur) et se rendent à la baie des Chaleurs par la rivière Cascapédia. En 1845, le géologue Alexander Murray gravit le mont Albert et le nomme en l’honneur du prince Albert, époux de la reine Victoria, dont l’anniversaire coïncide avec l’ascension d’Alexander Murray.

Le saviez-vous?
Au moins deux montagnes au Canada portent le nom de sir William E. Logan, un géologue canadien et le fondateur de la Commission géologique du Canada. Le mont Logan, situé dans la chaine des Chic-Chocs au Québec, est l’une d’elles. Le deuxième mont Logan fait partie de la chaine Saint-Élie située dans le parc national et la réserve de parc national Kluane au Yukon. Avec ses 5959 m, ce mont Logan est la plus haute montagne du Canada et la deuxième plus haute montagne en Amérique du Nord.


De 1927 à 1967, des agents de sécurité incendie surveillent la forêt environnante depuis le sommet du mont Jacques-Cartier. Durant la Deuxième Guerre mondiale, l’armée canadienne occupe également le sommet et elle y construit des routes et des bâtiments. En 1950, un hôtel nommé le Gîte du Mont-Albert, qui est toujours en activité aujourd’hui, accueille ses premiers clients.

Illustration à l’encre sur papier d’un flanc de montagne.

Conservation

Les Chic-Chocs sont en partie protégés par un parc provincial et une réserve faunique. Le parc national de la Gaspésie est créé en avril 1937 afin de préserver le patrimoine naturel de la région, dont l’habitat naturel du caribou de la Gaspésie et du saumon de la rivière Sainte-Anne, deux espèces uniques. Il s’agit du deuxième plus ancien parc provincial de la province. De plus, le parc est créé pour préserver la beauté naturelle du mont Albert et des monts McGerrigle, qui sont une sous-chaine des Chic-Chocs. À l’est du parc se trouve la réserve faunique des Chic-Chocs.

Montagnes boisées

Signification du nom

Depuis le 18e siècle, il existe de nombreuses variantes à l’orthographe et à la prononciation du nom Chic-Chocs, qui est probablement d’origine mi’kmaq. Le mot en mi’kmaq « Sigusoq » est utilisé pour désigner les montagnes, et il signifie à peu près « crêtes dénudées semblables à des falaises ».

Le nom Chic-Chocs apparait pour la première fois dans les documents en 1852. Il est suivi de Chick-Saws en 1854, Shickshock en 1857, Chikchâks en 1861, Chik-Chaks en 1889, Shickshocks en 1908, Sigsôg en 1942 et Shickskokes en 1945. Le nom Shick-Shocks est également mentionné pour la première fois en 1945, puis de nouveau en 1992.

Monolithe rocheux sur le flanc d’une montagne.

Géographie et climat

La structure géologique des monts Chic-Chocs est volcanique et sédimentaire; les montagnes ont plus de 450 millions d’années et elles sont créées par une activité volcanique sous-marine (voir Histoire géologique du Canada). Au fil du temps, les montagnes sont progressivement érodées, notamment par le retrait des glaciers au cours de la dernière période glaciaire. On suppose que les Chic-Chocs étaient peut-être des nunataks, c’est-à-dire des sommets montagneux qui surgissent d’un glacier ou d’un champ de glace.

Les montagnes se distinguent par certaines caractéristiques physiques, comme des plateaux élevés, des champs de blocs, des crêtes abruptes et des vallées profondes. Des vents soufflent régulièrement dans la région, avec des rafales atteignant 250 km/h enregistrées au Petit mont Sainte-Anne. Une faune et une flore semblables à celles qu’on trouve dans l’Arctique et dans la région subarctique sont présentes dans certaines parties des monts Chic-Chocs.

Dans les Chic-Chocs, les chutes de neige sont abondantes et elles comptent une accumulation annuelle moyenne de 3,5 m. La neige peut persister dans les Chic-Chocs jusqu’en été. Dans tout le Québec, c’est dans les Chic-Chocs que les précipitations sont les plus élevées. Les espèces de poissons présentes dans la région, en particulier dans la rivière Sainte-Anne et le lac Cascapédia, comprennent le saumon de l’Atlantique, la truite de lac, la truite mouchetée et l’omble chevalier.

Montagnes enneigées.

Les montagnes présentent plusieurs écosystèmes distincts, allant des forêts de montagne au pied de la plupart des sommets (où le sapin baumier et le bouleau blanc sont les espèces dominantes) à la zone subalpine (où les conifères dominent) et enfin aux régions alpines des sommets, qui présentent les caractéristiques de la toundra. En raison des différences écologiques entre les vallées et les sommets des monts Chic-Chocs, en plus de la présence de lacs, de rivières et de ruisseaux de montagne, ainsi que l’influence du vent, des précipitations et même de la préservation prolongée d’une superficie allant de 800 à près de 1300 km², les Chic-Chocs abritent une grande variété d’espèces animales. Ces espèces comprennent des espèces qui ne vivent habituellement pas à proximité les unes des autres dans d’autres régions du Québec, comme le cerf de Virginie, le caribou des bois et l’orignal, l’alouette hausse-col et le bruant à gorge blanche, le papillon tigré du Canada et le papillon arctique à nervures blanches, l’aigle royal, le canard arlequin et la grive de Bicknell.

Les Chic-Chocs sont également le refuge le plus au sud des lichens arctiques dans l’est de l’Amérique du Nord.

Sommet enneigé.
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